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COMME VA L'AMOUR.

Le premier jour d'un aveu l'on s'amuse; Le second on se plaint de l'importunité; Le troisième on écoute avec moins de fierté; Le quatrième en tremblant on refuse; Le cinquième on se trouble, on résiste à demi; Le sixième en chemin à regret on s'arrête; Le septième l'on perd la tête;

Le huitième tout est fini

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PRÈS d'une belle on affecte un air tendre,
On rit, on pleure, on feint le sentiment;
Sa voix est fausse, on se plaît à l'entendre,
Et d'un défaut on fait un agrément.
En est-on las, on quitte brusquement;
En moins de rien l'affaire est terminée:
C'est une énigme; elle amuse un moment;
Mais tout est dit quand on l'a devinée.

MASSON DE MORVILLIERS.

L'INNOCENCE.

D'UNE plante étrangère auriez-vous connaissance?
Née au lever du jour, flétrie à son coucher,
Comme la sensitive elle cède au toucher;
Un souffle la détruit: on l'appelle innocence.

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ON ne se souvient du mal;

que

On ne voit qu'ingrats dans le monde :
L'injure se grave en métal,

Et le bienfait s'écrit sur l'onde.

3000€

BARATON.

QUE Vous êtes dispos, graces aux destinées!
Combien, mon cher, avez-vous bien d'années?
Disais-je au vieux monsieur Anroux.

- Pas une, reprit-il. J'aime fort ses pensées:
Nous n'avons pas celles qui sont passées,
Et l'avenir n'est pas encore à nous.

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Je suis pauvre, et pour moi l'on n'a que du mépris, S'écriait l'autre jour le malheureux Fabrice.

Quelqu'un lui dit : Mon cher, pauvreté n'est pas vice. - Ah! répondit-il, c'est bien pis!

SUR LA MORT.

LAISSONS au vulgaire des hommes Redouter de la mort les piéges imprévus: Elle n'est point tant que nous sommes; Quand elle est nous ne sommes plus.

L'abbé MANGENOT.

LA conscience parle; écoutons bien sa voix:
En vain pour l'étouffer on cherche un subterfuge,
Et de nos actions elle est tout à la fois

La loi, l'accusateur, le témoin et le juge.

FRANÇOIS (de Neufchâteau.)

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QUAND un poète vient de voir

Quelque drame nouveau qu'a fait son adversaire,
Ses yeux et son maintien font aisément savoir
L'effet que cette pièce a fait dans le parterre.
O ciel! accable-moi des traits de ta colère!
Que j'éprouve le sort le plus injurieux

Que l'on puiss avoir sur la terre!
Mais fais-moi revenir joyeux

D'un triomphe de mon confrère.

PANARD.

DES AMIS.

LES amis de l'heure présente
Ont le naturel du melon:
Il faut en essayer cinquante
Avant que d'en trouver un bon.

3000€

QUE fais-tu là seul et rêveur?

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- Je m'entretiens avec moi-même.

- Ah! prends garde au péril extrême De causer avec un flatteur.

POUR contenir le cœur des hommes indociles,
On a cru que les lois étaient de sûrs moyens;
Mais ce sont à mon gré de belles inutiles,
Dont le moindre mortel évite les liens.
Imaginez-vous voir au milieu de la rue,
Pour gêner les passans et les arrêter tous,
Une longue chaîne tendue

Par deux anneaux très-forts et scellés aux deux bouts.

Sitôt que les passans

à cette chaîne arrivent, Les obstacles par eux sont aisément vaincus:

Les petits par-dessous s'esquivent,

Et les grands sautent par-dessus.

PANARD.

LES DIVERS SENTIERS.

SORTANT du chemin de l'enfance, Mille sentiers frappent mes yeux; Je m'arrête le Tems avance, Me pressant de choisir l'un d'eux. << Pour te distinguer et pour plaire, « Prends, me dit-il, le moins connu: << Crois-moi, le pied ne marque guère << Dans un sentier déjà battu. « Celui que trace la Prudence

Par tes yeux ne peut être vu: << Cherche celui de l'Innocence; << Depuis long-tems il est perdu. Pour l'Amour, j'en donne la preuve A bien plus d'un nouveau venu, Souvent sa route, qu'on croit neuve, Est un sentier déjà battu.

<< Vois-tu celui de la Constance? « C'est un chemin presque inconnu : << Celui du Plaisir semble immense; «Dans l'instant il est parcouru. Ce choix encore t'embarrasse? Prends le sentier de la Vertu: Crains surtout d'en perdre la trace; << Car ce sentier n'est pas battu. »

Zoz

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