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adaptés naguère par Castil-Blaze, fort habile à | Ceux des spectateurs qui prennent part au ce métier difficile, et qui a fait représenter à scrutin votent l'admission ou le rejet de l'artiste l'Odéon, de 1825 à 1828, ses adaptations de dont le talent est soumis à leur appréciation. Freischütz, d'Euryanthe, d'Otello, de la Gazza ladra, de la Donna del Lago, et aussi des Nozze di Figaro et du Don Giovanni de Mozart. (Voy. PASTICHE.)

On appelle aussi adaptation, à l'étranger, la traduction presque littérale d'œuvres dramatiques françaises, que les arrangeurs tronquent pourtant d'une certaine façon pour pouvoir impunément faire passer ces œuvres sous leur nom, et s'en approprier le profit et la gloire en dépit des conventions internationales relatives à la propriété littéraire et artistique. En Angleterre surtout, ce genre de piraterie littéraire s'exerce avec une effronterie et une impudeur qui ont amené, de la part de quelques-uns de nos écrivains les plus fameux, des réclamations et des revendications aussi énergiques que justifiées.

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AÉRONAUTES.

Nous n'avons pas à

parler ici des courageux hommes de science qui ont fait de l'aérostation une étude spéciale, qui ont cherché, sans avoir pu réussir encore à le trouver, le secret de la direction des ballons, et de ceux qui, trop souvent au péril de leur vie, comme Crocé-Spinelli, ont fait, dans le seul intérêt d'importantes recherches scientifiques, les ascensions les plus dangereuses. Nous n'avons à parler ni des frères Montgolfier, ni de Pilâtre des Roziers, ni de Garnerin, ni de tant d'autres. Nous voulons seulement rappeler que les ascensions aérostatiques ont été fréquemment l'un des éléments les plus attractifs des grandes fêtes populaires, et qu'elles ont toujours présenté, envisagées même à ce point de vue superficiel et un peu vulgaire de la curiosité pure, un spectacle curieux et plein d'intérêt. Il y a une soixantaine d'années, il n'y avait pas de fête complète au fameux jardin de Tivoli sans une ascension de ballon, de même qu'il y a vingt ans, pas une représentation de l'Hippodrome ne pouvait se terminer sans ce spectacle.

Je ne parlerai pas de Blanchard, que sa traversée de la Manche de Douvres à Calais, à la fin du dernier siècle, fit surnommer irrespectueusement le «Don Quichotte de la Manche », mais je rappellerai la mort dramatique de sa femme, en 1819. Déjà, à cette époque, une simple ascension devenait un régal trop maigre pour les vrais amateurs; il y fallait joindre certains jeux dangereux, et l'infortunée Mme Blanchard fut la victime de ces exigences. Elle faisait des ascensions à Tivoli, et elle avait pris l'habitude de faire suspendre au-dessous de sa nacelle tout un jeu de pièces d'artifices, de fusées, de feux de bengale, auxquelles on mettait le feu au moment de lâcher les cordes du ballon. Mme Blanchard s'enlève un jour dans ces conditions, mais, alors qu'elle était arrivée à une certaine hauteur, le feu prend à son ballon, et la malheureuse trouve la mort dans une chute terrible.

MM. Godard frères ont fait longtemps, on

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se le rappelle, à Paris, des ascensions qui se Il y a vingt ou vingt-cinq ans, deux aérorenouvelaient chaque dimanche. L'un d'eux nautes intrépides, M. et Mme Poitevin, s'enlefaillit être victime, un jour, de la manie d'un vaient tous les dimanches à l'Hippodrome, et Anglais qu'il avait pris pour compagnon, et chaque fois leur ballon emportait soit un chequi, arrivé à une très grande hauteur, se mettait val suspendu par une sangle sous la nacelle, en devoir de couper les cordes qui les retenaient soit un homme qui, pendant l'ascension, faiau ballon. Il n'eut que le temps de redescendre. | sait, sous cette même nacelle, les exercices de

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trapèze les plus périlleux. Il y a longtemps | après les avoir imprimées, de faire afficher luiqu'on n'a vu se reproduire pareil spectacle.

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même dans tout Paris. A cet effet il a, depuis une quinzaine d'années, obtenu la concession d'un grand nombre de colonnes, dites colonnesaffiches, qui ont été élevées dans tous les endroits fréquentés de la ville, sur les boulevards, dans les grandes voies, sur les places et carrefours, et sur lesquelles, chaque matin, sont

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apposées les affiches de tous les théâtres. Ces | s'informer de ce qui se passe dans les théâtres colonnes sont éclairées le soir, afin que les affi- n'a qu'à s'arrêter quelques instants devant l'une ches soient toujours lisibles, et celui qui veut d'elles pour être renseigné sur tous les points.

