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de bonne façon il estoit du party contraire au nostre, mais je n'en sçavois rien, car il se contrefaisoit autre: Et le pis de ces guerres, c'est, que les cartes sont si meslées, vostre ennemy n'estant distingué d'avec vous d'aucune marque apparente, ny de langage, ny de port, nourry en mesmes loix, mœurs et mesme air, qu'il est mal- aisé d'y eviter confusion et desordre. Mais cettuy-cy en avoit une frayeur si esperduë, et je le voyois si mort à chasque rencontre d'homme à cheval, et passage de villes, qui tenoient pour le Roy, que je devinay enfin que c'estoient alarmes que sa conscience luy donnoit. Il sembloit à ce pauvre homme qu'au travers de son masque et des croix de sa casaque on iroit lire jusques dans son cœur, ses secrettes intentions. Tant est merveilleux l'effort de la conscience! Elle nous faict trahir, accuser, et combattre nous - mesmes et à faute de tesmoing estranger, elle nous produit contre nous,

Occultum quatiens animo tortore flagellum 2).

Juv. Sat. XIII. 195.

Ce conte est en la bouche des enfans: Bessus Pæonien 3) reproché d'avoir de gayeté de cœur abbattu un nid de moineaux, et les avoir tuez, disoit avoir eu raison, parce que ces oysillons ne cessoient de l'accuser faussement du meurtre de son pere. Ce parricide jusques lors avoit esté occulte et inconnu: mais les Furies vengeresses de la conscience, le firent mettre hors à celuy- mesme *) qui en devoit porter la penitence.

Hesiode ) corrige le dire de Platon, que la peine suit de bien pres le peché: car il dit qu'elle naist en l'instant et quant et quant ) le peché. Quiconque attend la peine, il la souffre; et quiconque l'a meritée, l'attend. La mes chanceté fabrique des tourmens contre soy:

Malum consilium consultori pessimum 7).

Aul. Gell. IV. 5.

Comme la mouche guespe, picque et offense autruy, mais plus, soy-mesme, car elle y perd son esguillon et sa force pour jamais.

Vitasque in vulnere ponunt.

Virg. Georg. IV. 238.

2) Nous tourmentant secrétement, et nous servant elle-même de bourreau. 3) Plutarch in der Abhandlung: warum die göttliche Gerechtigkeit zuweilen die Strafe der Verbrecher aufschiebt, Kap. 8. 4) Brachten ihn durch denjenigen selbst an den Tag. In eben der Abhandlung von Plutarch. 6) Oder quand et quand, zu gleicher Zeit mit. Ein veralteter Ausdruck. 7) Un mauvais conseil est funeste à celui qui le donne.

Les Cantharides ont en elles quelque partie qui sert contre leur poison de contrepoison, par une contrarieté de nature. Aussi à mesme qu'on prend le plaisir au vice, il s'engendre un desplaisir contraire en la conscience, qui nous tourmente de plusieurs imaginations penibles veillans et dormans.

Apollodorus) songeoit qu'il se voyoit escorcher par les Scythes, et puis bouiller dedans une marmitte et que son cœur murmuroit en disant: je te suis cause de tous ces maux. Aucune cachette ne sert aux mechans, disoit Epicurus, parce qu'ils ne se peuvent asseurer d'estre cachez, la conscience lea descouvrant à eux-mêsmes:

Prima est hæc ultio, quod se

Judice nemo nocens absolvitur 9).
Juv. XIII. 2. 3.

Comme elle nous remplit de crainte, aussi faict-elle d'asseurance et de confiance. Et je puis dire avoir marché en plusieurs hazards, d'un pas bien plus ferme, en consideration de la secrette science que j'avois da mà volonté, et innocence de mes desseins.

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y en a mille exemples: il suffira d'en alleguer trois de mesme personnage. Scipion estant un jour accusé devant le peuple Romain d'une accusation importante, au lieu de s'exeuser ou de flatter ses juges: Il vous siera bien, leur dit-il, de vouloir entreprendre de juger de la teste de celuy, par le moyen du quel vous avez l'authorité de juger de tout le monde 10). Et un'autrefois, pour toute reponse aux imputations que luy mettoit sus un Tribun du peuple, au lieu de plaider sa cause: Allons, dit-il, mes citoyens, allons rendre graces aux dieux de la victoire qu'ils me donnerent contre les Carthaginois en pareil jour que cettuy-cy 11). Et se mettant à marcher vers le temple, voylà toute l'assemblée, et son accusateur mesme à sa suite. Et Petilius ayant esté suscité par Caton pour luy demander compte de l'argent manié en la province d'Antiochie 12), Scipion estant venu au Senat pour cet effect, produisit le livre des raisons qu'il avoit dessous sa robbe, et dit, que ce livre en contenoit au vray la recepte et la

