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On a souvent, et avec raison, reproché aux | complètement l'air comme il supprimait parfois airs d'opéras de n'être qu'une concession faite les choeurs, ce moyen si puissant d'émotion. aux exigences des chanteurs, qui, pour faire La vérité est qu'on ne devrait admettre l'air briller leur voix dans un morceau destiné à que lorsqu'il naît de la situation même et qu'il eux seuls, faisaient interrompre volontiers l'ac- fait corps avec elle, comme on le voit dans cetion dramatique sans souci de la vraisemblance lui de Stratonice et dans celui d'Athénaïs au et de la logique scéniques. Après avoir réagi premier acte des Mousquetaires de la Reine. contre cette tendance fâcheuse, on donne aujourd'hui dans un autre extrême, et Richard Wagner, par exemple, s'est avisé de supprimer prend, dans le langage des chanteurs, la qua

AIR (GRAND). Tout air important

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lification de grand air. Ils disent ainsi le grand | ballet tous les morceaux qui, dans un opéra, sont spécialement consacrés à la danse et aux

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divertissements.

La danse, d'après Chodovieski.

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XVIIIe siècle, nos compositeurs, lorsqu'ils introduisaient dans leurs opéras un divertissement

air de Norma, le grand air des Huguenots, le dansé, ne cherchaient pas, comme d'autres le grand air de la Favorite.

firent plus tard, à donner à leurs airs de ballets une forme plus ou moins piquante, origi

AIR DE BALLET. On appelle airs de nale et personnelle. Un certain nombre de

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coupes traditionnelles étaient adoptées alors, et | composé de charmants, entre autres ceux d'Orl'on ne sortait jamais de ce cercle un peu res-phée et d'Armide, qui sont de véritables bijoux. treint, dans lequel on ne rencontrait guère Le rythme du menuet est ternaire.

plus d'une quinzaine de moules invariables, qui prenaient le nom générique d'airs à danser. Nous allons en donner ici la nomenclature.

La Bourrée, qui nous venait des danses populaires de l'Auvergne, était à deux temps, d'un mouvement lourd et à moitié lent.

Le Canarie (ou les Canaries) se rapprochait un peu de la gigue, mais avec un rythme moins accentué et un mouvement plus lent. Il s'écrivait à 6/8.

Les Musettes étaient innombrables dans nos anciens opéras, et l'on assure que Mile Sallé et Dumoulin « les dansaient avec autant de grâce que de volupté ». C'était une danse d'un mouvement modéré, qui s'écrivait soit à deux temps, soit à 6/8. Dans les Fêtes de l'Été (1716), Montéclair a placé une musette exquise.

La Passacaille, danse favorite du fameux Dupré, était d'un mouvement lent et majestueux; c'est ce qui la différenciait du menuet, dont elle se rapprochait par le rythme.

La Chaconne ne date guère que du dix-huitième siècle. C'était une grande danse d'en- Le Passepieds était au contraire une danse. semble, à grands développements, qui généra- très vive, très rapide, à mesure ternaire, et qui, lement venait à la fin d'un opéra pour le dit-on, nous venait de Bretagne. Musicaleterminer d'une façon très brillante et très ment, il admettait la syncope, ce qu'on ne voit mouvementée, le maître de ballet y trouvant ni dans le menuet ni dans la passacaille. toute latitude pour faire des groupes, des mar« Me Prévôt, dit Noverre, courait les passeches, des évolutions d'un grand effet. Dans l'U-pieds avec élégance. » Campra, qui a laissé un nion de l'Amour et des Arts (1773), Floquet a nombre incalculable d'airs à danser, a écrit dans écrit une chaconne qui a fait courir tout Paris l'Europe galante (1697) un passepieds adoet qui est restée longtemps célèbre; elle était à rable. deux temps, bien que le rythme traditionnel de cette danse fût à trois temps.

La Courante est une danse du XVIIe siècle, ainsi nommée à cause des allées et venues dont elle était remplie plus qu'aucune autre. C'était cependant une danse grave, d'un rythme musical assez tranquille, dont la musique s'écrivait à trois temps.

La Forlane, danse originaire du Frioul, était, dit-on, la passion des gondoliers de Venise. On l'écrivait à 6/8, dans un mouvement modéré. On en trouve une charmante dans les Sybarites, de Rameau (1757).

On connaît la Gavotte, dont le rythme modéré, plein d'élégance, était aussi charmant au point de vue de la danse que de la musique. Elle était toujours à deux temps. Les gavottes de Gluck sont adorables.

La Gigue s'employait beaucoup moins souvent, et seulement pour la danse comique, à laquelle convient son mouvement à la fois lourd et rapide. Elle s'écrit à 6/8.

Le Menuet, cousin germain de la gavotte par la grâce et par l'élégance, était au contraire d'un emploi fréquent. Gluck en a aussi

Majestueuse et lente comme la passacaille, mais s'écrivant à quatre temps, la Pavane a longtemps aussi régné au théâtre, après avoir été importée d'Espagne en France. Son nom lui venait de ceci, que ceux qui la dansaient faisaient la roue l'un devant l'autre, comme les paons font avec leur queue. « Les gentilshommes, disait un écrivain du dernier siècle, la dansoient avec la cape et l'épée, les gens de justice avec leurs longues robes, les princes avec leurs grands manteaux, et les dames avec les queues de leurs robes abaissées et traînan

tes. >>

Le Rigaudon nous venait, dit-on, de Provence et de Languedoc, où il avait été inventé par un maître à danser nommé Rigaud, qui lui aurait laissé son nom. C'était une danse à deux temps, d'un mouvement modéré, et dont le rythme, d'ailleurs très varié, n'était pas sans élégance. On connaît le rigaudon fameux du Dardanus, de Rameau; Desmarets dans Circé (1694), Philidor dans Ernelinde (1767), en ont écrit deux fort jolis.

