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(a) Que mias queria Ser primero

en aquella groferia, que fegundo en la

Mules, pictorico

Velasquez deffinoit tout ce qui fe préfentoit à lui, animaux, oifeaux, poiffons, païfages, fruits, légumes, il les peignoit fi na- VELASQUEZ turellement qu'il s'attira une grande eftime. Le tableau d'un porteur d'eau qu'il représenta mal vétu, la poitrine découverte & donnant à boire à un petit garçon, fit tant de bruit que Philippe IV. le voulut avoir & le plaça dans le palais de Buen retiro. Velasquez aimoit à représenter des gens à table, des cabarets, & des cuisines, il fe forma un goût nouveau pour ces fortes de fujets qu'il peignoit d'une touche fiére avec des lumiéres & des tons de couleur extraordinaires, aimant mieux, difoit-il, êtrex a) le premier dans fa maniére ruftique que le fecond dans une plus finie en copiant les autres. Son maître Pacheco fit venir d'Italie plufieurs tableaux qui annoblirent les pensées de Velasquez, il quitta auffitôt les sujets bas pour s'at- delicadeza. tacher à l'histoire & au portrait. Le Caravage le frappa extrêmement, il fut fon guide pour le coloris, mais les ouvrages de no. Louis Tristan difciple de Dominique Greco peintre de Toléde lui parurent mériter toute fon attention, les idées de ce peintre approchoient de fa façon finguliére de penfer & de la vivacité de fon génie, il fut fon imitateur pour le portrait & abandonna le style de fon maître Pacheco qui lui parut trop froid, & quoique plein d'érudition trop contraire à fon naturel fier & élevé. Velafquez par fon talent de rendre la nature avec tant de liberté, fut nommé un second Caravage. On trouve dans fes ouvrages l'énergie des Grecs, la correction des Romains, la tendre & agréable manière des Vénitiens. L'on peut dire même que Velasquez fe transformoit en tant de maniéres, que fi les ouvrages des anciens nous manquoient malgré la grande quantité que nous en avons, on retrouveroit le même goût dans le petit nombre de tableaux que nous poffédons de la main.

Ce peintre étudioit les livres faints, l'hiftoire, la fable & tous les auteurs qui ont écrit de fon art ou qui y ont quelque rapport: il avoit une connoiffance univerfelle des autres arts; ami des poëtes & des orateurs de fon temps, il en tiroit d'excellentes idées pour fes compofitions. Plus l'art de la peinture lui paroiffoit difficile, plus fon application & ses études redou

bloient.

Après avoir resté cinq ans chez fon maître Pacheco, après

d'Antonio Palomi

Tom. III. p. 323.

avoir acquis fon estime jusqu'à mériter fa fille en mariage, VELASQUEZ il le furpafla infiniment & le maître devenu fon beau-pere, fans en devenir jaloux fut le premier à vanter ses talens. Ve lafquez fortit de Seville & fe rendit à Madrid en 1622. fon merite ne tarda guére à fe faire connoître tant à la Cour qu'à la ville, il profita des fameux ouvrages de peinture qui ornent l'Efcurial & les palais des grands, il s'en fit aimer, & ayant peint plufieurs portraits, il parvint à faire ceux du Roy & de la Reine d'Espagne. De fi heureux fuccès lui annonçoient une fortune des plus brillantes; il en fut porter la nouvelle à Seville à toute la famille, il y redoubla ses études & l'année fuivante il fut mandé à la Cour par Don Gafpar Gufman Duc Dolivares grand Chancelier, Majordome & favori de Philippe IV. Ce Seigneur le reçut avec distinction, lui donna fa table & de gros appointemens. Sitôt que Velasquez eut fait le portrait du Duc, on le porta à la Cour à l'occafion des noces du Comte de Pennaranda, le Roy, le cardinal Infant, Don Carlos & tous les Seigneurs en parurent très-contens. Sa Majesté ordonna que Velasquez peignît l'Infant, dont il s'acquitta fi dignement qu'il obtint de nouveau la permiffion de peindre le Roy. Ce Monarque fut représenté grand comme nature, armé & à cheval & d'une nobleffe de caractére qui frappoit tout le monde. Velasquez ne fut pas moins heureux à peindre Don Carlos Prince de Galles, & on lui accorda (de même qu'Alexandre fit en faveur d'Apelle) qu'il feroit le feul qui auroit ce privilége. Alors Philippe IV. le nomma son premier peintre & il en eut les gages & le logement.

