페이지 이미지
PDF
ePub

UNIVERSITY OF MICHIGAN

3 9015 02395 1562

58.

20.

quels il étoit difficile de donner un bon fens, Hift. liv. tels que ceux du Jacobin Ecard, condamnez III. n.59. par le pape Jean XXII.

Ces excès pouffez plus loin, avoient produit au commencement du même fiécle, les erreurs Liv. xcr. n. des Beguards & des Beguines, condamnées au concile de Vienne ; & l'on peut dire que dans tous les tems le démon s'eft fervi du même artifice, de plonger les hommes dans les vices les plus groffiers & les plus honteux, fous prétexte de la plus haute perfection: tel fut dés le fecond Liv, 111.. fiécle Carpocras & fes faux Gnoftiques; & tel a été de notre tems Molinos & fes Quiétistes. Un autre effet de la fpiritualité outrée est le fanatifme tel que celui de Gregoire Palamas, & des Liv. xcv. moines Grecs du mont Athos, dans notre quatorziéme ficle: on n'y voit point de sensualité, mais un orgueil & une opiniâtreté invincible. Revenons donc à l'adoration en efprit & en vérité, c'est-à-dire, à une oraison simple & folide, telle que nous la voyons dans les premiers tems de l'églife, qui ait pour fujet & pour fondement des véritez de foi & des paroles de l'é

[ocr errors]

criture, non des opinions d'école, des histoires fabuleufes, ou des représentations imaginaires, Hift. liv. comme celle de S. Bonaventure. Une oraison LXXXIV. 2.3. enfin qui confifte plus dans les affections que Ep.ad Prov dans les penfées, comme dit S. Auguftin, & qui tende directement à nous rendre meilleurs.

Difons un mot auffi de la priere publique, qui depuis plufieurs fiécles eft devenue la principale occupation des religieux; demandons à Dieu que ce foit une véritable priere, & que le chant & les cérémonies extérieurs foient foutenus & animez par l'efprit d'une fincere piété : 1. Cor. xiv. que nous puiffions dire avec S. Paul: Je chan15. terai de l'efprit & de l'entendement, c'est-à-dite, que l'action naturelle de l'ame, foit accom

pagnée

pagnée du mouvement de la grace; autrement le chant n'eft plus qu'un exercice de poitrine, & un fon femblable à celui des orgues, & des autres inftrumens inanimez: ce n'eft plus une priere. Pour la rendre férieufe, il faudroit faire plus d'attention à la lettre qu'à la note; étudier foigneufement le fens littéral des pfeaumes & des autres parties de l'office, afin d'entendre au moins ce que l'on dit.

IV. n.37.41.

Nous devons autant qu'il eft poffible ne laiffer aux hérétiques aucun prétexte d'imaginer que la dévotion foit une invention nouvelle des moines introduite par intérêt, ou par d'autres motifs humains. Pour cet effet il faut remonter jufqu'aux premiers fiécles de l'églife, & confi- Hift. liv. dérer la vie que S. Clément Alexandrin propofe à tous les chrétiens dans fon Pédagogue, & la peinture qu'il fait dans fes ftromates du chrétien parfait,qu'il nomme Gnoftique : tout cela avant qu'il y eût des moines.. C'eft là où l'on voit que la vraie dévotion n'eft pas un rafinement des derniers tems, mais la pratique de ce qu'ont enfeigné les apôtres, & ce que la tradition la plus pure a tranfmis aux fiécles fuivans. C'eft là où l'on voit une dévotion grande, noble, folide, & infiniment éloignée des petiteffes qui dégénerent en fuperftition. Une dévotion enfin qui n'eft à l'ufage que de ceux qui veulent férieusement devenir meilleurs.

Je finis ici mes réflexions fur l'état des religieux, & comme je vois bien qu'il eft trifte de les laiffer dans le relâchement qui regnoit au commencement du quinziéme fiécle, j'avertis le lecteur que dans les trois fiécles fuivans, il s'eft formé de faintes réformes, qui ont relevé la plupart des ordres de leur décadence, comme nous voyons avec édification.

Fin des Difcours.

