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la Noue, Favart, Sedaine, puis encore Dide- | Duval, Pigault-Lebrun. Dans la première moirot, et enfin Beaumarchais, qui, avec le Bar- tié du dix-neuvième, la comédie se recommande bier de Séville et le Mariage de Figaro, porte la de Casimir Delavigne, de Scribe, d'Alexandre comédie d'intrigue à son plus haut point de Dumas, et ceux-ci ont pour successeurs toute splendeur. La fin du dix-huitième siècle voit une lignée d'écrivains supérieurs, George Sand, paraître Andrieux, Collin d'Harleville, Duma- MM. Émile Augier, Alexandre Dumas fils, niant, Fabre d'Églantine, auxquels viennent Octave Feuillet, Victorien Sardou... bientôt se joindre Picard, Étienne, Alexandre Ces derniers noms suffisent à nous prouver

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sans prétendre s'élever jusqu'à la peinture des | quelque instruction, ayant le sentiment de la mœurs ou des caractères, sans être fertiles en incidents on en péripéties comme des comédies d'intrigue, n'ont d'autre ambition que celle d'intéresser, d'amuser et de divertir.

grandeur intellectuelle et morale de son pays, qui n'éprouve comme une sorte de mouvement d'orgueil national en songeant à cette institution artistique admirable qui a nom la ComédieFrançaise, institution qui résume et personniCOMÉDIE-FRANÇAISE (LA). - Il n'est fie en elle, au point de vue des chefs-d'œuvre pas un Français quelque peu lettré, pourvu de | qu'elle présente au public et des artistes chargés

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de les interpréter, une des gloires les plus pures, | de ce grand homme, et cela grâce non seulement les plus éclatantes et les plus incontestées d'un au talent exceptionnel de ces comédiens, recrugrand peuple qui, quoi qu'on dise et quels tés toujours parmi les meilleurs du pays, mais qu'aient été ses malheurs, reste toujours l'avant- encore et surtout par le fait d'une tradition qui garde et l'infatigable ouvrier de la civilisation remonte jusqu'à lui, tradition constante, ininmoderne. La Comédie-Française est un théâtre terrompue et aujourd'hui deux fois séculaire. unique au monde : comme il n'y a qu'un Mo- Aussi peut-on dire que si, par un cataclysme lière et que ce Molière nous appartient, de d'ailleurs inimaginable, tous les théâtres de même il ne peut exister qu'une seule compa- France étaient appelés à disparaître en un jour, gnie de comédiens capables d'exécuter, dans un notre génie dramatique demeurerait entier si la véritable état de perfection, les chefs-d'œuvre Comédie-Française restait debout, seule triom

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phante au milieu des ruines accumulées autour | (Hôtel d'Argent) et du Palais-Royal, ce derd'elle. Avec elle, avec Molière, avec ses merveilleux interprètes toujours dignes de lui depuis deux cents ans et plus, il nous resterait toujours le plus grand poète, les plus grands comédiens et le plus admirable théâtre du monde.

La Comédie-Française, telle que nous la voyons constituée depuis 1680, époque d'où elle date officiellement sa naissance, a pour ancêtres naturels les trois théâtres presque également célèbres de l'Hôtel de Bourgogne, du Marais

nier dirigé par Molière. Le plus ancien de ces trois théâtres, le plus ancien de nos théâtres réguliers est celui de l'Hôtel de Bourgogne, situé, comme son nom l'indique, dans l'antique palais des ducs de Bourgogne, ancienne demeure de Charles- le- Téméraire. La salle de spectacle aménagée dans cet hôtel, situé rue Mauconseil, dans le quartier des halles, avait appartenu aux Confrères de la Passion, qui, vers le milieu du seizième siècle, la louèrent à une troupe de comédiens que l'on vit s'y ins

taller à demeure et y jouer tout à la fois des farces et des pièces héroïques. C'est là que faisaient leurs prouesses ces fameux farceurs: Turlupin, Gros-Guillaume, Gauthier-Garguille, en même temps que se représentaient les tragédies de Jodelle, le premier de nos auteurs dramatiques qui ait écrit des pièces régulières, divisées par actes et par scènes.

