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"nous obtiendra des lumieres; notre cœur fera connoître fon penchant ; & quand nous aurons rendu à un homme fage un compte exact de ce que Dieu nous découvre dans l'Oraifon, & de ce que notre cœur nous infpire, il nous aidera beaucoup à prendre une bonne refolution.

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I V.

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Mais comme l'état de la virginité l'état Religieux, & l'état Ecclefiaftique, font fort élevez au-deffus du mariage ceux qui fe fentent appellez à l'un de ces . trois états, étant obligez de mener une vie plus pure, plus mortifiée, & plus ..difficile les que gens du monde, ne doivent pas s'y engager inconfiderément, legerement, précipitamment. Ils doivent, comme j'ai dit ailleurs, prier, confulter, s'examiner long-temps avant que de prendre une derniere refolution, & l'executer enfuite avec de grandes précautions. C'eft ici que vous avez befoin d'un bon réDirecteur, & que nul Livre ne peut pondre fur les chofes que vous auriez à dire, & fur ce qui fe paffe dans votre cœur. Quelquefois neanmoins un pere fage, une mere Chretienne, un ami plein de Dieu, vous aideront autant qu'un Directeur. Car l'Efprit de Dieu fouffle où il veut. Prenez garde feulement à ne point Dd iiij

aller trop vite. L'ame fidelle, dit faint Auguftin, ne doit pas devancer Dieu, mais le fuivre; ni fe conduire par ellemême, mais par les mouvemens du SaintEfprit. Peut-être que Dieu fera longtemps à vous répondre, mais ne vous impatientez pas. Il veut éprouver votre conftance, votre foumiffion, votre fidelité. Il a fes temps & fes momens, c'est à vous à les attendre. Adorez ces retardemens, vous contentant de lui dire : Ff. 107. Mon cœur eft prêt, Seigneur, mon cœur eft prêt de vous fuivre & de vous obeïr. Je ne me détournerai ni à droite, ni à gauche, de la voye que vous me marquerez.

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V.

Vous ne devez pas croire que votre inclination & votre pente foit une marque affurée de la vocation de Dieu, à moins que vous n'ayez les qualitez. repuifes pour l'employ auquel vous afpirez.

C'eft pourquoy quand vous demandez à Dieu qu'il vous faffe la grace de vous découvrir le genre de vie auquel il vous appelle, vous devez vous mettre dans une fainte indifference pour embraffer celui que vous croirez qu'il vous destine. Priez, non pour obtenir celui que vous croirez le meilleur, mais pour reconnoître celui auquel Dieu vous veut. C'eft delà que

dépend le bonheur, ou le malheur de votre vie. Le celibat, conftamment, est préferable au mariage', comme l'œil eft préferable au pied mais tous n'ont pas reçû ce don. Tous les membres du corps ne font pas des yeux. Dieu en a fait d'autres moins nobles, & qui ont d'autres fonctions. C'eft Dieu qui les a mis dans le corps & qui les y a placez comme il a voulu. Quand chaque membre fait fa fonction, il n'y a rien de fi beau que leur arrangement; mais quand ils ne font pas les chofes où la nature les deftine, il n'y a rien de fi monftrueux, ni de fi incapable d'agir. Il en eft de même du corps myftique de l'Eglife, que du corps civil d'un état. On eft incapable de fervir, ni l'un, ni l'autre, à moins qu'on n'y occupe la place qui convient aux talens qu'on a reçûs de Dieu. Tous ne font pas propres aux mêmes chofes, mais Dieu appelle chacun felon qu'il lui plaît, à l'état de vie qui lui eft proportionnée ; & pourvû qu'on foit attentif à fa voix, on ne manque pas de l'entendre. J'aimerois beaucoup mieux, dit un fçavant Jefuite, vous voir engagé dans le mariage, fi Dieu vous y avoit appellé, que de vous voir Religieux fans vocation. Car l'Ecriture nous apprend que Dieu ne donne pas à tous les

mêmes talens, ni dans le même degré.
VI.

Quelquefois Dieu declare fa volonté par des voyes extraordinaires. Saül fut appellé à la Royauté, en cherchant les âneffes de fon pere: Saint Paul fut appellé à l'Apoftolat, lorfqu'il alloit à Damas perfecuter les Chretiens. On comprend dans les voyes extraordinaires, les reve lations, qui doivent être long-temps & prudemment examinées ; & les rencontres inopinées, comme une maladie violente, quelque grande confufion, ou quelque peril confiderable. Mais afin que ceux qui liront ce Livre puiffent choifir plus facilement un état, s'ils ne font pas encore engagez; ou s'acquitter de leurs devoirs, s'ils en ont deja choifi un; nous allons parler des avantages & des devoirs du mariage, de la viduité, & de la virginité.

CHAPITRE XIV.

Où l'ont voit l'excellence & les
du mariage des Chretiens..

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I

avantages

Ieu étant l'auteur du mariage, on ne peut douter qu'il ne foit bon & honorable en tout, comme dit faint Paul. Dieu l'inftitua, lorfqu'aprés avoir formé

Heb. 13.

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28.

la premiere femme du corps de l'homme, il la prefenta à Adam, & la lui donna pour époufe, en leur difant aprés les avoir unis par fa benediction: Croiffez, multi- Genef. 1. pliez, rempliffe La terre, & foumettez-la à votre puiffance. Adam reçut Eve de la main de Dieu; il l'époufa: Et pour apprendre à fes enfans que le lien du mariage devoit être indiffoluble, il dit, L'homme abandonnera fon pere & fa mere, & il demeurera attaché à fa femme, & ils ne feront qu'une feule chair. Il continua d'honorer le mariage dans l'ancien Teftament, en voulant que ceux d'Abraham, d'Ifaac, de Jacob, de Jofeph, du pere de Moïfe, de David, de Salomon, & de plufieurs autres Saints, fuffent des figures de nos plus grands myfteres.

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1 I.

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Jefus-Chrift l'a encore honoré davantage. 1. Lorfqu'il a voulu naître d'une femme qui étoit mariée, quoiqu'elle fût parfaitement Vierge. 2. Lorfqu'il a voulu honorer de fa prefence & de fon approbation, un mariage & des nôces, où ilfe trouva avec la fainte Vierge & les Apôtres. 3. Lorfqu'il a voulu y faire fon premier miracle; car ce fut dans ces nôces qu'il changea l'eau en vin, , pour fuppléer à la pauvreté des nouveaux ma

riez.

C. 2. 24.

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