Le tableau de l'expulfion des Maures fous Philippe III. -(a) Eugenio C - qu'il fit en concurrence avec trois bons (a) peintres, fut trou. Vincentio vé le meilleur, on le plaça dans le grand falon du palais. Le Carlucht, Angelo Roy fit de nouveaux dons à Velasquez entr'autres de la clef

xes

Nardi.

d'or, diftinction très-considérable en Espagne & qui donne à toute heure les entrées dans le palais.

Rubens qui vint à Madrid en 1627. pour traiter de la paix d'Angleterre avec l'Espagne ne voulut voir d'autre peintre que Velasquez. Ils furent ensemble vifiter les peintures de l'Efcurial & de toutes les maisons Royales, ce qui donna envie à Velasquez d'aller étudier en Italie, il en demanda permiffion au Roy qui lui fit donner une groffe fomme pour fon voyage

& plufieurs lettres de recommandation. Il s'embarqua à Barcelonne & arriva à Venise où l'Ambaffadeur d'Espagne le re- VELASQUEZ. çut chez lui & lui donna des gens pour l'escorter dans la ville. Les peintures de Tintoret, de Paul Veronele, les beaux portraits du Titien qui font dans le palais faint Marc le furprirent extrêmement, furtout le Tintoret & fon crucifiement qui fe voit dans l'école de faint Roch. Après avoir copié plufieurs tableaux entr'autres une céne du Tintoret, il prit la route de Rome où il refta un an entier favorifé du cardinal Barberin neveu d'Urbin VIII. Plufieurs ébauches coloriées d'après Raphaël & Michel-Ange, quantité d'études d'après les plus belles ftatues antiques furent les principales occupations de Velasquez, il fit néanmoins deux tableaux de sa compofition, l'un Jofeph vendu par fes freres, l'autre la forge de Vulcain qu'il envoya au Roy d'Efpagne & que l'on plaça dans le plus bel endroit du palais de Buen retiro. Salvator Rofa le vifitoit fouvent & lui demandant ce qu'il penfoit de Raphaël, Velasquez lui répondit qu'il aimoit mieux le Titien, & que ce peintre à fon avis portoit la ( a ) baniére de la pein- (a) Bofchini Ri

ture.

&

Après avoir vû Naples & avoir fait le portrait de l'Infante Marie d'Autriche mariée à Ferdinand III. Roy de Bohéme & de Hongrie & élû Roy des Romains, dans le deffein de le porter à Philippe IV. il refolut de s'en retourner en Espagne & arriva à Madrid en 1636. Après un an & demi d'abfence, le Roy le reçut fort bien, lui fit peindre Don Baltazar Carlos par plufieurs charges il l'attacha à fa perfonne : un attelier lui fut préparé dans le palais où le Roy le venoit voir fouvent travailler. Le portrait de François III. Duc de Modéne qui étoit pour lors à Madrid, & un crucifiement pour le couvent de faint Placide, prouverent au Roy & à toute la Cour, que Velasquez avoit fû profiter en grand peintre des beautés de l'Italie & qu'il en vouloit décorer l'Espagne.

Ce peintre eut l'honneur de fuivre le Roy à l'expédition. du Royaume d'Arragon & à celle de Catalogne, où fa Majefté entra victorieufe dans Lérida affiégée par nos troupes. Il peignit le Roy dans cette attitude & fit encore deux autres portraits ainfi que celui du cardinal Infant; Isabelle de Bourbon Reine d'Espagne fut auffi représentée sur fon cheval blanc,

me. p.58. Vento 19.

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& le Comte Duc Dolivares au milieu de deux armées, qui eft VELASQUEZ. un tableau furprenant pour le travail & pour la grandeur: tous ces beaux morceaux furent portés par ordre du Roy dans le palais de Buen retiro,

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Velafquez peignit encore le fameux Quevedo, le cardinal Gafpar de Borja Archevêque de Seville & quantité de perfonnes illuftres qu'il feroit trop long de détailler; nous parlerons feulement d'un tableau d'hiftoire de la (a) prise d'une place par Don Ambrofe Spinola, & d'un couronnement de la Vierge placé dans l'oratoire de la Reine.

