Charmant palmier, tige aimable et fleurie, Ciel! que le tems est un bien précieux! LA SULAMITE. Paix du cœur, volupté pure, L'ont choisi pour leur asile. Par VOLTAIRE. PRÉCIS DE L'ECCLÉSIASTE. DANS ma bouillante jeunesse J'ai cherché la volupté, J'ai savouré son ivresse: La grandeur et la richesse Ont averti ma vieillesse J'ai voulu de la science Pénétrer l'obscurité. De quoi m'aura servi ma suprême puissance, Dont jamais en effet on n'a la jouissance? J'ai cherché ce bonheur, qui fuyait de mes bras, Dans mes palais de cèdre, aux bords de cent fontaines; Il n'était point dans moi, je ne le trouvais pas. J'accablai mon esprit de trop de nourriture; Je me suis fait une étude L'artiste le plus habile Tu viens de trahir l'amour, J'entends siffler partout les serpens de l'envie; Le travail, la vertu pleurent sans récompense; Il l'est pourtant lui-même; un éternel orage Dans leur course vagabonde Les mortels sont entraînés, Et dans l'océan du monde D'espérances mensongères Rien de nouveau sur la terre: Le droit affreux de la guerre, Par qui tout est confondu, Et le vice et la vertu En butte aux coups du tonnerre. Le sage et l'imprudent, et le faible et le fort, Le même champ nourrit la brebis innocente En vain par vos travaux vous courez à la gloire; Que la vie a peu d'appas! Plus de plaisirs, plus d'empire Un lion mort ne vaut pas |