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Euchariftie, tout ce qu'il y avoit de plus grand & de plus augufte parmi les Juifs; & vous pouvez dire en communiant : Mon Dieu & mon tout.

Ayez donc une devotion tendre & toute de feu pour le divin Sacrement : tenez-y votre ame attachée par le lien de la foi; rendez lui vos hommages avec une humble pieté; ne paffez pas un feul jour fans aller à l'Eglife pour y adorer Jefus Chrift, & prenez toutes les femaines une heure, pour être auprés du faint Sacrement, en méditation & en priere. Si vous demeurez dans un lieu où il foit exposé les Jeudis, tâchez de prendre ce jour - là pour vous acquitter de ce devoir. Faites votre cour à ce grand Roi, de qui feul dépend votre bonheur. O aveuglement des Chretiens les Courtifans paffent toute leur vie auprés des Princes de la terre; ils y font d'une prodigieufe affiduité, ils fouffrent des mépris & des rebuts pour arriver à une miserable Charge, qui bien loin de les rendre heureux, leur fera une fource de nouvelles peines & de chagrins. Plus ils feront élevez, plus ils feront expofez à l'envie, à la médifance & à la haine publique. Leur plus haute fortune eft d'être les favoris du Prince On n'y parvient que par des travaux immenfes,

ou par un bonheur extraordinaire ; & quand on eft là, on ne voit qu'abîmes & précipices, où un rien, un caprice, un foupçon, un mauvais fuccés, dont ils ne feront pas la caufe; une intrigue qu'ils n'ont pû déconcerter; mille choses en un mot, les peuvent jetter à tout moment au lieu que fi nous voulions faire notre cour à Jefus Chrift, gagner fes bonnes graces, devenir fes favoris, nous le pourrions aifément.

Toutes les fois que vous avez des peines, des doutes, ou des affaires, confultez Jefus. Chrift caché dans le Sacrement de fon amour. Allez à l'Oracle de l'Eglife chretienne, dépoüillez-vous de toute prevention: Dites-lui avec la même foumiffion que faint Paul: Seigneur, A. 5.6. que voulez-vous que je faffe? & avec David: Marquez-moi la voye dans laquelle Pf-1424 vous voulez que je marche Mette-y mes pas,& enfeignez-moi à faire votre volonté. Dans toutes vos afflictions; dans toutes vos tentations recourez à JesusChrift; la feule prononciation de fon Nom met les demons en fuite. Que ne fera pas fon Corps adorable, & ce Corps fous la forme de Victime, qui a vaincu tout l'enfer Qu'on étoit perfuadé de cette verité, dans l'ancienne Eglife, puis

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qu'on permettoit aux premiers Chretiens d'emporter la divine Euchariftie dans leurs maifons, afin qu'ils y trouvaffent un azile toûjours prefent contre la violence des perfecutions; & aux Solitaide l'emporter dans leurs deferts

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pour y trouver la grace & la force de refifter à toutes les tentations du demon.

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Vous devez encore accompagner le faint Viatique quand on le porte aux malades, tant pour honorer Jefus-Chrift & faire une profeffion publique de votre foi, que pour joindre vos prieres à celles de l'Eglife pour le malade.. Tels font vos devoirs envers la fainte Euchariftie confiderée comme l'Oracle & l'azile des Chretiens ; & telles font les pratiques par lesquelles vous pouvez les accomplir. Les Levites gardoient tour à tour l'Arche d'Alliance. Les faintes femmes des Ifraëlites y paffoient la nuit en prieres. Anne la Propheteffe, qui eut le bonheur de voir Jefus-Chrift avant fa mort, étoit jour & nuit dans le temple. Tout cela nous apprend le culte que nous devrions rendre au faint Sacrement de l'Autel. Mais confiderons-le maintenant comme la Manne de l'Eglife, & la yraye nourriture des Fideles.

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CHAPITRE XVIII.

De la Communion.

E but que

LE Jefus-Chrift s'eft propofé

en inftituant la divine Eucharistie; les commandemens reïterez de nous en approcher; les menaces qu'il y a jointes; la pratique des premiers Chretiens; la doctrine de tous les Peres; l'obligation que l'Eglife affemblée dans les Conciles ecumeniques, nous a impofé de communier au moins une fois tous les ans à la Fête de Pâques, montrent invinciblement que la Communion cft une chofe, non feulement excellente, mais abfolument neceffaire au falut. Jefus-Chrift l'a dit en termes exprés: Si vous ne mange Foan, 6. la Chair du Fils de l'homme; & fi vous $4. ne beuvez fon Sang, vous n'aurez point la vie en vous. Il fe compare ailleurs à un Roi, qui ayant invité à un grand feftin 8. plufieurs de fes fujets, entre dans une grande colere contre ceux qui refufent d'y venir par de vains pretextes, & les difgracie pour toûjours. On ne fçauroit donc trop vous dire que la Communion eft d'une indifpenfable neceffité pour vous; qu'il ne vous doit pas fuffire de vous en approcher une fois tous les ans, M

Matth.

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comme il ne fuffit pas de manger une fois tous les ans pour conferver la vie du corps; mais que vous devez tendre à vous en approcher fouvent, & même tous les jours, fi votre vie pouvoit devenir affez pure pour mériter ce bonheur. C'est l'intention que Jefus-Chrift a euë; c'eft encore le defir de l'Eglife, qui a déclaré dans le concile de Trente qu'elle voudroit de tout fon cœur qu'à chaque Meffe, les Fideles qui s'y trouvent y communiaffent. Quand donc on demande à un Directeur s'il eft pour la frequente Communion; il doit répondre fans héfiter, qu'il l'approuve, qu'il la confeille, qu'il y porte les ames autant qu'il peut. Car telle doit être la difpofition & la conduite de tous les Directeurs. Mais puifque celui qui communie indignement, mange & boit fa propre condamnation, quelque defir qu'ait un Prêtre de permettre la Communion aux Fideles, il doit les examiner auparavant, ou leur dire qu'elles s'examinent elles - mêmes, & qu'elles ne mangent jamais de ce pain facré qu'après s'être éprouvées. Il y a donc un certain état où il faut que l'ame foit quand elle veut communier; & les Saints Peres qui n'éloignent les Fideles de la Communion, ne laif

pas

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