gré son nom italien, et qui du reste s'appelait simplement Gassend, représentait devant ces idéalistes décidés ou passionnés la philosophie que nous appelons positive. Il était pénétré de la doctrine épicurienne, qui n'est point, malgré le sens qu'a pris le mot qui la désigne, une philosophie immorale. Très austère lui-même dans sa vie, uniquement occupé de recherches philosophiques, très estimé de tout son siècle, en correspondance avec Galilée, Campanella, le P. Mersenne (ami de Descartes), avec Descartes lui-même qui l'appelait : « Chair! » et qu'il appelait « Esprit! », il reconstituait, avec les lumières. de la science moderne, tout le système d'Épicure et de Lucrèce et le soutenait avec une singulière habileté de discussion et d'exposition.

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Ses ouvrages sont écrits en latin et sont intitulés : Syntagma philosophiæ Epicuri, Exercitationes paradoxicæ, Disquisitio adversus Cartesium, etc. Il professait libéralement, et réunissait autour de lui quelques élèves pendant les séjours assez courts qu'il faisait à Paris. Parmi eux il faut compter, paraît-il, Cyrano de Bergerac, Chapelle et Molière.

Malebranche fut, lui, un élève de Descartes et un Cartésien enthousiaste. A la raison froide et lumineuse de Descartes, il ajouta une imagination brillante et un peu hasardeuse, quoiqu'il dît beaucoup de mal de l'imagination. « Personne n'a écrit avec plus d'imagination contre l'imagination », dit Voltaire. Son système, très hasardeux et que personne ne défend plus, ne doit pas être exposé ici; mais Malebranche sera toujours lu pour les pages de fin et très spirituel et même très mordant moraliste qu'il a écrites comme en marge de son système, pour certaines élévations d'un essor et d'une beauté qui touchent au