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damne. Car ils n'ont donc pas peché par ignorance: ils ont donc trahi la vérité connuë: leur confcience leur reprochoit leur corruption; ils en ont étouffé les remords, & ils tombent dans ce juste reproche de faint Paul: Til. l. 15. leur efprit & leur confcience font fouille. Voilà les héros de la Réforme & les Chefs des Réformateurs. Si c'eft une excufe de cacher les crimes qui ne peuvent pas même fouffrir la lumiere de ce monde, il faut effacer de l'Ecriture ces redoutables fentenCor. II. ces nous rejettons les crimes honteux qu'on eft contraint de cacher ; & encore:

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Eph. V. 12. ce qui fe fait parmi eux, & qui pis est, ce qu'on y approuve, ce qu'on y autorife, eft honteux même à dire : & enfin cette parole de J. C. même :. Joan. . celui qui fait mal, hait la lumiere. Ainfi qui veut découvrir le faux de la Réforme & de la foible idée qu'on ya du vice & de la vertu, n'a qu'à entendre les vaines excufes dont elle tâche de diminuer ou de pallier les foibleffes les plus honteufes de fes prétendus grands hommes.

tion manis

Mais ils ne connoiffoient peut-être LVII. pas toute l'horreur du crime qu'ils Démonftra commettoient? C'est ce qu'on ne peut fefte du cri pas dire en cette rencontre. Car ils me des Réfçavoient que leur crime étoit d'au- formateurs torifer une erreur contre la foi: de en cette cafion pervertir le fens des Ecritures: d'a. neantir laRéforme que leFils de Dieu avoit faite dans le mariage. Ils fçavoient la confequence d'une telle erreur, puifqu'ils reconnoifloient expreffément que fi leur déclaration venoit aux oreilles du public, ils n'auroient rien de moins à craindre que d'être mis au rang des Makometans Confult.n. &des Anabaptiftes qui fe jouënt du 10. 11. mariage. C'est en effet en ce rang qu'ils ne craignent pas de fe mettre, pourvû que le cas foit fecret. L'erreur qu'ils autorifent eft quelque chofe de pis qu'un adultére public, puisqu'ils aiment mieux que la femme qu'ils donnent au Landgrave paffe pour une impudique & lui pour un adultére que de découvrir l'infame fécret de fon fecond mariage. Par leur confultation ils ne juftifient pas ce

Var. ibid.

EVIII
Si M. Baf-

arrachée

aux ReforDaleurs

Prince. Car un aveugle qui se laiffe conduire par d'autres aveugles, n'en eft pas quitte pour cela, & il tombe avec eux dans l'abîme. Ils damnent donc celui qui leur confioit fa confcience, & ils fe damnent avec lui. Ils le damnent, dis-je, d'autant plus inévitablement qu'il fe flate du confentement & de l'autorité de fes Pafteurs, qui n'étoient rien de moins dans le parti que les auteurs de la Réforme. Je ne voi rien de plus clair ni enfemble de plus affreux que tous

ces excez.

On leur arracha cette faute, dit M. nage a pú Bafnage. Quoy, leur fit-on violen. dire que cet ce, pour foufcrire à cet acte infame te faute fut qui ternit la pureté du Chriftianisme; où un adultere public eft appellé du faint nom de mariage? Leur fit-on voir des épées tirées Les enfer mat-on du moins? les menaça-t-on de leur faire fentir quelque mal ou dans leurs perfonnes ou du moins dans leurs biens? C'est ce qu'on eût pû appeller en quelque façon leur arracher ane faute; quoique dans le fond on

n'arrache rien de femblable à un parfait Chrêtien, & il fçait bien mourir plûtôt que de ceder à la violence. Mais il n'y eut rien de tout cela dans la foufcription des Réformateurs: on leur promit des monaftéres à piller : Var. VI. 4. que la Réforme en rougifle: le Landgrave, l'homme du monde qui avoit le plus converfé avec ces Réforma teurs & qui les connoiffoit le mieux les gagne par ces promeffes : & voilà toute la violence qu'il leur fait. Il eft vrai qu'il leur fait auffi entrevoir qu'il pourroit les abandonner, & s'adreffer ou à l'Empereur ou au Pape même. A ces mots la Réforme tremble: Notre pauvre petite Eglife, miférable & aban- Var. V1.7.. donnée, a befoin, dit-elle, de Princes 1bid. p. 78. Régens vertueux: de ces vertueux qui veulent avoir enfemble deux époufes: il faut tout accorder à leur intemperance, de peur de les perdre: une Eglife qui s'appuye fur l'homme & fur le bras de la chair, ne peut réfifter à de femblables violences. C'est ainfi que Luther, Bucer & Melanc ton, ces colonnes de la Réforme,

Confult.n.

LIX

font violentez, felon M. Basnage; & cela qu'eft-ce autre chofe qu'avoüer en autres termes qu'ils font violen tez par la corruption de leur coeur ? Elle fut fi grande &- leur affoupifEtrange cor fement fi prodigieux qu'ils ne fe réveillerent jamais : ils fentoient qu'ils laiffoient un acte de celebration de Réforma- mariage, la premiere femme vivante, où il étoit énoncé qu'on le faifoit en présence de Melancton, de Bucer Var. VI. n. & de Melander le propre Pasteur & 9. Ibid. p. Prédicateur du Prince, & de l'avis de

Tuption

dans ces Chefs des

teurs.

412.116.

Ibid. p. 106. 116.

plufieurs autres Prédicateurs dont la confultation étoit jointe au contrat de mariage fignée en effet de fept Docteurs, à la tête defquels étoient Luther, Melancton & Bucer, & à la fin le même Denis Melander le propre Pafteur du Landgrave. Ces deux actes furentdéposez dans les regiftres publics atteftez authentiquement par Fr. VI. p. des Notaires pour éviter le scandale & conferver la réputation de la fille que.. le Landgrave époufoit & de toute fon bonorable parenté. Ces actes étoient donc publics, & on supposoit qu'ils

18. 19.

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