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ployée à chaffer le roi de Pruffe de devant Drefde & Olmutz; mais il ne fut pas auffi heureux. Frédéric avoit employé tous les fecours de l'art pour bien retrancher fon camp. Daun tenta plufieurs fois de forcer les retranchemens de Frédéric ; mais il n'y réuffit point.. Le comte de Guafco défendoit la ville avec une intrépidité digne des plus grands éloges. Enfin, un accident rendit le roi de Pruffe maître de la place. Un obus étant tombé dans le laboratoire du fort de Javernick, mit le feu aux poudres, & fit fauter l'ouvrage avec quatre cents hommes qui le défendoient. Il n'étoit plus poffible après cela de tenir contre les affiégeans; le comte de Guafco fut obligé de fe rendre prifonnier de guerre avec toute la garnifon. Lorfqu'il alla faluer le roi de Pruffe, à la tête de tous les officiers, qui avoient défendu Schveidnitz: Meffieurs, leur dit Frédéric, vous avez donné un bel exem ple à imiter à ceux qui auront à défendre des places; votre réfiftance me coûte plus de huit mille

hommes.'

Après la prife de Schveidnitz, il ne se paffa plus rien d'important entre les armées de l'im

1762.

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1762. pératrice-reine & celles du roi de Pruffe. L'objet des Autrichiens fut d'empêcher lestroupes de Frédéric d'entrer dans la Bohême par la Saxe. L'armée de l'Empire, aux ordres du prince de Stolberg, eut fur les Pruffiens plufieurs avantages qui furent tous effacés par la victoire que le prince Henri remporta le 29 octobre fur les troupes impériales. Les Pruffiens qui, depuis long-temps, n'avoient goûté les douceurs de la victoire, releverent avec foin çet avantage & exagérerent beaucoup la perte des Impériaux; mais il eft certain qu'ils ne perdirent en tout que trois mille hommes, vingt-quatre pièces de canon, & quelques drapeaux.

La victoire de Joannesberg, que les François remporterent fur le prince héréditaire le 30 de feptembre, fut auffi de ce côté la derniere expédition d'une guerre qui, depuis fix ans, embarraffoit toute l'Europe & ravageoir les Indes & l'Amérique. Le traité de Fontai1763. nebleau entraîna la paix d'Hubersbourg; elle fut conclue entre l'impératrice reine, le roi de Pologne & le roi de Pruffe le 15 février. 1763. II y eut deux traités féparés. Dans le

premier, entre l'impératrice-reine & le roi de 1763. Pruffe, la reine cede à ce monarque la ville & le comté de Glatz, & généralement tous les états, pays, villes, places & forteresses que fa majesté Pruffienne avoit poffédés en Siléfie ou autre part avant la guerre présente. Les articles préliminaires de la paix de Breslau du 11 Juin (1742), le traité définitif de la même paix figné à Berlin le 28 Juillet de la même année, & le traité de la paix de Dresde font renouvellés & confirmés.

Suivant le fecond traité conclu le même jour entre le roi de Pruffe & le roi de Pologne, il doit y avoir entre les parties contractantes une paix folide, une amitié fincere & un bon voisinage, un oubli éternel de tout ce qui eft arrivé à l'occafion de la présente guerre, & il n'eft pas permis de demander de dédommagement de part & d'autre fous quelque prétexte ou nom que ce puiffe être. L'évacuation de la Saxe, le renvoi des prifonniers, & la reftitution de l'artillerie faxonne actuellement en Saxe, font l'objet de quelques articles. Le traité de Drefde du 23 décembre 1745, eft confirmé.

∙1763.

Ces proteftations d'une amitié fincere, répaš roient-elles les maux affreux dont la Saxe avoit été défolée pendant cette guerre? Tant de familles réduites à la mendicité, pouvoientelles oublier fi facilement combien de fois elles avoient vu un foldat inhumain piller leurs maifons, leur arracher les chofes les plus néceffaires, les vendre à quelque prix que ce fût pour remplir les fommes exhorbitantes qu'exigeoit le roi de Pruffe? Rendoient elles aux meres défolées leurs enfans qu'on avoit arrachés avec violence de la maison paternelle, pour les obliger à défendre les armes à la main, la caufe de leurs oppreffeurs contre leur légitime fouverain? Non fans doute, & dans cette occafion, le peuple fut la victime de l'ambition des auteurs de la guerre. De longues années de paix ont encore à peine réparé les dévaftations qui fe firent pendant fix années de guerre. Détournons la vue de ces triftes objets, pour les porter fur la plus belle partie des annales de l'impératrice-reine; fur ces temps heureux où, délivrée d'une guerre qu'elle avoit foutenue avec tant de gloire, elle fe livroit toute entiere à sa bienfaisance, en affurant le

bonheur de fes peuples par des réglemens & 1763. des ordonnances dignes d'être comparées à celles des plus fages légiflateurs.

Marie-Thérèse, pendant tout le temps qu'a voit duré cette guerre, avoit recueilli le fruit des vertus qui l'avoient déjà rendue fi chere à Les peuples. Toutes les provinces foumises à fa domination, fe difputerent la gloire de l'aider à foutenir le poids de la guerre. Les unes lui avancerent de leur propre mouvement des fommes confidérables fur le produit des impofitions ordinaires ; d'autres lui offrirent des dons gratuits, & celles qui ne pouvoient donner de l'argent, lui fournirent des troupes nombreuses qui porterent fi haut la gloire de fes armes. De femblables preuves de zele & d'attachement font également l'éloge des fouverains qui les reçoivent & des fujets qui les donnent.

Le traité de paix n'étoit point encore figné, & Marie-Thérèfe s'occupoit déjà des moyens de réparer les maux inféparables de la guerre même la plus heureuse, en protégeant dans fes états héréditaires les manufactures nationales. Pour cet effet, elle renouvella les défenfes

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