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qualifié de farceur, et il figure à ce titre avec tous ceux que je viens de nommer, sur un tableau très curieux appartenant à la ComédieFrançaise et qui porte cette inscription: Farceurs françois et italiens, depuis soixante ans. Peint en 1671.

FARD. Se dit du mélange de blanc et de rouge que le comédien doit appliquer sur son visage, afin que la crudité de la lumière artificielle ne le fasse pas paraître livide et blême, comme cela aurait lieu sans cette précaution. (Voy. FAIRE SA FIGURE.)

FARSA (FARCE). C'est le nom que les Italiens donnent à de petites pochades musicales, de petits opéras bouffes en un acte, qui n'ont pas plus d'importance que les petites opérettes à proportions mignonnes que l'on jouait naguère aux Bouffes-Parisiens. Pourtant de grands musiciens, à l'occasion, ont écrit des bleuettes de ce genre, et l'on connaît des farse signées des noms illustres de Paisiello et de Cimarosa. Une farsa de Rossini est restée célèbre : c'est celle qui est intitulée Bruschino, o il Figlio per azzardo. Jadis, ces petits ouvrages se jouaient dans l'entr'acte d'un opéra sérieux, et le président de Brosses, dans ses curieuses Lettres sur l'Italie, raconte en avoir entendu une ainsi à Bologne: (... Il y a, dit-il, un bouffon et une bouffonne qui jouent une farce dans les entr'actes, d'un naturel et d'une expression comique qui ne se peuvent ni payer, ni imaginer. Il n'est pas vrai qu'on puisse mourir de rire, car à coup sûr j'en serois mort, malgré la douleur que je ressentois de ce que l'épanouissement de ma rate m'empêchoit de sentir, autant que je l'aurois voulu, la musique céleste de cette farce. Elle est de Pergolèse. »>

FAUTEUIL. Le fauteuil, dans les théâtres, est d'invention assez récente, et son usage ne remonte guère à plus d'une trentaine d'années. Auparavant, les banquettes étaient simplement divisées en stalles, comme le sont celles de nos omnibus. On est incomparablement mieux assis et plus à son aise dans les fauteuils d'aujourd'hui, mais il n'est pas inutile d'ajouter qu'en revanche les places sont incompara

blement plus chères. Il n'y a de fauteuils qu'à l'orchestre et au balcon ou à l'amphithéâtre des premières.

FÉERIE. La féerie est une pièce à grand spectacle, dont l'action repose toujours sur un sujet fantastique ou surnaturel, et dont l'élément merveilleux fait surtout les frais. Grâce à cet élément, qui lui permet de ne compter ni avec la logique des faits ni avec celle des idées, elle se meut tout à son aise et à sa fantaisie, dans un monde et dans un milieu conventionnels, sans prendre souci de la vraisemblance, et n'ayant d'autre objectif que de s'entourer de tout le prestige, de toute l'illusion, de toute la puissance que peuvent lui prêter le luxe de la mise en scène, la splendeur du décor, la richesse du costume, les grâces de la danse, le charme de la musique, en un mot tout ce que le déploiement scénique le plus fastueux, le plus étrange, le plus varié peut réunir pour surprendre, éblouir et enchanter le spectateur.

La féerie serait assurément un spectacle adorable, si elle était aux mains d'un vrai poète, se laissant entraîner librement au caprice de son imagination, et capable tout à la fois de charmer l'esprit de ses auditeurs et d'émerveiller leurs yeux. Par malheur, il arrive que l'on compte trop sur la beauté du spectacle matériel, et que celui-ci ne fait trop souvent que servir de passeport aux inepties les plus grossières et aux fables les plus ridicules, racontées dans une langue que désavouerait le dernier des cuistres littéraires. Malgré tout, le public court toujours en foule à toutes les féeries qu'on lui sert, parce qu'il adore ce spectacle vraiment magique que les progrès de la mise en scène savent rendre chaque jour plus séduisant, et qui n'a que le tort de laisser trop étouffer le principal sous les splendeurs d'un accessoire éblouissant. Nous n'en sommes plus, par malheur, au temps où Shakespeare écrivait la Tempête et le Songe d'une nuit d'été, et, sous ce rapport, il faut bien se contenter des rapsodies qui ont cours.

Le genre de la féerie n'est pas d'une exploitation aussi récente qu'on serait porté à le supposer, et, en ce qui concerne la France, ce n'est pas, comme on l'a dit parfois, sur les théâtres

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PLANCHE XXIV.

Affiche illustrée représentant deux des principaux personnages de la féerie les Pilules du Diable: Seringuinos et Sottinez. (Tiré de la collection d'affiches de M. Dessolliers.)

