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avait été ainsi mise en scène. Mais le portrait | pourrait bien saisir, dans le spectacle même était si ressemblant, qu'elle ne tarda pas à s'y de la colère qu'elle témoignait, le prétexte de reconnaître, et en frémit de colère. Elle accabla quelques scènes nouvelles qu'il trouverait enDestouches des reproches les plus indignés, et core moyen par la suite de transporter au ne crut pouvoir mieux faire que de déplorer à théâtre. ses yeux le malheur qu'elle ressentait d'être. alliée à un poète tel que lui. Destouches s'émut peu de ces violences, qu'on finit d'ailleurs par calmer en faisant craindre à cette sour trop irascible que ce poète qu'elle dédaignait

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CARACTÈRES (LES). Classe de rôles qui rentrent dans l'emploi des duègnes (Voy. ce mot). Il y a les duègnes comiques, qu'on appelle parfois caricatures, et les duègnes_de

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Française, ait tenu cet emploi, dans les dernières années et après la mort de Molière. Jusqu'alors le grand homme avait fait jouer les rôles de vieilles femmes par des hommes travestis, principalement par Hubert, qui était un de ses meilleurs comédiens.

tenue, qui constituent proprement les carac- | Mlle Beauval est la première qui, à la Comédietères, sans compter les mères nobles, qui rentrent dans le même emploi, mais qui sont toujours des rôles sérieux. Les caractères proprement dits sont toujours joués par la première duègne. Les rôles qui peuvent servir de type à cet emploi sont ceux de Mme Pernelle dans le Tartufe, de Bélise des Femmes savantes, de Mme Jourdain dans le Bourgeois gentilhomme, d'Ismène de la Mère coquette, d'Arsinoé du Misanthrope, de Mme Abraham de l'École des Bourgeois, de la baronne de la Fausse Agnès, de Mme Drouin de la Mère jalouse,. de Mme Argante dans les Fausses Confidences, etc.

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CARNAVAL. Le carnaval est un spectacle que les hommes se donnent à eux-mêmes, et dont ils sont tout ensemble les acteurs et les spectateurs. Il faut remonter aux premiers âges du monde et aux civilisations les plus reculées pour trouver les traces des déguisements et des

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plus tard reprirent de plus belle. Elles nous | brité des fêtes à la fois pompeuses et burlesques revinrent de l'Orient, de Constantinople, où on les retrouve dès les premiers siècles de notre ère, et bientôt se reproduisirent dans tout l'Occident. Au moyen âge, on voit la religion même prendre part aux mascarades, qui deviennent en quelque sorte hiératiques; puis, au quatorzième siècle, après les objurgations des conciles et des papes, celles-ci se sécularisent. Le carnaval prend bientôt en Italie des proportions presque épiques, et l'on connaît la célé

qu'il suscitait à Venise, à Rome, à Naples et dans d'autres villes. La France ne resta pas en arrière, et, sans parler de Paris et de ses mascarades populaires, la Flandre donne à toutes les fêtes de ce genre un éclat vraiment extraordinaire, et à l'autre extrémité du pays, la Provence agit dans le même sens. Mais ici même, dans la capitale, les réjouissances du carnaval, qui reproduisaient un peu les bacchanales de la Grèce ancienne, mettaient le populaire en

belle humeur et l'excitaient de toute façon | 550,000 écus! Cela n'était rien cependant en

au plaisir. C'étaient des déguisements de toute sorte, des promenades de masques, des cavalcades richement costumées, des chars somptueux, et aussi des cortèges burlesques et ridicules, sans compter la traditionnelle promenade du bœuf gras, les bals masqués et la trop fameuse descente de la Courtille. Le samedi, le diman- | che, le lundi et le mardi gras étaient les grands jours de cette gigantesque ripaille, dont le jeudi de la mi-carême, jour spécialement consacré à la fête des blanchisseuses, venait un peu plus tard offrir les derniers vestiges. Aujourd'hui, cependant, tout cela commence à passer de mode, et si le carnaval n'est pas encore mort, on peut dire que depuis tantôt vingt ans il est agonisant.