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Vue perspective du Champ de Mars, le jour de la fête donnée, le 24 juin 1810, par la Garde impériale à Leurs Majestés, en l'honneur de la célébration de leur mariage. (Le sujet représente l'ascension du ballon dirigé par Madame Blanchard.)

Il va sans dire que chaque théâtre a toujours | de publicité indispensable pour les théâtres. sur sa façade l'affiche du spectacle du soir. Dans une grande ville, où ceux-ci sont nombreux, où le public est d'ailleurs sollicité de Les affiches sont un moyen toutes parts et de toutes façons, elles doivent

AFFICHES.

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Affiche composée et lithographiée par Célestin Nanteuil (tirée de la collection d'Affiches illustrées de M. Dessolliers).

gnol qui a de peu précédé Cervantes, et qui le | pas alors ce que nous la voyons aujourd'hui, et premier l'aurait employée. Ce qui est certain, c'est qu'on s'en servait en France dès le seizième siècle. Mais on pense bien qu'elle n'était

qu'elle n'atteignait pas les proportions parfois ridiculement gigantesques qu'elle affecte en de certains cas. Tout d'abord, elle n'offrait au

public ni les noms des comédiens, ni ceux des | devait durer plus d'un siècle, les théâtres trouvant leur intérêt à agir ainsi. Effectivement, par le fait de ce mutisme, le public pouvait toujours espérer voir jouer les meilleurs comédiens, tandis que les jours où l'affiche aurait dû faire connaître les noms des doubles, la recette eût été moins bonne. Telle est la raison de cette discrétion de l'affiche, et l'on en trouve la preuve dans une délibération des comédiens, en date du 9 décembre 1789, par laquelle ils suppliaient le maire de Paris de ne pas les obliger à mettre les noms des acteurs sur l'affiche, ce qu'ils considéraient comme très nuisible à leurs intérêts.

auteurs; on se contentait d'y inscrire le titre de l'œuvre représentée, en l'accompagnant de quelque phrase qui faisait l'éloge de cette œuvre. Ce n'est qu'à partir de 1617, et à l'occasion d'une tragédie de Théophile, Pyrame et Thisbé, représentée à l'Hôtel de Bourgogne avec un succès retentissant, que les auteurs consentirent à se laisser nommer par l'affiche: « Cette pièce, dit de Léris, avec la Silvie de Mairet, les Bergeries de Racan et l'Amarante de Gombauld, rendirent le théâtre plus célèbre, et les poètes ne firent plus de difficulté de lais

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Cependant, l'affiche cherchait à piquer la curiosité par d'autres détails; c'est encore Chappuzeau qui nous l'apprend : « Elle entretient le lecteur de la nombreuse assemblée du iour précédent, du mérite de la pièce qui doit suivre, et de la nécessité de pourvoir aux loges de bonne heure, sur tout lors que la pièce est nouvelle et que le grand monde y court. >> Parfois même, pour être plus piquante, l'affiche employait la langue des dieux; dans la Comédie de la comédie, prologue d'une pièce de Dorimond qui avait pour titre les Amours de Trapolin et qui fut représentée par la troupe de Mademoiselle en 1661, on voyait deux bourgeois lire au coin d'une rue cette affiche en

vers :

L'afficheur.

ser mettre leurs noms aux affiches des comédiens, ce qu'on n'avoit pas encore vu. >>

Lorsque, à la fin du XVIIe siècle, trois grands théâtres eurent à Paris une existence permanente, ils jugèrent à propos de distinguer leurs affiches par une couleur à chacun d'eux particulière : « L'afficheur, dit Chappuzeau, doit estre ponctuel à afficher de bonne heure à tous les carrefours et lieux nécessaires qui luy sont marquez. Les affiches sont rouges pour l'Hostel de Bourgogne (la Comédie-Italienne), vertes pour l'Hostel de la rue Mazarine (la Comédie-Française), et jaunes pour l'Opéra.» Mais elles étaient toujours muettes en ce qui concerne les noms des acteurs, et cela

AFFICHE.

LES COMÉDIENS DE MADEMOISELLE.

La pièce que nous vous donnons
Mérite vos attentions :
Ce sont les amours d'Ignorance,
Qu'on confond avec la Science,
Et de son brave Trapolin
Qui l'aime autant que le bon vin.
De cette pièce on fait estime,
Tant pour la force de la rime
Que pour la vigueur des bons mots
Qui ne sont pas faits pour les sots,
Mais pour la belle connaissance
Et les auditeurs d'importance.
Qu'ici les uns dressent leurs pas,
Que les autres n'y viennent pas.

Il arrivait parfois que l'affiche, non contente de taire les noms des comédiens, restait muette

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