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fournissaient au machiniste un thème fécond et au

de notre ancien boulevard du Temple qu'il a pris naissance. Il y a tantôt deux siècles et public une suite d'étonnements sans cesse renoudemi que le public parisien a commencé à don-velés. Ce succès amena nécessairement les imitations, et dès lors le cadre des féeries fut irrévocaner des preuves de sa grande sympathie pour les pièces de ce genre, et l'ancien théâtre du blement fixé. Dans toutes les féeries possibles, les Marais se rendit fameux, dès le milieu du dix-personnages sont protégés par des puissances supé

septième siècle, par le luxe et la magnificence qu'il déployait dans ses grandes « pièces à machines, » qui n'étaient autre chose que des féeries, mais des féeries où la place occupée aujourd'hui par des fées et des enchanteurs était tenue par les dieux de l'Olympe. Avant même que Pierre Corneille eût fait représenter Andromède et la Toison d'or, qui sont de simples féeries, l'abbé Boyer avait, dès 1648, donné au Marais sa grande tragédie « à machines >> intitulée Ulysse dans l'île de Circé; c'est au même théâtre qu'il donna encore les Amours de Jupiter et de Sémélé, et que de Visé fit jouer successivement diverses pièces du même genre, les Amours de Vénus et d' Adonis (1670), les Amours du Soleil (1671), le Mariage de Bacchus (1672). Enfin la Psyché de Corneille et Molière, représentée en 1670, peut certainement passer pour une féerie, et il en faut dire autant de tous les

rieures, bonnes ou mauvaises, dont les influences se balancent, se combattent, se vainquent tour à tour, et qui arment leurs favoris de talismans plus ou moins efficaces. Au reste, l'invention était loin d'être nouvelle, et on la retrouve dans les arlequinades, où la possession de Colombine est toujours assurée à Arlequin par sa batte, don d'une fée bienfaisante, qui le défend contre les maléfices des mauvais génies. On comprend facilement combien cet antagonisme entre deux influences surnaturelles peut amener d'effets variés et d'étranges complications. Cependant, la tâche de l'auteur qui dispose de si fécondes ressources n'est pas aussi facile qu'elle le paraît au premier coup d'œil. En effet il est soumis, comme le librettiste, au compositeur, au contrôle du décorateur et du machiniste : et les possibilités du merveilleux théâtral, les opérations de l'escamotage à l'aide duquel s'exécutent les changements à vue, les transformations, etc., étant après tout assez bornées, il lui faut maintenir son imagination dans de certaines limites, et

opéras de Quinault et Lully, qui constituaient subordonner les fantaisies de l'invention aux né

des féeries extrêmement compliquées, entre autres Persée, Phaeton, Bellerophon et Proserpine. De sorte que quand, dans les dernières années du siècle dernier, le gentil petit théâtre des Jeunes-Artistes offrit à son public Arlequin dans un œuf, les 24 Heures d'Arlequin, quand, un peu plus tard, la Gaîté faisait courir tout Paris avec son fameux Pied de mouton, l'un et l'autre ne faisaient que renouer une tradition seulement interrompue.

C'est ce légendaire Pied de mouton, du reste, qui raviva le goût inépuisable des Parisiens pour la féerie, et qui, il faut le dire aussi, servit par la suite de type presque invariable pour la construction de ce genre de pièces. Voici ce qu'un écrivain théâtral, Saint-Agnan Choler, en disait, en parlant de la féerie au point de vue général :

Le Pied de mouton eut un nombre immense de représentations, et, en termes de journal, fit courir tout Paris. Dans cette pièce, un des personnages recevait d'une fée ou d'un génie un talisman à l'aide duquel il opérait une foule de merveilles, qui

cessités positives de l'exécution.

:

Du fond même de ce genre, essentiellement capricieux, et d'ailleurs peu porté aux prétentions littéraires, il résulte que toutes les libertés, toutes les licences même, lui sont permises, et qu'il ne reconnaît, en fait de limites et de règles, que celles dont nous venons de parler. Selon la volonté de l'auteur, il touche indifféremment au comique et au tragique il chante avec le vaudeville, il se répand avec la farce en gros rires et en plaisanteries dévergondées, il pousse avec le drame quelques cris de douleur et suspend aux yeux du spectateur une larme que sèche bientôt la variété, la mobilité qui est son essence. Aussi est-il impossible d'aborder, même en vagues paroles, cette poétique aux larges horizons. Tout ce qu'on peut dire de la féerie, c'est qu'elle doit être nécessairement surprenante, amusante si elle peut, intéressante si elle veut. Pour ajouter l'exemple au précepte, citons comme modèle du genre la célèbre féerie jouée au Cirque Olympique sous le titre de les Pilules du Diable.

