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âgée de vingt-trois ans, fe mit en poffeffion

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» cheffes nos nièces, filles de nos freres, en troifieme » lieu, aux archiducheffes nos fœurs, & enfin à tous » les descendans de l'un & de l'autre fexe; voulant qu'en »tout cas elles gardent entre elles l'ordre de fuccef

fion linéale, tel qu'il eft marqué dans notre fufdit » réglement, lequel fe trouve entierement conforme » à celui qui a été établi pour les mâles, felon le » rang de la primogéniture & fucceffion linéale.

» En conféquence & en exécution de cette fanction, » la féréniffime archiducheffe Marie-Jofephine, épouse » du prince royal de Pologne & de Saxe, a fait fer» ment d'adhérer & d'accepter les pactes de famille, » le droit de primogéniture déjà établi dans notre » auguste maison, & le fufdit ordre prefcrit pour la fucceffion linéale.

>> La même chose a été obfervée enfuite avec la féréniffime archiducheffe Marie-Amélie, époufe du féréniffime prince électoral de Baviere.

>>En confidérant qu'il eft trés-important pour la » sûreté, repos & tranquillité de nos provinces hérédi taires que nous poffédons dans les Pays-bas, que » ledit ordre de fucceffion indivifible de tous nos royaumes & provinces héréditaires, & le droit de » primogéniture, foient reçus, introduits, établis & » & promulgués dans nofdites provinces des Pays-bas, » & que pour l'introduction de cette nouvelle loi, foit n dérogé à celle touchant la fucceffion desdites prov

des états qu'il lui avoit laiffés. Les royaumes de Hongrie & de Bohême, la Siléfie, 1740.

la

Souabe Autrichienne ou Autriche antérieure, la haute & la baffe Autriche, la Styrie, la Carinthie, la Carniole, les quatre villes Foreftieres, le Burgaw, le Brifgaw, les Paysbas, le Frioul, le Tirol, le Milanez, les duchés de Parme & de Plaisance, formoient cette grande fucceffion. Elle fit briller dans

»vinces, établie dans nos Pays-bas par l'empereur » Charles V d'éternelle mémoire, notre prédécef»feur, & à toutes coutumes de nofdites provinces » autant qu'elles ne feroient pas conformes au fusdit » ordre & regle de fucceffion. Avons établi, &c. «

En 1731, lorfque l'empereur renonça à l'établiffement de la compagnie d'Oftende, l'Angleterre & la -Hollande s'engagerent à garantir fa fanction-pragmatique. Ce prince ne la croyoit pas folidement établie tant qu'elle ne feroit pas confirmée par les états géné¬ raux de l'Empire. Il la fit propofer à la diete de Ratisbonne, où après bien des difficultés, elle fut enfin garantie, malgré les réclamations des électeurs de Baviere, de Saxe & du Palatinat. Dans la fuite elle le fut auffi par la France lors de l'échange du grandduché de Toscane pour les duchés de Lorraine & de Bar. Les chofes étoient en cet état, lorfque Charles VI mourut,

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cette cérémonie tout l'appareil de la majesté fouveraine; placée fous un dais magnifique, le bonnet archiducal fur la tête, elle reçut les hommages des députés des états de la haute & de la baffe Autriche. Le premier acte de fon autorité fut un témoignage d'amour qu'elle donna à son époux François-Etienne de Lorraine, en déclarant aux états, qu'elle avoit réfolu de l'affocier au gouvernement. Peu de temps après, elle en fit enregistrer l'acte folennel dans tous les tribunaux de l'archiduché, avec la promeffe authentique du grand-duc, de n'en point prendre occafion d'exiger la préféance sur son augufte épouse, de fe conformer aux claufes contenues dans la fanction impériale, & de n'entreprendre jamais rien fur les droits des héritiers de la maifon d'Autriche. Cette précaution étoit néceffaire pour ne point donner elle-même atteinte à cette fanction, & elle préparoit en même tems au grand-duc le chemin du trône. impérial.

Les états de Bohême & d'Italie firent éclater leur zèle en faveur de leur nouvelle fouveraine. Son affabilité & fa bienfaisance étoient

déjà connues dans les vaftes états de la mai-
fon d'Autriche. Les Hongrois eux-mêmes, ce
peuple belliqueux & fier, qui, depuis tant
d'années, avoit été prefque toujours ré-
volté contre fes maîtres, les Hongrois lui en-
voyerent leurs députés avec ordre de fupplier
la nouvelle reine, de rendre à la nation l'u-
fage de fes priviléges. Il n'y avoit pas à ba-
lancer, un refus pouvoit devenir le signal de
la révolte, & faire perdre à Marie-Thérèse
une des plus belles portions de fon héritage.
Les cendres de Ragotzki fumoient encore, &
il en pouvoit fortir un nouveau chef de ré-
volte. Le Turc toujours prêt à reculer les
barrieres que les traités avoient pofées en
Hongrie, feroit venu une feconde fois ap-
puyer les armes des rebelles. Marie-Thérèse,
dans des circonftances fi critiques, ne prit
confeil que de fa prudente politique, dont le
principe étoit de rendre précieuse à fes peuples
l'autorité fouveraine, que la fierté de fes
leur avoit trop fouvent rendue odieuse. Son
affabilité touchante & populaire fit plus pour
elle que les armées nombreuses de quelques-
uns de fes prédéceffeurs. Les députés de Hon

ayeux

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grie furent flattés de traiter avec elle fans médiateur; elle les affura de fes bonnes grâces & prêta fur le champ l'ancien ferment fait en 1222, que fes ayeux avoient toujours rejetté avec dureté: Si moi, ou quelqu'un de mes fucceffeurs, en quelque tems que ce foit, veut enfreindre vos priviléges, qu'à vous foit permis, en vertu de cette promesse, à vous & à vos def cendans de vous défendre fans pouvoir être traités de rebelles. A ces mots, les députés tombent aux pieds de cette jeune princeffe, & lui jurent d'éteindre à jamais le flambeau de la guerre civile qui, depuis deux cents ans, défoloit leur pays. Quoiqu'elle ne fut couronnée à Prefbourg que quelques mois après, elle n'en fut pas moins fouveraine, elle l'étoit déjà de tous les cœurs.

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Chaque jour du nouveau regne de MarieThérèse étoit marqué par des actes de clé mence & par des bienfaits. Sa main brifa les fers dont l'empereur avoit chargé les Maréchaux de Wallis & de Seckendorff & le Comte de Neuperg. Elle voyoit déjà combien les fervices & la valeur des grands alloient lui devenir néceffaires. Elle fit parmi les officiers

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