Philippe IV. qui avoit envie de former un beau cabinet, donna ordre à Velasquez de retourner en Italie en 1648. pour acheter des tableaux, des antiques & copier plufieurs morceaux qu'on ne pouvoit transporter. Il s'embarqua à Ma. laga avec Don Emanuel de Cardenas Duc de Naxera nommé Ambaffadeur extraordinaire auprès d'Innocent X. il passa à Genes, à Milan, à Parme, à Modéne, à Bologne & à Florence où il fut accueilli de tous les Princes. L'emplette qu'il fit à Venife fut compofée de cinq tableaux, deux du Titien, deux de Paul & l'efquiffe du Paradis de Tintoret. Le Viceroi de Naples le régala plufieurs jours dans fa ville, & il fit par tout de fort belles copies. A Rome il peignit quelques cardinaux, & le Pape Innocent X. dans le goût Vénitien ce qui plut beaucoup aux Italiens: Velasquez ne fe contentoit pas de rendre fes portraits très-reffemblans, il vouloit encore faifir l'efprit & les mouvemens particuliers de la perfonne qu'il peignoit.

Le Roy d'Espagne ennuyé de ne point voir Velasquez le rappella à fa Cour, il s'étoit acquitté en habile homme de fa commiffion & étoit revenu chargé d'excellens tableaux, de belles ftatuës antiques, & de quantité de buftes d'Empereurs tant de marbre que de bronze. Le Prince en arrivant le nomma grand Maréchal des logis du Palais, & il remplit très-noblement cet emploi ainfi que ceux qu'il avoit obtenus auparavant, il demanda quelque temps après la permiffion de retourner en Italie, mais le Roy la lui refufa fe reffouvenant qu'il avoit été abfent pendant bien du temps dans le dernier voyage. Il eut ordre feulement de faire venir le Colonna & le Metelli pour peindre à frefque quelques voûtes du palais. Ve

lafquez avoit déja prévenu ces deux peintres en paffant à Bologne, & ils s'y étoient engagés l'un & l'autre.

Enfin ils arrivérent & préparérent leurs cartons fur les deffeins de Velasquez qui conduifit entiérement cet ouvrage & y peignit un morceau de fa main, ce plafond représente ingénieusement la fable de Pandore.

y a

VELASQUEZ

Le Roy le choifit pour accompagner dans le palais le Duc de Gramont Ambaffadeur extraordinaire de Louis XIV. pour fon mariage avec l'Infante Marie-Therefe d'Autriche: il fit le portrait de la Reine, de Don Philippe Profpero Prince des Afturies, & de l'Infante Marguerite. Sa grande réputation & fon mérite perfonnel le firent nommer chevalier de faint Jacques dont les courtifans & les peintres furent extrêmement mécontens. Le Roy lui rapporta que quelques-uns difoient que tout fon mérite confiftoit à bien peindre une tête, Velasquez répondit au Prince ils me favorisent beaucoup, car je ne fçai s'il quelqu'un qui fçache peindre une (a) tête parfaitement. II fuivit le Roy dans le voyage d'Irun pour efcorter l'Infante Marie-Therefe, & parut à cette cérémonie habillé magnifiquement. A fon retour à Madrid avec le Roy il fe trouva très- tar. fatigué du voyage, & en entrant dans fa maison la fièvre le Antonio Palomiprit; fa maladie parut dangereufe aux médecins le Roy rico. no, Museo Pictoavoit envoyés, ils ne fe trompoient point, Velasquez mourut Tom. III. p.350, en effet peu de jours après dans de grands fentimens de piété en 1660. à l'âge de foixante & fix ans. On lui fit des obféques magnifiques, toute la mufique du Roy y affifta & on le porta à l'Eglife de faint Jean où l'on voit fon épitaphe.

que

On ne lui connoît pour difciples que le fameux Murillo. Ses deffeins font fi rares en France & en Italie qu'à peine se souvient-on d'en avoir vûs.

il

Outre les ouvrages de Velasquez qu'on vient de décrire, y a dans le chapitre de l'Escurial un tableau peint fur toile grand comme nature, qui repréfente les freres de Joseph qui donnent la chemise à Jacob, & dans l'appartement du Roy deux portraits grands comme nature.

En France dans la Franche-Comté on voit plufieurs portraits de Dames de la famille du Baron de Vauteville qui font reftés imparfaits & que le pere Courtois appellé le Bourguignon a achevés dans la fuite. On voit au Louvre à Pa

(a) Señor mucho

me favorecen, por que yo no se que aya quien la fepa pin

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