COMME VA L'AMOUR. Le premier jour d'un aveu l'on s'amuse; Le second on se plaint de l'importunité; Le troisième on écoute avec moins de fierté; Le quatrième en tremblant on refuse; Le cinquième on se trouble, on résiste à demi; Le sixième en chemin à regret on s'arrête; Le septième l'on perd la tête; Le huitième tout est fini PRÈS d'une belle on affecte un air tendre, MASSON DE MORVILLIERS. L'INNOCENCE. D'UNE plante étrangère auriez-vous connaissance? ON ne se souvient du mal; que On ne voit qu'ingrats dans le monde : Et le bienfait s'écrit sur l'onde. 3000€ BARATON. QUE Vous êtes dispos, graces aux destinées! - Pas une, reprit-il. J'aime fort ses pensées: Je suis pauvre, et pour moi l'on n'a que du mépris, S'écriait l'autre jour le malheureux Fabrice. Quelqu'un lui dit : Mon cher, pauvreté n'est pas vice. - Ah! répondit-il, c'est bien pis! SUR LA MORT. LAISSONS au vulgaire des hommes Redouter de la mort les piéges imprévus: Elle n'est point tant que nous sommes; Quand elle est nous ne sommes plus. L'abbé MANGENOT. LA conscience parle; écoutons bien sa voix: La loi, l'accusateur, le témoin et le juge. FRANÇOIS (de Neufchâteau.) QUAND un poète vient de voir Quelque drame nouveau qu'a fait son adversaire, Que l'on puiss avoir sur la terre! D'un triomphe de mon confrère. PANARD. DES AMIS. LES amis de l'heure présente 3000€ QUE fais-tu là seul et rêveur? - Je m'entretiens avec moi-même. - Ah! prends garde au péril extrême De causer avec un flatteur. POUR contenir le cœur des hommes indociles, Par deux anneaux très-forts et scellés aux deux bouts. Sitôt que les passans à cette chaîne arrivent, Les obstacles par eux sont aisément vaincus: Les petits par-dessous s'esquivent, Et les grands sautent par-dessus. PANARD. LES DIVERS SENTIERS. SORTANT du chemin de l'enfance, Mille sentiers frappent mes yeux; Je m'arrête le Tems avance, Me pressant de choisir l'un d'eux. << Pour te distinguer et pour plaire, « Prends, me dit-il, le moins connu: << Crois-moi, le pied ne marque guère << Dans un sentier déjà battu. « Celui que trace la Prudence Par tes yeux ne peut être vu: << Cherche celui de l'Innocence; << Depuis long-tems il est perdu. Pour l'Amour, j'en donne la preuve A bien plus d'un nouveau venu, Souvent sa route, qu'on croit neuve, Est un sentier déjà battu. << Vois-tu celui de la Constance? « C'est un chemin presque inconnu : << Celui du Plaisir semble immense; «Dans l'instant il est parcouru. Ce choix encore t'embarrasse? Prends le sentier de la Vertu: Crains surtout d'en perdre la trace; << Car ce sentier n'est pas battu. » Zoz |