Gg

L

PRIVILEGE DU ROT

[ocr errors]

OUIS par la grace de Dieu, Roy de France & de Navarre A nos amez & feaux Confeillers les Gens tenant nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes or dinaires de notre Hôtel, Grand Confeil, Prevôt de Paris, Baillifs, Sénéchaux, leurs Lieutenans Civils, & autres nos Jufticiers qu'il appartiendra, SALUT. Notre bien Amé Pierre Emery, pere, Doyen des Syndics des Libraires & Imprimeurs de Paris, Nous ayant très-humblement fait remontrer, que dans les Lettres de Privilege que nous lui avons accordées, le deuxième de Février dernier, pour trente années, pour l'impreffion de tous les Ouvrages du fieur Abbé Fleury, notre Confeffeur, il n'y eft fait mention que de fon Hiftoire Ecclefiaftique, qui ne fait qu'une partie de fes Ouvrages, aïant encore compofé ceux intitulez : le Catechisme Historique & fon Abregé les Maurs des Ifraëlites, les Mœurs des Chrétiens, Inftitution an Droit Ecclefiaftique, le Traité du Choix de la Méthode des Etudes & le Devoir des Maitres & des Domestiques; & que comme notre intention avoit été de lui accorder nos Lettres de Privilege pour tous les Ouvrages dudit fieur Abbé Fleury il fe trouvoit néanmoins privé de cette grace par la feule omiffion des titres defdits Livres dans nofdites Lettres du deuxième Fevrier dernier › ce qu'il ne peut faire fans que nous lui accordions de nouvelles Lettres de Privilege, qu'il nous a très-humblement fait fupplier de lui vouloir accorder. A CES CAUSES voulant favorablement traiter ledit Emery pere, & le recompenfer de fon application à nous avoir donné depuis quarante ans l'impreffion de plus de foixante Volumes tant in-folios qu'in-quarto, dont quelques-uns n'ont pas cu tout le fuccès qu'il avoit efperé: Nous lui avons permis & accordé, permettons & accordons par ces Prefentes, d'imprimer ou faire imprimer tous les Ouvrages dudit fieur Abbé Fleury, intitulez : Hiftoire Ecclefiaftique de M. l'Abbé Fleury fon Catechifme Hiftorique avec fon Abregé & en toutes langues, les Mœurs des Ifraëlites & des Chrétiens, l'Inftitution au Droit Ecclefiaftique, le Traité du Choix & de la Méthode des Etudes & fen Traité du Devoir des Maîtres & des Domestiques. Commentaire Litteral fur tous kes Livres de l'Ecriture fainte avec des Differtations ou Prolegomenes par le Pere Calinet, avec fon Hiftoire de

[ocr errors]
[ocr errors]

mes,

[ocr errors]

Ancien & du Nouveau Teftament, & le Dictionnaire Hiftorique, Géographique, Chronologique, Critique & Litteral de la Bible, du même Auteur; en tels Voluforme, marge, caractere, en tout ou en partie, conjointement ou féparément, & autant de fois que bon lui semblera, & de les vendre, faire vendre & débiter par tout notre Royaume, pendant le tems de Trente années confécutives, à compter du jour de la datte defdites Prefentes. Faifons défenfes à toutes fortes de perfonnes de quelque qualité & condition qu'elles foient, d'en introduire d'impreffion étrangere dans aucun lieu de notre obéiffance, à peine de trente livres pour chaque volume defdits Ouvrages qui fe trouveront contrefaits. Comme auffi à tous Libraires, Imprimeurs & autres, d'imprimer, faire imprimer, vendre, faire vendre, débiter ni contrefaire aucun defdits Ouvrages cy-deffus expliquez, en géneral ou en particulier, ni d'en faire aucuns extraits, fous quelque prétexte que ce foit, d'augmentation, correction, changement de titre même de traduction étrangere ou autrement que nous entendons être faifis en quelque lieu qu'ils foient trouvez fans le confentement exprès & par écrit dudit Expofant, ou de ceux qui auront droit de lui, à peine de confifcation des Exemplaires contrefaits, & de dix mille livres d'amende contre chacun des contrevenans dont un tiers à Nous un tiers à l'HôtelDieu de Paris, l'autre tiers audit Expofant, & de tous dépens, dommages & interêts; à la charge que ces Prefentes feront enregistrées tout au long fur le Registre de la Communauté des Libraires & Imprimeurs de Paris, & ce dans trois mois de la datte d'icelles ; que l'impreffion defdits Livres cy-deffus fpecifiez fera faite dans notre Royaume, & non ailleurs, en bon papier & en beaux caracteres, conformément aux Reglemens de la Librairie, & qu'avant que de les expofer en vente les manufcrits ou imprimez qui auront fervi de copie à l'impreffion defdits Livres, feront remis dans le même état où les approbations y auront été données, ės mains de notre très-cher & féal Chevalier Garde des Sceaux de France, le fieur de Voyer de Paulmy, Marquis d Argenfon ; & qu'il en fera enfuite .enis deux Exemplaires de chacun dans notre Bibliothe que publique, un en celle de notre Château du Louvre, & un dans celle de notredit très-cher & féal Chevalier Garde des Sceaux de France, le fieur de Voyer de Paulmy Marquis d'Argenfon, le tout à peine de nullité des

[ocr errors]
[ocr errors]
« 이전계속 »