페이지 이미지
PDF
ePub

NVI

ORIGINE

ET

ANCIENNETÉ

DU

SACRE.

[graphic]

A Religion, en établissant le Saeredes Rois, a voulu rendre leurs personnes plus respectables aux yeux des peuples. Depuis Saul, le premier qui ait reçu l'onction sainte, les Rois de Juda et les Rois d'Israël furent tous sacrés pendant près de neuf cents ans; mais cet usage demeura comme enseveli avec la monarchie des Hébreux; et l'histoire du Bas-Empire ne laissant aucune trace à cet égard, on est fondé à penser que ni Constantin, ni Théodose, ni aucun de leurs successeurs, quoique Monarques chrétiens, ne mirent en pratique cette pieuse coutume. Il appartenoit à nos Rois de la faire revivre et

A

tous les souverains de l'Europe, imitant leur exemple, sont aujourd'hui sacrés.

Anciennement les François se contentoient d'élever leur Roi couronné sur un grand bouclier ou pavois, et de le porter ainsi sur les épaules par trois fois autour du camp sous les armes, criant qu'il étoit leur vrai et légitime Roi. Cet usage a duré sous tous les Rois de la première race, même depuis qu'ils furent chrétiens. Quelques-uns cependant prétendent que, nonobstant l'élévation sur le pavois qui continua d'avoir lieu, la coutume du Sacre nous vient de Clovis, et qu'il reçut l'onction comme Roi, et non point seulement à l'occasion de son baptême; mais à cet égard il existe moins de preuves que de conjectures. L'on ne sera sans doute pas fâché de voir ce que, sans décider la question, a écrit un ancien auteur sur ce sujet.

[ocr errors]

«

« Au commencement, dit-il, Clovis étoit païen ; et voulant épouser Clotilde, petitefille de Gondioche, roi de Bourgogne, elle « fit réponse qu'elle ne l'épouseroit que s'il « se faisoit chrétien. Le desir de la beauté <«<et vertu de cette jeune princesse, et l'espérance qu'avoit Clovis d'obtenir par ce mariage le royaume de Bourgogne qui devoit appartenir à Clotilde, firent qu'il promit

"

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

de se faire chrétien, bien qu'alors il n'en eût envie. L'ayant épousée sur cette pro« messe, il ne la voulut tenir, ains se moc« quoit d'elle, lui disant qu'il falloit avoir les royaumes et les femmes comme on peut, puis les tenir comme on veut. Il ‹ advint à quelque temps de là qu'il fit la guerre aux Allemands, et s'étant attaqués, la victoire commença d'être du côté de ceux-ci. Clovis, s'apercevant toutes choses baster mal pour lui, se ressouvint de la promesse faite à sa femme; et étant bien édifié des mœurs et de la vie de ceux qui << tenoient la Religion chrétienne, il promit « à Dieu de se faire chrétien, le priant qu'il

"

[ocr errors]
[ocr errors]

«

«

«

plût à sa bonté lui donner la victoire. In<«< continent ceux qui fuyoient reprenant « cœur, ils firent une grande boucherie d'Allemands, et leur Roi y fut tué. Clovis, après cette victoire, n'avoit autre desir que de s'acquitter de son vou; et comme << il retournoit vers Paris, Clotilde qui l'at« tendoit à Reims vint au-devant de lui, « accompagnée de Saint Rémi, Évêque plein

[ocr errors]

«

[ocr errors]
[ocr errors]

de dévotion et d'une sainteté toute vénérable. Rémi, par la majesté de sa parole et de sa contenance, se rendit admirable à

« l'endroit de Clovis, et par ses belles prédications attira trois mille hommes de

[ocr errors]
« 이전계속 »