nente de comédiens prenait ainsi possession de l'Hôtel de Bourgogne, on en vit deux autres essayer de s'établir à Paris, et élever deux théâtres, l'un au collège de Reims, l'autre au collège de Boncourt; quelques troupes de province tentèrent aussi de prendre pied à Paris; une entre autres, qui loua l'Hôtel de Cluny pour y donner des représentations. Tout cela A peu près à l'époque où une troupe perma- n'eut pas de suites, surtout par ce fait que les

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acteurs de l'Hôtel de Bourgogne, qui avaient | écu tournois pour chacune de leurs représentaobtenu un privilège et qui redoutaient les concurrences, employaient tous leurs efforts pour chasser toute espèce de rivaux.

tions. Leur succès n'en fut pas moins vif à l'Hôtel d'Argent, aussi bien que dans une autre salle où ils se transférèrent quelques années Cependant ils ne purent empêcher l'établis- plus tard, et qui était construite, dit un chrosement, en 1600, d'une troupe de comédiens niqueur, « dans un jeu de paulme, au-dessus qui, venant de province, obtinrent la permission de l'égout de la vieille rue du Temple ». Ce d'élever à l'Hôtel d'Argent, rue de la Poterie, même théâtre fut encore, un peu plus tard, un théâtre qui prit le nom de théâtre du Ma- transféré rue Michel-le-Comte. Son succès conrais. Ceux-ci, à la vérité, n'obtinrent cette fa- tinuait d'ailleurs, et ce n'est pas ici le lieu de culté qu'à la condition de payer à leurs aînés parler de différents essais, demeurés infrucde l'Hôtel de Bourgogne une redevance d'un | tueux, de théâtres successivement établis sur

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divers points de Paris et presque aussitôt dis- | Molière, de retour à Paris en 1658, s'établit au parus. Molière lui-même, on le sait, venant de théâtre du Petit-Bourbon, près du Louvre, la province en 1650, s'installa pendant trois pour ensuite, Louis XIV ayant décidé la desannées avec sa troupe, sous le nom de l'Illus-truction de celui-ci, prendre ses quartiers dans tre Théâtre, dans le jeu de paume de la CroixBlanche, au faubourg Saint-Germain, après quoi il reprit ses voyages.

L'Hôtel de Bourgogne et le Marais étaient donc seuls maîtres de la situation, lorsque

la salle du Palais-Royal. Sa troupe, qui avait pris le nom de a troupe de Monsieur, » fut autorisée en 1665 à porter celui de « troupe du roi, >> et une subvention annuelle de 12,000 livres lui fut accordée. A la mort de Molière, Lully, qui

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trouvait l'Opéra à l'étroit dans la salle qu'il | celle de l'Hôtel de Bourgogne. Sept ans après, lui avait fait construire rue de Vaugirard, en 1680, Louis XIV fit effectuer encore la obtint du roi l'autorisation de s'emparer de celle du Palais-Royal, tandis que les comédiens de Molière iraient occuper le local du premier Opéra de Perrin et Cambert, rue Guénégaud (1673). Mais Louis XIV ordonna alors la jonction de la troupe du Marais et de celle qu'avait dirigée Molière, de sorte qu'au lieu de trois théâtres de comédie qui avaient existé simultanément pendant quinze ans, il n'y en eut plus que deux la troupe du roi, rue Guénégaud, et

jonction de ces deux troupes, et c'est de cette époque et de cette dernière fusion que, comme nous l'avons dit, la Comédie-Française fait dater officiellement son existence; de sorte que le théâtre qui se fait justement gloire de s'appeler « la maison de Molière» semble n'être venu à la vie que sept ans après la mort de ce grand homme.

Quoi qu'il en soit, la Comédie-Française se transporte, en 1689, dans un hôtel qu'elle s'é

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