avec un Cœur intrépide; il court au combat avec un Courage plein de feu ; & il fe bat avec une Valeur héroïque. COLER E. EMPORTEMENT. La Colere dure plus que l'Emportements mais l'Emportement fait plus de bruit que la Colere. Un homme fujet à la Colere, a plus de peine à pardonner: Un homme fujet aux Emportements eft plus promt à fe venger. La Colere diffimule quelquefois ; & l'Emportement éclate toûjours. Il faut fe défier des gens dans leur Colere; & les éviter dans leurs Emportements. COMMANDEMENT. ORDRE. Le Commandement eft abfolus il faut y obéir : l'Ordre eft précis, il faut le suivre. On fait un Commandement; & l'on donne un Ordre. Le pre mier oblige: Le fecond prefcrit. Il faut que le Prince pour ne pas commettre fon autorité, ne Commande que lorsqu'il eft en état de punir la defobéiffance: & pour fe conferver l'eftime de fes Sujets, il ne doit jamais Ordonner que lorfqu'il eft parfaitement inftruit de tout ce qu'il faut faire. CONCERNER. REGARDER. ( Il femble que les chofes qui nous Concernent, nous touchent de plus près que celles qui nous Regardent ; & que le mot de Concerner eft mis plus à propos que celui de Regarder, lorfque l'on parle par exclufion à d'autres. Ainfi lorfqu'on a feul interêt à la chofe, on dira, cela me Concerne: & lors qu'on y prend part avec d'autres, on dira, cela me Regarde. CON CONCILIER ACCORDER. On Concilie les contrariétés apparentes du difcours; cela fe fait en débrouillant, par une explication nette & jufte, l'obfcurité des termes : On Accorde la diverfité des fentiments; cela fe fait en les rapprochant,& en les confiderant par les endroits par où ils peuvent convenir les uns avec les autres. La connoiffance exacte de la valeur de chaque mot, dans toutes les différentes circonstances où il peut être employé, fert beaucoup à Concilier les Auteurs Un défaut de jufteffe d'efprit eft ce qui empêche ordinairement les Savants de s'Accorder dans leurs difputes. Il eft difficile de bien Concilier les Paffages de l'Ecriture-, Sainte qui femblent fe contredire: & il paroit impoffible d'Accor D der les libertés de l'Eglife deFrance avec les prétentions de laCour de Rome. CONDITION QUALITE. NAIS- On eft de Condition dans l'état de la Bourgeoisie: On eft de Qualité dans l'ordre de la Nobleffe: On eft de Naiffance dans le rang des Familles illuftrées. On dit d'une homme qu'il eft de bonne ou de baffe Condition; de grande ou de mince Qualité; d'une illuftre ou d'une obfcure Naiffance. Les perfonnes de Condition, ont ordinairement une éducation honnête & les manieres po-lies: Les gens de Qualité ont une belle éducation, & les manieres nobles: Les perfonnes qui ont de la Naiffance, ont une éducation diftinguée & les manieres gran-des. CONDUIRE. MENER. On Conduit, par exemples ou par raifons, les perfonnes qui ne favent pas aller feules :On Mene, par la main ou par l'autorité, les gens qui ne peuvent pas aller d'eux-mêmes. Un étranger qui ne fait pas les rues s'y fait Conduire par quelqu'un du pays: Un inconnu qui veut s'introduire dans une compagnie, s'y fait Mener par quelqu'un de connoiffance. On Conduit une grande perfonne, en l'accompagnant: On Mene un enfant, en le tenant par la liziere. Le Sage ne fe Conduit par les lumieres d'Autrui qu'autant qu'il fe les eft rendues propres Le Proverbe défend de fe laiffer Mener par le nez. |