Il faut fe fervir de l'on après la conjonction &, après les particules fi & on, & aprés que lors que le mot qui fuit commence par la fillabe com ou con: Ailleurs, il eft ordinairement mieux de fe fervir d'on que de l'On. Par exemple il eft mieux de dire, Que l'on commande bien fi l'on veut qu'on obéiffe de bonne grace; On peut commencer à lire cet ouvrage par où l'On voudra & l'on peut le finir de-même, que de dire, qu'on commande bien fi on veut que l'on obéiffe de bonne grace's l'On

peut commencer à lire cet ouvrage paroù On voudra, & On peus le finir de même.

On met quelquefois dans la poéfie l'on au lieu d'on, pour la mefure du vers.

ON-EST-ALLE, ON-A-ETE,

On-eft-allé fignifie qu'on eft parti pour se rendre dans un lieu: On-a-été marque qu'on en eft de

retour.

Nij

Touts ceux qui Sont-allés à la guerre n'en reviendront pas : Touts ceux qui Ont-été à Rome n'en font pas meilleurs.

ON-NE-SAUROIT, ON-NE-PEUT.

La premiere expreffion paroît plus propre pour marquer l'impuiffance où l'on eft de faire une chofe: Et il femble que la feconde marque plus précisément & avec plus d'énergie l'impoffibilité de la chose en elle même.

Ce qu'On-ne-fauroit faire est trop difficile: Ce qu'On-ne-peut pas faire eft impoffible. On-ne-fauroit bien fervir deux maîtres On-ne-peut pas : obéir en même temps à deux ordres oppofés.

On-ne-fauroit aimer une perfonne de qui l'on a été offensé: On-ne-peut pas en aimer une pour qui l'on a de l'averfion. Un efprit vif Ne-fauroit s'ap

pliquer à de longs ouvrages: Un efprit groffier Ne-peut pas en faire de délicats.

ORDRE. REGLEMENT. REGLE.

LOI.

On preferit un Ordre, afin que les chofes foient rangées : On fait un Reglement, afin qu'on fache à quoi s'en tenir On met une Regle, afin que les chofes foient bien faites: On établit une Loi, afin que les chofes foient faites comme on veut. La Regle & la Loi paroiffent être plus indifpenfables: L'Ordre & le Reglement femblent moins abfolus. Ces deux derniers concernent plus particulierement la maniere dont on doit faire les chofes; & les deux premiers regar dent plus proprement les chofes mêmes qu'on doit faire.

Il faut obferver l'Ordre;fe con

former au Reglement; fuivre la Regle; & fe foumettre à la Loi.

ORGUEIL: VANITE'.

L'Orgueil fait que nous nous eftimons: La Vanité fait que nous voulons être eftimés.

L'Orgueilleux fe confidere dans fes propres idées; tout plein & tout bouffi de lui-même, il eft uniquement occupé de fa perfonne: Le Vain fe regarde dans les autres avide d'eftime, il fe flate d'occuper la pensée de tout le

monde.

La plus grande peine qu'on fauroit faire à un Orgueilleux eft de lui faire connoître & fentir, s'il eft poffible, les défauts qu'il a:On ne peut pas mieux mortifier un homme Vain qu'en ne faifant aucune attention aux avantages dont il veut fe faire. honneur.

PARESSE.

FAINEANTISE.

La Pareffe eft un moindre vice que la Faineantife; elle femble un peu tenir du fang & du tempérament La Faineantife paroît plus venir du caractere de l'efprit.

Le Pareffeux craint la peine & le travail; il fait tout ce qui fatique: Le Faineant n'aime point l'occupation; il eft continuellement defœuvré.

Le Pareffeux n'est

pas à efti

mer; & le Fainéant eft méprisa

ble.

PAROLE. MOT.

La Parole eft naturelle: Les Mots font arbitraires.

On a le don de la Parole: On a la fcience des Mots.

L'homme a inventé des Mots pour faire ufage de la faculté qu'il a de Parler.

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