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effet de toute croyance par fon defin
tereffement & fon grand fens, écou-
tez, mes freres, comme il parle de
vos ancestres: écoutez vous même,
M. Bafnage, qui en faites un de vos
témoins, comme il explique les cau-
fes de la conjuration d'Amboife :
les Proteftans de France fe mettant de-
vant les yeux l'exemple de leurs voi-
fins, c'eft à fçavoir des Royaumes d'An-
gleterre
de Dannemarc, d'Ecoffe
de Suéde, de Boheme, &c. où les
proteftans tiennent la fouveraineté
&ont ôté la Meffe; à l'imitation des
Proteftans de l'Empire, fe vouloient ren-
dre les plus forts pour avoir pleine
liberté de leur Religion comme auffi
efperoient-ils, & pratiquoient leur fe-
Cours & appui de ce côté - là, difant
que la caufe eftoit commune & infepara-

Ibid:

ble, Ainfi les Proteftans de France pratiquoient dés lors le fecours de Thu.XXIII ceux d'Allemagne, fous prétexte que T. 1. p. 6370 la caufe étoit commune. C'est ce qui avoit déja éclaté en diverfes occafions & depuis peu tres clairement lors que les Princes de la Confeffion

d'Ausbourg follicitez par les Huguenots à fe mêler du gouvernement de ce Royaume, les obligerent à demander qu'on donnât au Roy François II. un legitime confeil. Etrange hardieffe pour des fujets, de vouloir qu'on gouvernât le Royaume au gré des étran gers! mais ce n'étoit là qu'un commencement, & ce qui parut dans la fuite où les armes des étrangers furent ouvertement appellées, fit bien voir ce que la Réforme méditoit deflors. Voilà donc, felon Caftelnau, quel fut le deffein des Proteftans lors qu'ils ourdirent ce noir attentat de la confpiration d'Amboife. Ils vouloient fe rendre les maiftres, & pra tiquoient déja fecretement pour cela Le fecours des étrangers. Par quelle autorité & de quel droit? Mais continuons la lecture de Caftelnau: Les chefs du parti du Roy, pourfuit cet auteur n'eftoient pas ignorans des guerres avenues pour le fait de la Religion és lieux fufdits ; mais les peuples ignorans pour la plupart n'en fçavoient rien, & beaucoup ne pouvoient

croire qu'il y en eut une telle multitude en France, comme depuis elle fe découvrit, ni que les Proteftans ofaffent on pussent faire tefte au Roy, & mettre fus une armée, & avoir fecours d'Allemagne comme ils eurent. Remarquez tous ces deffeins, M. Bafnage, & ofez dire qu'il n'y a pas là de rebellion. Vous voyez en termes précis le contraire dans votre auteur: il prend foin de vous expliquer la difpofition du peuple ignorant qui, ne connoiffoit ni le pouvoir ni les deffeins des Proteftans, ce qui leur donnoit efperance de pouvoir engager le peuple dans leurs attentats fous d'autres prétextes; mais au fond le deffein eftoit de rendre leur religion maîtreffe en France en opprimant, comme vous voyez, le parti du Roy: car c'est ainfi que le nomme cet hiftorien. Il pourfuit: auffi ne s'affembloient-ils pas feulement (les Protestans) pour l'exercice de leur Religion ains auffi pour les affaires d'état, & pour effayer tous les moyens de fe dé fendre & affaillir, de fournir argent

à leurs gens

de

guerre & faire des entreprises fur les villes & forteresses pour avoir quelques retraites. Aprés cela vous ne voulez pas qu'on ait tenu ni qu'on tienne encore leurs affemblées pour fufpectes, pendant que fous prétexte de Religion ils font des menées fecrettes contre l'Etat. Ofez dire que tout cela n'eft pas veritable, & qu'il ne fut pas réfolu dans l'affemblée de Nantes de lever de l'argent & des troupes & d'allumer la guerre civile par tout le Royaume : dites que tout cela ne fe fit pas à l'inftigation de la Renaudie enfuite des réfolutions de cette affemblée: dites encore que la Renaudie huguenot lui même ne fut pas établi par les hu guenots & par leur chef pour eftre le conducteur de la conjuration d'Amboife qui éclata quelques mois après par quelle autorité & pat quel droit faifoit-on toutes ces menées ? La loy éternelle & l'ordre public les fouffrent-ils dans les Etats? Mais écoutez comme conclut Caf telnau: Après done avoir levé nom

bre de leurs adherans par toute la France (c'eft toûjours les Proteftans dont il parle & connu leurs forces & leurs enrôlemens: Voilà, ce me femble, affez clairement prendre l'épée contre le précepte de faint Paul qui la met uniquement en la main du Prince, ou qui affure plûtoft que c'eft Dieu qui l'y a mife; mais continuons: ils conclurent qu'il falloit fe défaire du Cardinal de Lorraine & du Duc de Guise, & par forme de juftice, s'il eftoit poffible pour n'eftre pas eftimez meurtriers. Voilà la belle juftice des Proteftans, felon cet auteur tant cité par M. Bafnage; mais voilà ce qui eft pis, le fond du deffein & fous le prétexte de punir les Princes de Guife: c'eftoit au parti du Roy & à sa fouveraineté qu'on en vouloit, puifqu'on levoit malgré lui des troupes & de l'argent dans tout fon Royaume pour occuper fes Places & fes Pro

vinces.

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XVII.

M. Bafnage croit tout fauver en diffimulant le fond du deffein, & Suite de la en difant, qu'il s'y agiffoit feulement même ma

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