On sait que le carnaval commence le jour de l'Épiphanie ou des Rois, pour prendre fin avec le mercredi des cendres.

CARROUSEL. - Les carrousels, qui sont devenus un spectacle assez rare aujourd'hui et auquel prennent seulement part, dans certaines villes de province, à l'occasion de quelque grande réjouissance publique, les officiers ou sous-officiers de nos régiments de cavalerie, formaient autrefois des fêtes somptueuses, que se donnaient entre eux des princes, des chevaliers, de grands seigneurs, magnifiquement équipés et divisés en partis ou en quadrilles. Ces fêtes chevaleresques étaient en grand honneur chez les Goths et chez les Maures, et plus tard chez les Italiens. Elles ne furent introduites en France qu'aux premières années du dix-septième siècle, sous le règne de Henri IV, et les premiers carrousels qu'on puisse signaler chez nous sont ceux qui eurent lieu à Paris, en 1605, à l'hôtel de Vendôme, et en 1606 dans la cour du Louvre.

Nos grands seigneurs et nos hommes de guerre prirent bientôt goût à ce genre de divertissement, et en 1612, aux fêtes destinées à célébrer le mariage du jeune roi Louis XIII et celui de sa sœur, un grand carrousel fut donné sur la place Royale, qui dura trois jours, et où les courtisans firent tellement assaut de luxe que Bassompierre et ses tenants n'en furent pas quittes, pour eux seuls, à moins de

comparaison des splendeurs qui signalèrent le fameux carrousel de 1662, d'où tient son nom la place qui relie le Louvre et les Tuileries et qui lui servait de champ. « Tous les courtisans conviés à de pareilles fêtes, dit M. Paul Lacroix, se faisaient un point d'honneur de s'y faire remarquer par le luxe de leurs équipages. On avait disposé la place en forme d'un camp fermé de doubles barrières et entouré d'amphithéâtres immenses, qui pouvaient contenir des milliers de spectateurs. La fête, qui remplit les journées des 5 et 6 juin 1662, se composait de courses en char, de courses de têtes et de courses de bague, où il fallait faire preuve de force et d'adresse. Les concurrents avaient été divisés en quadrilles de nations différentes. Le roi, vêtu à la romaine, marchait à la tête de la première quadrille, représentant les Romains, et Monsieur, frère du roi, de la seconde quadrille représentant les Perses; la troisième quadrille, représentant les Turcs, était conduite par le prince de Condé, et la quatrième, représentant les Indiens, par le duc d'Enghien; le duc de Guise conduisait la cinquième quadrille représentant les sauvages. La reine, la reine mère, la reine d'Angleterre, entourées de toute la cour, étaient désignées comme les reines du camp et chargées, à ce titre, de distribuer le prix de chaque journée. Le roi fit admirer de tout le monde sa bonne grâce et son adresse; mais il avait demandé qu'on ne lui décernât pas de prix. Le marquis de Bellefonds, qui faisait partie de la quadrille de Monsieur, eut le prix de la première journée, qui était une boîte à portraits enrichie de diamants; le comte de Sault, de la quadrille du prince de Condé, eut le prix de la seconde journée, qu'il reçut des mains de la reine mère. »

On distinguait divers objets ou parties dans les carrousels : 1° la lice, c'est-à-dire le lieu où se donnait le carrousel, qui était entourée de gradins et d'amphithéâtres pour les spectateurs privilégiés; 2o le sujet, qui était d'ordinaire une représentation allégorique de quelque événement pris dans la Fable ou dans l'histoire ; 3o la quadrille, nom qu'on donnait aux différents groupes de combattants, lesquels se distinguaient par le caractère du costume et la di

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