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frais faits, quinze ou vingt mille écus de profit; mais on doit, comme j'ai dit, avoir d'avance un capital en argent ou en marchandises. Quant à ce qui concerne les avantages qu'on pourra tirer du traité que nous avons fait avec le Roi de Siam traité par lequel ce Prince s'oblige à nous livrer tout le poivre qui fe recueille dans fes Etats, à feize écus le bahar, qui eft de trois cents foixante, à trois cents foixante-quinze livres péfant, à l'exception de la dixième partie que le Souverain réferve le commerce qu'il fait avec la Chine & le Japon, je ne doute point que fi le poivre y croit auffi abondamment qu'on l'efpère, le traité que nous avons conclu, fera, fans con

pour

tredit, un des plus avantageux que nous ayons encore faits dans l'Inde; car nous pourrons alors porter le poivre en Europe, à Bengale, à la côte de Coromandel, à Suratte, & dans prefque toute l'étendue de la Perfe. Comme la plus grande partie du poivre qui croît dans les Indes fe trouve entre les mains des Hollandois, & que leur principal deffein eft de s'en rendre entièrement les maîtres, il eft certain que s'il s'en recueille à Siam autant qu'on a lieu de l'efpérer, nous y trouverons des avantages qui nous dédommageront amplement de l'espèce de larcin que la Hollande nous fait, ainfi qu'à toutes les autres nations de l'Europe.

Toutes les perfonnes qui

font un peu au fait du commerce des Indes, fçavent trèsbien que les Anglois regardoient leur comptoir de Bantam comme l'un des plus avantageux qu'ils euffent dans le pays. Tous les ans cette nation y envoyoit fept à huit navires qui n'en remportoient que du poivre, & quelques autres marchandifes qu'elle tiroit du Tonquin, de la Chine & du Japon, par le moyen des comptoirs qu'elle entretenoit à Aimoy & dans l'Ifle de Formofe. On peut aifément juger par les pourfuites que les Anglois ont faites en Europe, & par la diminution des actions de leur compagnie, combien ils eftimoient Bantam. J'avoue que les voyages d'Europe à Siam feront plus longs & plus difpendieux

deviendra

que ceux de Bantam; mais cette différence beaucoup moins confidérable, lorfque nous ferons partir nos vaiffeaux dans la bonne faifon. D'ailleurs les avantages que nous trouverons à Siam & qui feront beaucoup plus profitables que ceux des Anglois à Bantam, feront que

nous n'aurons aucun égard à cette différence, qui, après tout, me paroît d'une trèspetite conféquence. Nos navires peuvent arriver à Siam en deux faifons. Ceux qui partiront de France au mois de Décembre, peuvent y arriver dans les mois de Juin & de Juillet, & en repartir dans les mois de Septembre & d'Octobre > pour arriver en Europe dans les mois de Mars & d'Avril. Pour ceux qui ne

partiront de France qu'au mois de Février ou de Mars, ils pourront arriver à Siam dans les mois d'Août & de Septembre, & en repartir dans les mois de Novembre & de Décembre, pour arriver en France dans les mois de Juin & de Juillet.

La navigation de Bantam à Siam, depuis la fin de Mai jufqu'au commencement de Septembre, n'eft ordinairement que de quinze ou feize jours, quelquefois cependant d'un mois; & celle de Siam à Bantam depuis la fin de Septembre jufqu'au quinze de Janvier, n'eft ni plus longue, ni plus coûteuse. Les navires qui ne tireront pas plus de quatorze à quinze pieds d'eau, peuvent entrer dans la rivière de Siam, & y monter à plus de

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