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ENSEMBLE. Au théâtre, on appelle ensemble une qualité précieuse, toute particulière, qui ne peut s'acquérir que par l'habitude qu'ont les mêmes comédiens d'être réunis, de jouer ensemble, de connaître intimement leur jeu, leurs facultés personnelles, de façon que l'exécution générale se ressente de cette connaissance et atteigne ce degré de fondu, de cohésion, d'homogénéité qui constitue comme une sorte de perfection relative de l'action scénique. Une jeune troupe, dont les éléments n'ont pas encore été groupés, qui se présente pour la première fois devant le public, ne pourra, quelle que soit d'ailleurs la valeur des éléments qui la composent, posséder cet ensemble si désirable, et ne l'acquerra qu'à la longue, par le frottement incessant, par la fusion de ces éléments divers. On appelle troupe d'ensemble une compagnie d'artistes d'une valeur à peu près égale, dont les éléments sont soigneusement pondérés, dans laquelle on ne sacrifie pas sottement certaines parties secondaires à la gloriole de posséder un ou deux sujets hors ligne, et qui brille enfin, sinon par des qualités supérieures, du moins par une harmonie complète et par le juste équilibre de toutes les parties entre elles.

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ENTR'ACTE. C'est, ainsi que son nom l'indique, l'espace de temps qui s'écoule entre deux actes d'une pièce, et, par extension, entre deux pièces différentes. Quelle que fût la rigueur de l'ancienne loi des trois unités, il est évident que la limite extrême de vingt-quatre heures, pendant la durée de laquelle devait s'écouler l'action d'une pièce, devait laisser néanmoins des vides forcés dans cette action, condensée dans les cinq actes d'une tragédie ou d'une comédie qui en durait deux à peine. De là la nécessité des entr'actes, pendant lesquels certains faits, souvent d'ailleurs impossibles à présenter aux regards du public, sont censés se passer hors de sa vue et lui sont expliqués ensuite.

L'entr'acte est donc un repos de quelques minutes, pendant lequel la toile se baisse et vient cacher la scène aux yeux du spectateur. Cependant, à la Comédie-Française, dans les ouvrages du grand répertoire où l'unité de lieu est rigoureusement observée, dans les tragédies de Corneille et de Racine, les comédies de Molière et de Regnard, l'entr'acte n'est en quelque sorte que fictif, le rideau ne se baisse pas, la scène se vide seulement, et la durée de l'entr'acte est d'une minute à peine. Il en est autrement dans les ouvrages modernes, où la décoration change à chaque acte. Dans certains théâtres, d'ailleurs, où la mise en scène est très compliquée, l'entr'acte, qui est pour le spectateur un moment nécessaire de repos et de détente d'esprit, est au contraire une période de branle-bas et de remue-ménage indescriptible. derrière le rideau, qui lui cache ce travail très particulier et très curieux. Les machinistes alors s'emparent de la scène, où personne autre n'a le droit de circuler; ils déplacent le décor de l'acte qui vient de finir, le remplacent par celui qui doit figurer à l'acte suivant, pendant qu'un garçon de théâtre arrose et balaie avec soin le plancher. Le chef machiniste commande la manoeuvre, ses hommes l'exécutent, les toiles, les fermes, les fils, les herses, sont en mouvement, tandis que les acteurs qui doivent changer de costume remontent dans leur loge pour procéder promptement à ce travail, et que les autres vont dans le foyer prendre un instant de repos. Puis, lorsque tout est prêt, que le décor est placé, que les artistes ont revêtu leur nouveau costume, que le souffleur est rentré dans son trou, que les musiciens prévenus sont de retour à l'orchestre, le régisseur, placé derrière le rideau, crie le sacramentel Place au théâtre! frappe majestueusement les trois coups, et donne ainsi le signal du commencement de l'acte nouveau.

