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Dans la falle Royale du Vatican, on voit deux grands Rois

protecteurs de l'Eglife & les donations qu'ils ont faites; fes DANIEL De Stucs font infiniment plus eftimés que fa peinture. VOLTERRE.

Une descente de croix un peu gâtée dans l'Eglife de l'Hôpital de la pitié à Paris.

Le beau cheval de bronze qui porte Louis XIII. placé au milieu de la place Royale à Paris.

On voit au palais Royal une defcente de croix de deminature, peinte fur bois.

On a gravé plufieurs fois fa defcente de croix qui eft peinte à la Trinité du Mont. Le chevalier Dorigny a publié la meilleure de toutes.

FRANÇOIS SALVIATI

FRANÇOIS
SALVIATI.

(a) Le pere Orlandi Abcedario Pitt.

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N (a) auteur a nommé ce peintre Cecchino ou Cecco; le nom de Salviati qu'on lui donne ordinairement vient de l'amitié que lui portoit le cardinal de ce nom.

pere

Ce peintre naquit à Florence en 15 10. fon qui s'appelloit Michel-Ange de Rei, le voulut appliquer à fon métier de fabriquant de velours; mais fon fils qui penfoit autrement, se porta au deffein avec ardeur, & on le mit chez un orfévre où ses deffeins eurent l'approbation des connoiffeurs. Le Vafari & quelques jeunes peintres qu'il fréquentoit, le déterminérent a embraffer cette profeffion, qu'il apprit d'a bord chez Julien Bugiardini & enfuite chez Baccio Bundinelli qui le reçut avec plaifir dans fon école.

L'application

L'application continuelle qu'il donnoit à la peinture, le

diftingua en peu de temps de fes camarades & le fit paffer FRANÇOIS pour le plus habile; on l'annonça en cette qualité au cardinal SALVIATI. Salviati qui avoit demandé un jeune peintre auquel il vouloit donner tous les fecours néceffaires pour fe perfectionner. Il vint à Rome, il plut au cardinal & fes premiers ouvrages qui furent une Vierge & le portrait de la niéce du cardinal avec fon mari, furent très goûtés. Le Vafari, que le cardinal de Médicis avoit vû à Arezzo, vint à Rome fon ordre; il rejoignit ainfi fon ami Salviati, avec lequel il deffinoit ce qu'il y avoit de beau dans cette ville.

par

Salviati eut à représenter dans l'Eglife de la Pace un Chrift qui parle à faint Philippe, & dans différens angles deux annonciations. Ces tableaux lui acquirent un honneur infini. Le cardinal Salviati lui donna enfuite la coupole de fa chapelle, où il peignit la Vie de faint Jean-Baptifte. Le Prince Pierre Louis Farnéfe le prit enfuite à fon fervice, & lui fit exécuter à frefque l'hiftoire d'Alexandre le Grand, pour des tapifferies. Salviati fut envoyé à Florence, où les noces du Duc Côme lui fournirent l'occafion d'un grand arc de triomphe; il paffa enfuite à Bologne & se rendit à Venise. Une Pfyché dans l'octogone d'un falon pour le patriarche Grimani, & le portrait de l'Arétin furent fes principaux ouvrages dans cette ville.

Ce peintre deffinoit bien, fes carnations étoient tendres, fes idées gracieuses, fes draperies étoient larges & fi légéres, que le nu paroiffoit à travers; cependant il étoit maniéré, & fes contours étoient un peu fecs.

Ennuyé du séjour de Venise, il paffa en Lombardie & s'arrêta à Mantoué pour examiner les ouvrages de Jules Romain, d'où il fe rendit à Rome qui ne put le fixer long-temps, & où il fit peu d'ouvrages.

On lui manda que le Grand Duc avoit befoin d'un peintre pour le falon Ducal de fon palais de Florence; il n'en falut pas davantage pour déterminer un homme auffi inconftant. A fon arrivée le Prince l'occupa dans le falon où eft représentée l'histoire de Camille; il peignit encore une belle décoration de théâtre, il fit beaucoup de portraits & le tableau de faint Thomas qui touche les plaies du Sauveur & qui eft à Lyon.

P

Sa médifance lui fit peu d'amis ; fa coûtume étoit de blâmer FRANÇOIS les ouvrages des autres, & d'exalter beaucoup les fiens : étant SALVIATI. revenu à Rome fort mécontent de fon pays, il acheta une maison & des offices chez le Pape pour placer l'argent qu'il

avoit apporté de Florence.