Les Pilules du Diable ont en effet détrôné le

Pied de mouton dans l'affection des Parisiens, et depuis quarante ans qu'elle a paru pour la première fois, cette féerie véritablement amusante

a obtenu un nombre prodigieux de représenta- | tures nombreuses, telles que portes, fenêtres, tions, qui se chiffre aujourd'hui par près de etc.; on comprend la précision qu'il faut apquinze cents. Cependant, il faut dire que depuis porter dans l'ajustement de ces décors pour que un demi-siècle un grand nombre de féeries ont leur manœuvre se fasse aisément et qu'ils puisété représentées, qui presque toutes ont trouvé sent, sans accident, surgir du dessous par les de grands succès. Parmi les meilleures, on doit ouvertures étroites qui leur livrent passage. signaler la Biche au bois, les Sept Châteaux du Parfois, dans un changement à vue, un grand diable, le Petit Homme rouge, les Quatre Élé- nombre de ces fermes s'engouffrent à la fois ments, les Contes de la mère l'oie, puis les Sept dans le plancher, tandis que d'autres, en nomMerveilles du monde, le Chat botté, la Chatte bre aussi considérable, apparaissent pour forblanche, les Bibelots du Diable, les Mille et une mer ou compléter le nouveau décor. Il faut, on nuits, Rothomago, Riquet à la houppe, Cen- le conçoit, que ce double travail soit préparé drillon, Peau d'Ane, etc., etc. et combiné avec le plus grand soin, afin que la manœuvre puisse se faire rapidement, sûrement et sans hésitation.

La représentation d'une féerie exigeant un théâtre vaste et particulièrement machiné, ce genre de pièces ne se joue que sur un petit nombre de scènes, où les changements à vue, les trucs, les travestissements, les apothéoses, puissent se produire avec facilité. En première ligne, parmi ces théâtres, se trouve le Châtelet, qui a été construit et aménagé spécialement à cet effet, comme étant le successeur direct de l'ancien Cirque-Olympique du boulevard du Temple; viennent ensuite la Porte-Saint-Martin et la Gaîté, qui, l'une et l'autre, sont aussi très bien machinées et de façon à jouer les pièces à plus grand spectacle possible. Quant aux autres théâtres, ce n'est que par exception qu'on voit parfois l'un d'entre eux se livrer à un essai plus ou moins timide dans un domaine qui n'est pas le leur et qui ne saurait leur appartenir sérieusement.

FERMETURE. En matière de théâtre, fermeture et clôture ne sont point synonymes, comme on pourrait le croire. La clôture est généralement momentanée un théâtre fait sa clôture, pour une raison quelconque, mais en indiquant qu'il fera sa réouverture à une époque déterminée. Le mot fermeture implique au contraire avec lui quelque chose sinon de définitif, du moins d'indéfini. Si un directeur fait de mauvaises affaires et ne peut soutenir son exploitation, il fait la fermeture de son théâtre; si un scandale violent, des désordres publics se produisent dans un établissement de ce genre, et constituent un danger, l'autorité peut ordonner sa fermeture; des troubles civils ou politiques, une insurrection, une guerre, un siège, amènent naturellement la fermeture des théâtres. Comme on le voit, fermeture et clôture sont deux choses distinctes.

FERME. Terme de machinerie théâtrale. Une ferme est une partie de décoration montée sur châssis, qui se tient droite sur la scène et qui monte toujours des dessous, en passant par FESTIVAL. Ce nom s'applique à de les trappillons. Tout fragment de décor qui se grandes fêtes musicales consacrées surtout à tient debout et qui n'est ni rideau ni châssis de l'exécution d'œuvres dans lesquelles l'élément coulisses, est une ferme. Le fond d'un décor fermé choral tient une place prépondérante, telles est toujours une ferme; ferme aussi la maison- qu'oratorios, cantates, etc., et lorsque cette nette qui tient le milieu de la scène dans un exécution comprend un nombre très considéradécor de paysage, et l'arbre qui est auprès, et le ble de participants. Il faut bien le dire, la buisson qui se trouve au côté opposé; ferme en- France est fort arriérée sous ce rapport, et ne core, dans une place publique, la fontaine qui connaît guère que les festivals orphéoniques, s'élève à tel ou tel plan, et la statue placée sur qui ne tiennent à l'art véritable que par un fil son piedestal, et la colonne qu'on voit dans le singulièrement ténu. C'est surtout chez les peulointain. Il y a des fermes très développées et ples de race germanique, flamande et anglotrès compliquées, qui comportent des ouver-saxonne, où la culture musicale est très géné

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