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de front; & par le moyen de foixante & deux autres, qui font le long de la colline, ils fervent à puifer l'eau du plus haut Réfervoir dans les corps de pompes ; & à la refouler, ainfi qu'à la forcer par les piftons à monter dans les tuyaux verticalement pofez dans la Tour de pierre, & enfin à dégorger dans le Réfervoir qui eft au plus haut étage: d'où l'eau, en defcendant par d'autres tuyaux pofez à plomb, & renfermée dans des tuyaux enterrez, va fortir par d'au tres tuyaux à plomb dans le haut Réservoir duChâteau de Verfailles, d'où elle est enfuite diftribuée. Ce qui vous doit donner encore une plus haute idée de cette admirable Machine, c'est qu'elle éleve près de foixante & deux toifes de haut, l'eau qu'elle fournit pour tous les Jets d'eau & Baffins de Verfailles. Elle a été inventée par le Chevalier `de Ville, & n'a sûrement jamais eu de pareille dans le monde. Le fieur de l'Epine Controlleur des Bâtimens, a le foin de cette Machine, tant pour l'entretien pour les réparations de ce qui fe peut rompre ou détruire; ce qui arrive fouvent, ces grand corps étant jour & nuit en mou

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LE

E Château de Vincennes eft fitué dans l'Ile de France, à deux lieues de Paris, du côté de l'Orient. Quelques Auteurs prétendent que le nom de Vincennes a été donné à ce Château, à caufe qu'il eft diftant de Paris de zo stades, qui font deux mille deux cens pas; ce qu'il faut entendre dans le temps que la Ville de Paris étoit renfermée dans l'Ile du Palais, car il s'en faut beaucoup moins aujourd'hui. D'autres difent, à caufe de l'étendue de l'ancien Parc qui contenoit environ deux mille ou vingt fois cent arpens. Dautres enfin tirent ce nom de Vincennes à cause de sa fituation, par la pureté de l'air qui rend la vie faine,& cette étimologie a plus de vrai-femblable. Ce Château fe trouve aujourd'hui à l'extrêmité d'une longue avenue, plantée de quatre rangées d'ormes, qui commencent à l'endroit ou étoit l'Arc de Triomphe, Il a falu faire de grandes dépenfes pour rendre le errein égal, combler les creux fort pro

fonds, & élever des murs épais & trèshauts, afin de foutenir les terres & conferver le niveau.

Ce lieu eft auffi communément nommé le Bois de Vincennes ; ce Bois, qui a quatorze cens arpens d'étendue, étoit environné de foffez;les Religieux de S. Maur des Foffez, ceux de S. Martin des Champs, & ceux de S. Lazare y ont eu droit de chauffage jufqu'en 1164, qu'ils le cédérent au Roy

Louis VII. Le Bois de Vincennes étoit une

dépendance du Château Royal de Beauté qui étoit fitué fur la Marne : il y a encore dans le Parc, un Buiffon de tillieuls, coudres,& autres Bois blancs, contenant quatorze ou quinze arpens plantez fur une coline qui regarde cette riviére, lequel eft formé dans un petit Parc qu'on apelle le Buiffon de Beauté. Louis VII en 1664 fit entourrer le Bois de Vincennes ; & du côté de Paris, il y fit faire de petits logemens pour lui fervir au retour de la Chaffe.

Ce Prince fit bâtir, affez proche de là,un Monaftére qu'il donna aux Religieux de l'Ordre de Granmont, qui l'ont confervé jufqu'au règne de Henri III. qui leur donna le Collège de Granmont à Paris, & mit en leur place à Vincennes les Religieux Minimes qui y font depuis ce temps-là. En 1183, Philippes-Augufte, au rapport

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