Le cardinal Farnése exerça le pinceau de Salviati dans la chapelle de faint George, & dans le petit falon de fon palais, où il fit tous les portraits des Princes de fa maison; enfuite le cardinal Riccio l'employa à peindre fa grande falle.

Son inconftance naturelle le porta à fuivre en France le cardinal de Lorraine. François I. avoit demandé un peintre, & Salviati avoit été choisi par préférence : il trouva le Primatice qui étoit en faveur, & qui le reçut très-bien. Son habitude de contrôler tous les ouvrages ne plut pas à la Cour où il paffa vingt mois, fans faire beaucoup de chofes, il est vrai que le cardinal de Lorraine le fit travailler à décorer quelques falles de fon Château de Dampierre près Chevreufe, & qu'il peignit la chapelle du Château de Frefne. On étoit dans un temps de guerre & François I. ne fongeoit point aux arts. Salviati s'ennuya à fon ordinaire; jaloux des ouvrages de Maître Roux & du Primatice, il partit pour Milan & pour Florence où il revit fon ami Vafari.

Après la mort de Paul IV. & fous le Pontificat de Pie IV. le cardinal Farnéfe & le Vafari obtinrent qu'il établiroit une école à Rome, & qu'il feroit la moitié de la falle Royale; l'autre avoit été donnée à Daniel de Volterre, à qui il chercha querelle, ainfi qu'à Pirro Ligorio architecte du Pape, lequel mit plufieurs peintres à fa place lorsqu'il eut abandonné l'entreprise.

Salviati quitta de nouveau la ville de Rome, & s'en alla à Florence où il confia toutes fes peines à Vafari; fans fuivre les confeils de cet ami, il revint fur le champ à Rome, où trouvant Taddée Zucchero & plufieurs autres peintres qui travailloient alors à la falle Royale, il ne voulut point achever le morceau qu'il avoit commencé. Le désespoir où le mirent tous ces contretemps le fit tomber malade, & il mourut à Rome en 1563. âgé de cinquante-trois ans. Il a eu peu d'éléves: on ne connoît que Jofeph Porta dit Salviati ; & Annibal Nanni.

Le Salviati deffinoit ordinairement fur du papier bleu à

un trait de plume avec beaucoup de hachures dans les om

bres & un peu de lavis au biftre rehauffé de blanc au pinceau. FRANÇOIS Ses attitudes font forcées, les têtes maniérées & coëffées ex- SALVIATI. traordinairement : on y trouve tout le goût du Palme.

Il a peint dans l'Eglife de la Paix plufieurs morceaux ; dans celle de la Miféricorde proche le Capitole une décolation de faint Jean, & une visitation.

por

La chapelle du palais faint George représente faint Laurent, la naiffance de Jefus-Chrift en grand où fe voit le trait du cardinal Salviati, les noces de Cana à faint Salvador Lauri & fur la porte faint George à cheval.

Dans une falle du palais du cardinal Riccio il a représenté l'histoire de David & de Bethfabée & la mort d'Urie: à la Madona del popolo il a fini la chapelle Chigi commencée par Sébaf tien del Piombo. Les peintures de la frise au deffus de la coupole où eft Adam & les faifons en quatre ronds font encore de fa main, & dans les angles deux fujets dont un eft une nativité: il a peint à Florence dans la grande falle l'hiftoire de Furius Camille avec un Mars armé dans une chaloupe & dans une niche Diane avec fes chiens, l'Arno eft d'un côté avec une corne d'abondance, d'où fortent les Ducs & Papes de la maison de Médicis. Dans l'Eglife de fainte Croix on voit une descente de croix admirable.

On trouve à Venise l'hiftoire de Pfyché dans le falon du Patriarche Grimani & des figures excellentes dans une falle dont Jean da Udine a fait les Stucs & les ornemens.

Pour les religieux du Corpus Domini, un Chrift mort avec la Vierge & un ange en l'air portant les inftrumens de la pas fion.

Aux Célestins de Paris on voit une descente de croix dans la chapelle d'Orléans.

A Lyon dans la chapelle des Florentins l'incrédulité de faint Thomas.

Le Roy poffède un feul tableau de ce maître, c'eft Adam & Eve chaffés du Paradis terreftre.

Hollar, Matham, Philippe Thomaffin, Diana Mantuana, les Sadeler & autres ont travaillé d'après ce maître & ont donné environ dix morceaux.

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