8) Siehe Plutarch am angeführten Orte. 9) Le premier supplice que souffre un méchant, c'est qu'il ne peut éviter de se condamner soi-même. 10) S. Plutarch in der Schrift: wie man sich selbst loben könne, Kap. 5. 11) Valer. Max. III. c. 7· in Romanis S. 1. 12) Tit. Liv. XXXVIII. c. 54. 55.

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mise: mais comme on le luy demanda pour le mettre au greffe, il le refusa, disant, ne se vouloir pas faire cette honte á soymesme: et dé ses mains en la presence du senat le des chira et mit en pieces. Je ne croy pas qu'une ame cauterizée 13) sceust contrefaire une telle asseurance. Il avoit le cœur trop gros de nature, et accoustumé à trop haute fortune, dit Tite Live, pour sçavoir estre criminel, et se demettre à la bassesse de deffendre son innocence 14). á

C'est une dangereuse invention, que celle des gehennes (15), et semble que ce soit plustost un essay de patience que de verité. Et celuy qui les peut souffrir, cache la verité, et celuy qui ne les peut souffrir. Car pourquoy la douleur me feraelle plustost confesser ce qui en est, qu'elle ne me forcera de dire ce qui, n'est pas? Et au rebours, si celuy qui n'a pas faict ce dequoy on l'accuse, est assez patient pour supporter ces, tourments, pourquoy ne le séra celuy qui l'a faict, un si beau guerdon 16) que de la vie, luy estant proposé? Je pense que le fondement de cette invention vient de la consideration de l'effort de la conscience. Car au coulpable il semble qu' elle aide à la torture pour luy faire confesser sa faute, et qu' elle l'affoiblisse: et de l'autre part qu'elle fortifie l'innocent contre la torture. Pour dire vray, c'est un moyen plein d'incertitude, et de danger. Que ne diroit-on, que ne feroit-on pour fuyr à si griefves douleurs?..

* ༥ ༣ ༤

Etiam innocentes cogit mentiri dolor 17), Ex mimis Publicanis. d'où il advient, que celuy que le juge a gehenné pour ne le faire mourir innocent, il le face mourir et innocent et gehenné. Mille et mille en ont chargé leur teste de faulces confessions. Mais tant y a que c'est (dit-on) le moins mal que l'humaine foiblesse aye peu inventer: bien inhumainement pourtant et bien inutilement à mon advis.

13) Durch beizende Mittel angefressen.' 14) Tit. Liv. XXXVIII. c. 52. 15) Tortur. 16) Das Italienische guiderdone, Belohnung, ein im Französischen nicht mehr gebräuchliches Wort. 17) La douleur force à mentir ceux même qui sont in

nocens.

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PAS

PASCA

L.

