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furmonter fans un miracle de la Providence.

Le Frere Attiret, que vous devez connoître par les Lettres édifiantes, vient de mourir de la même maladie dont je relève. J'aurois beaucoup de chofes à vous écrire de fon zèle, de fes travaux & de fa tendre piété; mais je me contenterai de vous dire, qu'il eft mort comme il a vécu, c'est-à-dire, en prédestiné. C'eft une grande perte pour nous. Nous en pleurons une plus grande encore c'eft celle du Pere Roi, mon conovice, & fans contredit, l'un des plus faints Miffionnaires que j'aye connus. On le regrettera long-tems, & la douleur que nous a caufé fa mort ne finira qu'avec nous. Je me recommande à vos

faints facrifices, & vous prie de m'excufer fi je ne vous écris rien de plus détaillé. Je ne fuis véritablement pas en état d'en faire davantage à préfent, & je n'ai voulu que vous renouvéller les fentimens d'attachement & d'eftime avec lefquels je ferai toujours,

MADAME,

Votre très-humble & très-obéiffant ferviteur, D. DOLLIERS, Já

EXTRAIT

D'UNE LETTRE

Sur les principales Sectes qui divifent les Peuples du Levant, écrite d'Alep, par le P. J. B. SoDo, de la C. de J., & traduite du Latin l'Editeur de ce Recueil.

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par

d'Alep, le 15 Octobre 17724

MON RÉVÉREND PÈRE,

*

E remplis enfin la promeffe que je vous ai faite en partant,

Nous ignorons le nom de la perfonne à qui cette Lettre eft adreffée; mais c'est probablement à un Religieux de la même C.

de vous détailler les obftacles qui s'opposent aux progrès de l'Evangile, dans les vastes Contrées qu'embraffe notre Million. Je me ferois acquité plutôt de ce devoir, fi l'on n'eût répandu le bruit que le Grand-Seigneur, qu'on difoit être occupé de nouveaux projets de guerre, faifoit ouvrir toutes les lettres qui fortoient de fes Etats; mais comme il n'en eft rien, je puis vous écrire librement fur l'objet qui yous intéreffe; d'ailleurs, je confie ma Lettre à un Négociant Génois, qui veut bien tous les ans, fe charger de celles de nos Miffionnaires.

De tous les obftacles qui retardent dans le Levant la propagation de la Foi, les plus infurmontables, à mon avis, font les différentes

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Sectes qui partagent la croyance de ces Contrées. La Religion de Mahomet en a enfanté quantité d'autres qui pour être moins étendues n'en font ni moins opiniâtres, ni plus faciles à détruire. Quoique nées d'une même mère, rarement elles fe reffemblent, & font prefque toujours ennemies ; & voilà, mon Révérend Père, pour les peuples de ce pays, - une fource intariffable de difcordes, & d'éternelles divifions. L'Alcoran eft un hydre à cent têtes, qui fe dévorent les unes les autres. Chez une Nation qui n'a qu'un culte, il me paroît aifé de désabuser les efprits, mais l'on ne vient jamais à bout d'en détromper une qui en a plufieurs, furtout s'ils fe combattent mu

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