plier l'ennemi. Ce fut à la tête de cette brave cavalerie, que le comte de Maillid'Aucourt, renverfé d'un coup de fabre, fut fait prifonnier. Tant d'efforts & d'actions héroïques furent inutiles. Une feconde ligne de cavalerie pruffienne, qui n'avoit pas encore combattu, fe préfente & recueille les débris de la premiere. Alors tout marche à la fois; on enveloppe la cavalerie de l'Empire & celle des François qui ne céderent enfin que lorfqu'il ne fut plus poffible de demeurer fur le champ de bataille. queurs ; La déroute de la cavalerie entraîna celle de l'infanterie qui avoit été pendant toute l'action exposée au feu des batteries, & qui étoit alors attaquée en flanc par les efcadrons des vainil fallut néceffairement fe retirer. Le marquis de Crillon qui eut un cheval tué fous lui, le duc de Coffé qui fut bleffé & pris, le che valier de Nicolaï, combattirent encore pendant une heure à la tête de quelques bataillons. Le comte de Saint-Germain, dont la réferve n'avoit point donné, fe chargea de protéger la retraite, & fut bien fecondé par le régiment d'Apchon dragons, & par celui du comte de Rougrave, lieutenant - général; ce Deux régimens Suiffes étoient demeurés fur le champ de bataille, & continuoient à braver feuls tout l'effort de la cavalerie Pruffienne 1757. 1757. & le feu des batteries; les colonels de Dief- le fi nombreuse compagnie ; il loua d'ailleurs leur bravoure & leur dit des chofes obligeantes. Immédiatement après cette victoire, le roi de Pruffe vola au fecours du prince de Bévern qui étoit toujours retranché auprès de Breslau. Le prince Charles, inftruit de la victoire du roi de Pruffe & de fa marche, attaqua les retranchemens du prince de Bévern, & les emporta, malgré toutes les difficultés de l'entreprife & la défense la plus opiniâtre. Le prince de Lobkovitz & le général Sprecher, à la tête des grenadiers autrichiens, firent des miracles de bravoure à l'attaque du village de Pilfnitz. Le général Beck, à la tête d'un corps de troupes légeres, poursuivoit les fuyards; ayant rencontré le lendemain pendant la nuit le prince de Bévern qui examinoit fon camp, il le fit prisonnier, le défarma, & le conduifit au prince Charles qui lui fit l'accueil le plus diftingué, & l'envoya fous bonne escorte en Moravie. Le même foir, la garnison de Breflau capitula; on lui accorda les honneurs de la guerre, mais la plus grande partie déserta, & s'enrôla dans les troupes d'Autriche. Schveidnitz s'étoit rendue au général Na 1757. 1757. dasti, dès le 12 novembre; Frédéric, malgré la victoire de Rofbach, voyoit la Siléfie prête à retourner à fes anciens maîtres. Il lui falloit une autre bataille & la victoire, pour rétablir fes affaires; il réfolut de fe battre, quoique la faifon fût fort avancée, & que ses troupes fuffent très-fatiguées des travaux de la campagne. Le 4 décembre il gagna fur le prince Charles la bataille de Liffa où les Autrichiens, après s'être battus pendant cinq heures, firent leur retraite en bon ordre. Ils avoient perdu près de cinq mille hommes, tant tués que bleffés; la perte des Pruffiens étoit à-peuprès égale. Le prince Charles vouloit fauver Breflau; après y avoir jetté une forte garnison, une artillerie confidérable & des provifions de toute espèce, il regagna la Bohême. Le roi de Pruffe ne perdit point de temps; malgré la rigueur de la faifon, il affiégea Breflau, & pouffa les travaux avec tant de vigueur, que le 19 la place capitula. La garnifon qui montoit à dix-fept mille hommes, fut faite prifonniere de guerre. Ce fut pour les Autrichiens la perte la plus confidérable de toute la guerre. Frédéric termina cette mémorable |