EXPOSITION RAISONNÉE DE LA THÉORIE DE L'ÉLECTRICITÉ ET DU MAGNÉTISME, D'après les principes de M. ÆPINUS, des PAR M. L'ABBÉ HAUY, Teré Just De l'Académie Royale des Sciences, Profeffeur Émérite QC 516 ..H368 A PARIS, Chez la Veuve DESAINT, Libraire, rue du Foir- M. D C C. LXXXVII Avec Approbation, & Privilége du Roi. P. J. 4-14-26 E Perella 9749 DISCOURS PRELIMINAIRE. TOUTES OUTES nos connoiffances phyfiques font fondées fur l'observation; mais elles ne forment proprement une science, que quand la Théorie, mêlant fa lumiere à celle que répand le flambeau de l'expérience, nous fait appercevoir le lien commun par lequel les faits obfervés fe tiennent les uns aux autres. Jufque-là ce ne font encore que des faits ifolés & s'il eft intéreffant de les recueillir, -de les bien conftater, & même de les multiplier, c'eft fur-tout parce qu'ils préparent des données aux Génies qui viendront enfuite rapprocher tous ces anneaux épars, & en former une chaîne continue. L'Electricité nous fournit un exemple frappant de cette marche graduée de l'efprit humain. On ne connoiffoit d'abord que la vertu qu'ont certains corps, dans lefquels le fluide électrique manifeste son action, de s'attirer ou de fe repouffer mutuellement. On s'eft apperçu enfuite qu'il falloit employer différens moyens, pour faire naître dans des corps de diverfes natures, la vertu électrique ; que dans les uns elle étoit excitée par le frottement; que les autres la manifestoient lorfqu'on les mettoit en communication avec des corps déja électrifés. On a vu des corps électriques lancer par leurs angles des aigrettes fpontanées, ou produire, à l'approche d'un autre corps, de vives étincelles, par leurs parties arondies. Enfin, la découverte de l'expérience de Leyde a offert un nouveau phénomene, également propre à piquer la curiofité même du vulgaire, & à exercer la fagacité des Savans. Les phénomenes du Magnétifme, quoique moins variés, ont fuivi les mêmes progrès. Les anciens avoient remarqué la 1 propriété qu'a l'aimant d'attirer le fer: |