Il est assez singulier de voir qu'autrefois les choses se passaient précisément tout au contraire de ce qu'on les voit aujourd'hui. C'est à la Comédie-Française, où le décor ne changeait jamais pendant le cours d'une pièce, que l'on faisait des entr'actes, tandis que l'Opéra, théâtre fameux par sa mise en scène, n'en connaissait point, et que chaque acte se trouvait relié

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ENSEMBLE. Au théâtre, on appelle ensemble une qualité précieuse, toute particulière, qui ne peut s'acquérir que par l'habitude qu'ont les mêmes comédiens d'être réunis, de jouer ensemble, de connaître intimement leur jeu, leurs facultés personnelles, de façon que l'exécution générale se ressente de cette connaissance et atteigne ce degré de fondu, de cohésion, d'homogénéité qui constitue comme une sorte de perfection relative de l'action scénique. Une jeune troupe, dont les éléments n'ont pas encore été groupés, qui se présente pour la première fois devant le public, ne pourra, quelle que soit d'ailleurs la valeur des éléments qui la composent, posséder cet ensemble si désirable, et ne l'acquerra qu'à la longue, par le frottement incessant, par la fusion de ces éléments divers. On appelle troupe d'ensemble une compagnie d'artistes d'une valeur à peu près égale, dont les éléments sont soigneusement pondérés, dans laquelle on ne sacrifie pas sottement certaines parties secondaires à la gloriole de posséder un ou deux sujets hors ligne, et qui brille enfin, sinon par des qualités supérieures, du moins par une harmonie complète et par le juste équilibre de toutes les parties entre elles.

ENSEMBLE (MORCEAU D'). Dans un opéra, dans une opérette, dans un vaudeville même, un morceau d'ensemble est un morceau à plusieurs voix, parfois renforcées par le chœur.

ENTR'ACTE. C'est, ainsi que son nom l'indique, l'espace de temps qui s'écoule entre deux actes d'une pièce, et, par extension, entre deux pièces différentes. Quelle que fût la rigueur de l'ancienne loi des trois unités, il est évident que la limite extrême de vingt-quatre heures, pendant la durée de laquelle devait s'écouler l'action d'une pièce, devait laisser néanmoins des vides forcés dans cette action, condensée dans les cinq actes d'une tragédie ou d'une comédie qui en durait deux à peine. De là la nécessité des entr'actes, pendant lesquels certains faits, souvent d'ailleurs impossibles à présenter aux regards du public, sont censés se passer hors de sa vue et lui sont expliqués ensuite.

L'entr'acte est donc un repos de quelques minutes, pendant lequel la toile se baisse et vient cacher la scène aux yeux du spectateur. Cependant, à la Comédie-Française, dans les ouvrages du grand répertoire où l'unité de lieu est rigoureusement observée, dans les tragédies. de Corneille et de Racine, les comédies de Molière et de Regnard, l'entr'acte n'est en quelque sorte que fictif, le rideau ne se baisse pas, la scène se vide seulement, et la durée de l'entr'acte est d'une minute à peine. Il en est autrement dans les ouvrages modernes, où la décoration change à chaque acte. Dans certains théâtres, d'ailleurs, où la mise en scène est très compliquée, l'entr'acte, qui est pour le spectateur un moment nécessaire de repos et de détente d'esprit, est au contraire une période de branle-bas et de remue-ménage indescriptible derrière le rideau, qui lui cache ce travail très particulier et très curieux. Les machinistes alors s'emparent de la scène, où personne autre n'a le droit de circuler; ils déplacent le décor de l'acte qui vient de finir, le remplacent par celui qui doit figurer à l'acte suivant, pendant qu'un garçon de théâtre arrose et balaie avec soin le plancher. Le chef machiniste commande la manœuvre, ses hommes l'exécutent, les toiles, les fermes, les fils, les herses, sont en mouvement, tandis que les acteurs qui doivent changer de costume remontent dans leur loge pour procéder promptement à ce travail, et que les autres vont dans le foyer prendre un instant de repos. Puis, lorsque tout est prêt, que le décor est placé, que les artistes ont revêtu leur nouveau costume, que le souffleur est rentré dans son trou, que les musiciens prévenus sont de retour à l'orchestre, le régisseur, placé derrière le rideau, crie le sacramentel Place au théâtre! frappe majestueusement les trois coups, et donne ainsi le signal du commencement de l'acte nouveau.

Il est assez singulier de voir qu'autrefois les choses se passaient précisément tout au contraire de ce qu'on les voit aujourd'hui. C'est à la Comédie-Française, où le décor ne changeait jamais pendant le cours d'une pièce, que l'on faisait des entr'actes, tandis que l'Opéra, théâtre fameux par sa mise en scène, n'en connaissait point, et que chaque acte se trouvait relié

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