LE PRINTEMPS.

Du côté du Jardin.

Le Printemps eft représenté par les Fêtes ou le Mariage de Flore & de Zéphire: cette Déeffe paroît fur un lit, Zéphire auprès d'elle, qui la careffe d'une main, & marque de l'autre un empreffement extrême de verfer fur elle des fleurs, qu'une des heures du jour apporte dans un cornet d'abondance. Les Amours font à l'entour; il y en a un qui tient une corbeille de fleurs, un autre qui en prend pour les jetter en confufion fur Flore; un troifiéme eft affis près d'une petite corbeille de fleurs, dont il fait des guirlandes.

Au côté gauche de la Déeffe,fur le bord de ce tableau, l'on voit encore trois Amours: le premier, monté fur une peau de Bouc qu'il perce pour en tirer du vin; le fecond, qui en reçoit dans une taffe d'or; & le troifiéme, affis plus bas, tient un vafe entre fes jambes, qui reçoit auffi le vin qui fort avec impétuofité.

A fon côté droit, derriére Zéphire, il y a deux autres Amours, dont l'un repré fente l'Hyver qui tient une torche allumée; & l'autre fe joue avec un petit oifeau qu'il laiffe envoler.

Sur le devant de ce tableau, il y a une

figure qui fe met à genoux, & qui cueille des fleurs pour les porter à Flore; & de l'autre côté près de la Déeffe Flore, fur le devant du tableau, une figure veue par le dos, prend d'une main de ces fleurs dans une corbeille, & de l'autre les répand fur le lit de Flore; & auprès d'elle, il y a des vafes avec une table garnie d'une petite collation. Dans le fond de ce tableau les petites figures de l'éloignement, repréfentent des Baccantes, avec des Satyres qui viennent pour fe réjouir aux Fêtes de Flore.

L'ETE.

Du côté de la cour.

L'Eté eft représenté par les Fêtes de Cerés. Les Vierges, qui portent la ftatue de cette Déeffe en dévotion parmi les bleds pour la fertilité de la terre, font arrêtées, ayant pofé leur trépié & mené les victimes, qui étoient la truye & la brebis, pour en faire le facrifice, auquel on travaille.

La figure de devant, veue par derriere, représente le Boutipe, tenant le coûteau de la main droite, pour égorger la victime: ce Boutipe, qui étoit un Sacrificateur, est en attitude d'executer fon action, dans le moment que la Prêtreffe aura prononcé les paroles effentielles du Sacrifice, & dans le même temps qu'une autre Vierge répan

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dra du lait & du vin fur le feu du trépied qui fume: les Vierges font fuivies de Baccantes avec des inftrumens antiques, & lorfque le Sacrifice fe fait, les Moiffonneurs fe mettent à genoux avec des torches à la main, en attitude d'adorer la Déeffe Cerés, que les Vierges portent fur leurs épaules; & d'autres lui préfentent des gerbes de bled. Le Peintre pour témoigner l'extrême chaleur de l'Eté, a représenté la Canicule dans une nuée fous la figure d'un chien alteré regardant le Soleil.

L'AUTOMNE.

Du côté de la Cour.

L'Automne eft repréfentée par les Fêtes de Baccus, nommées les Baccanales. Le Peintre a placé au milieu de fon tableau Baccus & Ariane dans fon Char, tirez par des Pantheres, qui font gouvernez par des Amours. L'on y voit une marche de Faunes & de Baccantes, le Tirse à la main, dont l'une danfe devant le char en fonnant du tambour de bafque ; & l'autre porte un pannier de raisins, en attitude de prendre plaifir par fon air riant, de voir deux petits enfans, l'un endormi par la Vendange, & l'autre qui s'en rit.

Cette troupe eft fuivie du bon pere Silé

ne, porté par des Faunes ; & toute la compagnie eft pamprée & couronnée de feuilles de vigne & de lierre. Le fond du tableau représente une Mer, & dans l'éloi gnement un petit Vaisseau qu'Ariane montre à Baccus.

Sur la droite, font repréfentez des Arbres d'Automne avec des fruits; des peaux de Tigres font attachez à ces arbres, avec des mafques & des tambours de bafque, qui étoient la marque de réjouiffance des baccanales.

L'HY VER.

Du côté du fardin.

La principale figure de ce tableau repréfente le vent Borée, avec les deux Fils, fur une groffe nuée; fon manteau entortillé dans fon bras gauche ; il fouffle avec colére la grefle & la neige, & chasse le Soleil qui fe va cacher dans le coin du tableau. Le Soleil eft prefque offufqué par une nuée épaiffe & brune qui le chaffe.

Derrière Borée,les fept Playades font représentées tant en figures humaines qu'en Etoiles qui fe fondent en eau, & fe répandent dans des Vazes antiques. Sur le devant du tableau, la Terre y eft figuréc demandant du fecours au Soleil; Vulcain

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vient lui offrir le feu de la Terre, n'y ayant plus que ce feu qui lui puiffe être utile. Le fond de ce tableau eft une Mer agitée, pleine de bourafques où font quelques Vaiffeaux en péril; le rivage de la Mer eft glacé, & il y a fur les bords des Oiseaux aquatiques.

Audeffus des deux fenêtres de l'extrêmité, vous verrez le Parnaffe, & Apollon qui invente la Mufique, montrant un Roffignol perché fur la branche d'un Laurier (comme le fymbole de la Mufique) duquel il prétend qu'on écoute tous les tons pour les faire noter.

Des deux enfans qui font le devant du tableau, l'un, frappe d'un marteau fur un enclume; & l'autre, en attitude de prendre un marteau dans des balances pour fraper avec lui; ils marquent la mefure; & les balances qui font au bas de l'enclume fur le terrain, fignifient la jufteffe. Les Cignes qui font fur le côté gauche représentent la Voix des Poëtes.

Il y a encore quatre petits tableaux dans la voûte; deux de chaque côté du grand Plat-fond: celui qui eft entre la porte & le grand Plat-fond, fait voir Climéne qui prefente fon Fils Phaeton à Apollon pour le reconnoître.

Celui qui eft entre le plat-fond & les fe-,