Si vous lisez dans l'épitaphe Du magistrat Fabrice : il fut homme de bien, C'est une faute d'orthographe; Passant, lisez : homme de rien.
Si vous lisez : il aima la justice, A tout le monde il la rendit,
C'est une faute encor : je connaissais Fabrice; Lisez, passant: il la vendit.
UN louis ce volume! -Oui, monsieur; c'est le prix. Mon cher, le prix est fou : tu peux garder ton livre. - Je ne le garde pas, et le vends un louis. - De cette muse-là le public est donc ivre? Au moins ses vers sont chers.-Eh! regardez donc bien Examinez, monsieur, le papier, les images, Les groupes, les festons qui décorent les pages, Et vous verrez qu'on a les vers pour rien.
PAUL ne mange jamais chez lui; Sur chacun il tire à cartouche; Et quand cet homme ouvre la bouche C'est toujours aux dépens d'autrui.
L'HEUREUX époux ! que son sort est charmant! Il est trompé si bien, si finement,
Il est si sûr de sa tendre Egérie, Que si l'hymen s'engage avec serment A m'accorder le même aveuglement, Sur mon honneur, demain je me marie.
QUAND par cette pièce éloquente A la couronne tu parvins,
Fut-ce au jugement des quarante ?
Fut-ce à celui des Quinze-Vingts?
JE te tiens, souris téméraire ;
Un trébuchet m'a fait raison:
Tu me rongeais, coquine, un tome de Voltaire, Tandis que j'avais là les œuvres de Pradon.
LE POÈTE LILLIPUTIEN.
Ce petit homme à son petit compas Veut sans pudeur asservir le génie: Au bas du Pinde il trotte à petits pas, Et croit franchir les sommets d'Aonie. Au grand Corneille il a fait avanie; Mais, à vrai dire, on riait aux éclats De voir ce nain mesurer un Atlas, Et, redoublant ses efforts de Pygmée, Burlesquement roidir ses petits bras Pour étouffer si haute renommée.
LES arabes! les juifs! ouf! ouf! je n'en puis plus! Ose-t-on écorcher les gens de cette sorte! Pour enterrer ma femme exiger vingt écus! J'aimerais presqu'autant qu'elle ne fût pas morte.
POURQUOI me prêter des travers? Me dit un jour l'abbé Roquette.
Ami, lui répondis-je, en ce siècle pervers Ce n'est qu'aux riches que l'on prête.
DAMIS ne sera pas des nôtres; Il n'écrit que pour son plaisir;
Et lorsque l'on veut réussir,
Il faut écrire un peu pour le plaisir des autres.
CERTAIN auteur disait : J'ai voulu m'exercer Sur des sujets de tragédie:
Mais qui m'a fait y renoncer?
Le plus désespérant génie,
Racine, dont jamais on ne prendra le ton; Et du comique enfin j'ai couru la carrière. -Oh! c'est étonnant, lui dit-on,
Vous n'avez donc pas lu Molière?
Que de cocus dans votre ville, Maître Simon, sans vous compter! Morbleu! cessez de plaisanter;
Un railleur m'échauffe la bile.
Hé bien! soit; je change de style; Déridez ce front mécontent:
Que de cocus dans votre ville, Maître Simon, en vous comptant!
A UNE FEMME
qui voulait qu'on l'appelât la mère des Amours. ORPHISE, j'y consens, oui, vous êtes la mère De tous ces jolis petits dieux
Que l'on voit régner à Cythère:
Mais votre fils aîné doit être déjà vieux.
CONTRE CLEON et ses rimes cruelles La prudence défend qu'on élève la voix: S'il renonçait à faire des libelles, Le misérable irait faire des lois,
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