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BLAISE PASCAL wurde den gten Junius 1623 zu Clermons im ehemaligen Auvergne geboren. Sein. Vater, Etienne Pascal, welcher erster Präsident beim Obersteueramt und ein guter Mathematiker und Physiker war, fafste den Entschlufs, seinen talentvollen Sohn selbst zu erziehen, legte daher seinen Posten nieder, begab sich nach Paris und hielt sich hier bis zum Jahre 1638 auf. Nachmals bekleidete er wieder ein öffentliches Amt zu Rouen. Der junge Pascal verrieth vorzügliche Neigung zur Mathematik; allein der Vater wollte nicht, dafs sich sein Sohn eher mit dieser Wissenschaft beschäftigen sollte, bevor er nicht im Studium der alten Sprachen etwas geleistet hätte. Doch was könnte dem Streben eines ächten Genies Fesseln anlegen? Jeder müssige Augenblick ward heimlich der Lieblingswissenschaft gewidmet. Wie grofs war das Erstaunen des Vaters, als er einst seinen Sohn die Figur zeichnen sah, welche zum Beweise des 32sten-Lehrsatzes im Euklides dient so weit war der Jüngling, fast ganz ohne Vorkenntnisse, durch die eigne Kraft seines Geistes, gedrungen. Nunmehr widmete er sich dieser Wissenschaft mit Bewilligung seines Vaters ganz, und machte auch so schnelle Fortschritte in derselben, dafs er vier Jahre nachher eine Abhandlung von den Kegelschnitten verfasste, welche von so grofsen Talenten zeugte, dass man dieselbe dem berühmten Descartes übersandte. Dieser Philosoph wollte sich durchaus nicht überreden lassen, dafs dies die Arbeit eines Jünglings sey. Pascal studierte mit gleich glücklichem Erfolg die übrigen mathematischen Wissenschaften, und erfand im igten Jahre seines Alters zu Rouen eine sehr künstlich zusammengesetzte arithmetische Maschine. Wiewohl seine Gesundheit bereits seit einem Jahre sehr gelitten hatte, und er, nach seinem eigenen Geständnisse, seit seinem rgten Jahre nicht Einen ganz gesunden Tag durchlebt hatte, so hinderte ihn dies doch nicht auf der einmal betretenen Bahn mit schnellen Schritten vorzuschreiten. Unter andern beschäftigte er sich damals mit Untersuchungen über die Schwere der Luft, und fand und bewies, dafs die Erscheinungen, welche man bisher aus dem horror vacui zu erläutern bemüht gewesen war, sich auf eine natürliche Art durch die Schwere der Luft erklären liefsen,

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Diese Entdeckung veranlafste seine Abhandlung über das Gleichgewicht der Flüssigkeiten. Wir übergehen seine anderweitigen physischen Entdeckungen und bemerken nur noch, dafs man seinem erfindenden Geiste zwei nützliche Maschinen verdankt, nämlich die Brouette und le Haquet*).

Im Jahre 1649 gab er seine Abhandlung über die Cykloide oder Radlinie, deren Eigenschaften er erforscht hatte, unter dem angenommenen Namen d'A,,. d'Ettenville heraus. So berühmt ihn indessen alle diese Erfindungen auch gemacht haben, so hat er sich doch noch mehr Celebrität durch die berühmten achtzehn Lettres Provinciales erworben, zu deren Entstehung folgendes die Veranlassung gab: Pascal hatte sich im Jahre 1655 nach Port - Royal des Champs, ursprünglich einem Bernhardiner Nonnenkloster unweit Paris, begeben. Hier lebten damals auch Antoine Arnauld und Pierre Nicole, beides ein paar vorzügliche Köpfe. Diese Männer waren, wie viele ihrer klügern Zeitgenossen, mit Recht gegen die Jesuiten eingenommen, und fanden insonderheit das Betragen derselben gegen den Jansenius sehr tadelnswerth. Pascal, welcher gleiche Gesinnungen mit seinen Freunden theilte, ergriff die Feder und schrieb jene vorhin genannten Briefe, welche seit dem Januar des Jahres 1656 bis zum März des Jahres 1657 erschienen und dem Orden der Jesuiten eine

*) Was diese beiden Erfindungen Pascal's betrifft, so theilen wir darüber den Lesern folgende Anmerkungen mit, die sich in dem vortrefflichen Discours sur la vie et les ouvrages de Pascal von Charles Bossut (in dessen Essai sur l'histoire générale des Mathématiques, II Vol. à Paris, 1802, 8) befinden. La brouette ou vinaigrette est une espèce de chaise roulante, trainée à bras d'homme. La suspension de la brouette est ingénieuse rélativement à son objet. Deux ressorts de fer attachés solidement par l'une de leurs extrémités au bas de la partie intérieure de la caisse, portent à l'autre extrémité qui est libre, et qui va en relevant, deux espèces d'étriers; ces étriers soutiennent deux plateaux qui sopt enfilés par l'essieu, et qui ont la liberté de monter ou de descendre le long de deux coulisses verticales; ce qui empêche ou diminue les secousses que produiroient les inégalités du terrein. Le haquet est une charrette à longs brancards et sert à transporter des ballots pesans, des tonneaux pleins de liqueur etc. Les deux brancards forment bascule et deviennent des plans inclinés, quand ón veut faire monter ou descendre les fardeaux: un moulinet placé à l'avant du haquet, reçoit un cable qui soutient le poids ascendant ou descendant. Il y a d'autres espèces de haquets: celle-là est la principale; elle contient, comme on voit, une combinaison heureuse du tour et du plan incliné.

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