La Sarabande, comme la pavane, était originaire d'Espagne, et, comme elle aussi, avait

un caractère grave et presque sérieux. Elle | tambourin était le pas favori de l'illustre Caétait à trois temps et d'un mouvement lent.

Le Tambourin, de même que la musette, tirait son nom de l'instrument qui lui avait donné naissance, et nous venait de la Provence chérie du soleil. C'était un air à deux temps, leste, gai, vif, mouvementé, qui apportait avec lui la joie et la bonne humeur. A côté du tambourin de Rameau, devenu si célèbre dans les Fêtes d'Hébé, il faut citer celui, si plein d'élégance, que Grétry écrivit dans Aspasie. Le

margo.

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de dresser, aussi rapidement que possible, une bibliographie de ces publications spéciales (1):

ALMANACHS DE THÉATRE.

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Agenda historique et chronologique des théâtres de Paris (François Parfaict). — Paris, Flahault, 1735, 1736, 1737, 3 vol. in-32 (2). Tableau des théâtres (par l'abbé de Laporte). Paris, Delormel, 1748-1752, 5 vol. in-12. Nouveau Calendrier historique des théâtres François et Italien. Paris, 1750, 1 vol. in-32. Calendrier historique des théâtres de l'Opéra et des Comédies Françoise et Italienne et des Foires. Paris, Cailleau, 1751, in-18. Almanach historique et chronologique de tous les spectacles (par l'abbé de Laporte). Paris, Duchesne, 1752, in-18.

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Almanach général de tous les spectacles de Paris et
des provinces (par une réunion d'écrivains).
Paris, Froullé, 1791, 1792, 2 vol. in-18.
Le Petit Almanach des grands spectacles de Paris.
- Paris, Maret, 1792, un vol. in-18.
Vérités à l'ordre du jour ou Nouvelle Critique rai-
sonnée tant des acteurs et actrices des théâtres de
Paris que des pièces qui y ont été représentées pen-
dant le cours de l'année dernière (an VI); — Mel-
pomène et Thalie vengées ou Nouvelle Critique, etc.
(an VII); — la Revue des Théâtres ou suite de
« Melpomène et Thalie vengées » (an VIII).
Paris, Garnier et Marchand, 3 vol. in-18. Ces
trois petits volumes, qui se suivent et forment sé-
rie, sont l'œuvre de Fabien Pillet, écrivain théâ-
tral très instruit, dont le fils, Léon Pillet, fut, il
y a quarante ans, directeur de l'Opéra. Le pre-
mier, Vérités à l'ordre du jour, a eu une première
édition sous un titre différent : Étrennes drama-
tiques, à l'usage de ceux qui fréquentent les spec-
tacles, par un amateur. Paris, Garnier, 1798,

Cet almanach changea de titre en 1754, à sa troisième année, pour adopter celui-ci : les Spectacles de Paris, et il continua sa publication sans interruption jusqu'à l'année 1794 comprise, pour reparaître encore en l'an VIII, en l'an IX et en 1815. C'est la collection la plus célèbre du genre, celle qu'on désigne ordinairement sous le nom d' « Almanach Duchesne ». Extrêmement rare aujourd'hui dans son état complet, elle comprend un ensemble de quarante-quatre années, dont quelques-unes sont en deux volumes. Outre l'abbé de Laporte, Ducray-Duminil et Collot-d'Herbois y Indicateur dramatique ou Almanach des théâtres de ont pris part.

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(1) Le malheur, c'est que nos dépôts publics ne se sont pas encore rendu compte de cette utilité, et qu'ils sont généralement très pauvres en livres de ce genre, bien plus pauvres que certaines collections particulières bien ordonnées. C'est ainsi qu'on chercherait vainement à la Bibliothèque Nationale, à l'Arsenal, au Conservatoire, les très riches séries d'almanachs de théâtre et de musique qui se trouvent dans deux des plus belles bibliothèques musicales particulières qui existent à Paris : celles de MM. Er. Thoinan et Arthur Pougin.

(2) Le seul exemplaire connu de cette petite collection,

un vol. in-18.

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Paris. Paris, Lefort, an VII, un vol. in-18. L'Année théâtrale ou Almanach des spectacles de Paris pour l'an VIII, rédigé par un observateur impartial. Paris, Cailleau, an VIII (1800), un vol. in-18. Almanach du théâtre des Jeunes-Élèves de la rue de Thionville. Paris, Hugelet, an IX, un vol. in-18.

Année théâtrale, almanach contenant une notice sur chacun des théâtres de Paris, les acteurs, les pièces nouvelles et les débuts (par Fabien Pillet). Paris, Dupont et Courcier, ans IX, X, XI, XII, 4 vol. in-18.

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Étrennes dramatiques pour l'année 1801. — Paris,
Michel, s. d., un vol. in-18.

Le Coup de fouet ou Nouvelle Revue de tous les
théâtres de Paris (attribué à Abel Rémusat par
les uns, par d'autres au vaudevilliste Moreau).
Paris, Surasne, an XI (1803), un vol. in-18.

qui offre le premier type d'un almanach théâtral publié L'Opinion du Parterre (par Clément Courtois, puis

en France, est en ma possession. J'en ai fait, il y a quelques années, une réimpression exacte, tirée à cent exemplaires, avec une préface historique.

Lemazurier, puis Fabien Pillet). - Paris, Martinet, an XI, an XIII, 1806 à 1813, 10 vol. in-18.

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