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(La Chaussée), Francaleu dans la Métromanie (Piron), Géronte dans le Méchant (Gresset).

FIORITURES. - Ornements, d'un goût plus ou moins épuré, - plutôt moins que plus, que certains chanteurs se permettent d'ajouter sans façon au texte musical qu'ils sont chargés de transmettre au public. Nous pensons qu'il est peu de comédiens qui voulussent prendre sur eux de corriger les vers de Corneille, de Molière ou de Racine; mais nos chanteurs, qui sont doués généralement d'une prodigieuse confiance en eux-mêmes, ne se font aucun scrupule de corriger Rossini, Herold et Meyerbeer, pensant sans doute que ceux-ci devraient s'estimer trop heureux de les avoir pour collaborateurs, même au prix des solécismes harmoniques les plus prononcés.

FLONFLON. Ce mot, qui semble n'avoir été d'abord qu'une onomatopée destinée à rendre l'idée du son des instruments, est devenu ensuite un substantif à l'aide duquel on a caractérisé la musique et les refrains des chansons joyeuses et populaires. Sous sa première forme, on sait l'emploi qui en a été fait dans le refrain si connu :

Flon, flon, flon, lariradondaine, Gai, gai, gai, lariradondė ;...

sous la seconde, on a pris la coutume de l'employer pour lui faire désigner, d'une façon un peu dédaigneuse par rapport à la vraie musique, celle des couplets qui se chantaient naguère dans nos vaudevilles. C'est en ce sens qu'on disait « les flonflons du vaudeville », et que d'un opéra dont la musique était d'un caractère trop léger, voire un peu vulgaire, on disait encore : « Il n'y a que des flonflons. >> Pendant cent cinquante ans, les flonflons du vaudeville ont fait la joie de nos pères; qui sait si nos fils n'y reviendront pas ?

FOUETTÉ. Un des temps caractéristiques et fondamentaux de la danse.

FOIRE (THEATRES DE LA). Ce n'est qu'en tremblant que je touche à ce sujet sca

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breux, et que je vais essayer de donner quelques détails sur ces innombrables spectacles connus collectivement sous le nom de théâtres de la Foire, joie du Paris des dix-septième et dix-huitième siècles. Les renseignements sur ce point sont tellement vagues, tellement épars, tellement confus, qu'il est bien difficile de se retrouver dans ce dédale, et d'ailleurs la matière est si abondante qu'elle exigerait à elle seule plusieurs volumes. Si je bronche en un point, ou en quelques-uns, on voudra bien m'excuser. Mon ambition n'est autre que de rappeler par une vue d'ensemble ce que furent les grandes foires de Paris en ce qui touche les divertissements et les jeux publics qu'on y trouvait en foule, et je demande grâce d'avance pour les quelques erreurs de détail que pourront contenir ces lignes. L'essentiel est que rien d'important n'y soit oublié.

A une époque, dit M. Bourquelot, où les communications étaient difficiles et périlleuses, quand les lieux où l'on pouvait trouver à la fois des objets de luxe et des objets de nécessité étaient rares et besoins. Des franchises, des privilèges spéciaux éloignés, les foires satisfaisaient à beaucoup de donnaient aux marchands le moyen de compenser par des gains aisés et certains les dépenses du voyage; ils venaient en caravanes, et de puissants seigneurs répondaient de la sûreté de leurs personnes et de leurs bagages. Puis aux marchands de profession se joignaient quelques bourgeois du voisinage, quelques habitants des campagnes qui voulaient s'approvisionner ou se divertir; les pèlerins et les dévots accouraient sous prétexte de rendre hommage à un saint renommé, d'adorer une puissante relique, d'assister à une brillante cérémonie

religieuse; mille réjouissances, mille spectacles divers étaient offerts à la foule; les baladins, les côté des loges des débitants; des poètes et des joueurs de mystères établissaient leurs tréteaux à musiciens ambulants répétaient des chansons ou des airs aimés du peuple. Le droit de foire comptait parmi les privilèges des villes.

On voit combien les jeux, les divertissements publics, les spectacles de tout genre tiennent de près à l'histoire de ces immenses marchés périodiques qui se renouvelaient chaque année dans un grand nombre de villes de France et d'Europe. Paris, pour sa part, a eu de temps

presque immémorial des foires extrêmement | tous les spectacles. On n'avoit alors ni sauteurs, ni importantes, où affluaient des marchands et des débitants de toutes sortes, et qui attiraient la foule. Je ne parlerai pas de la foire de SaintDenis, qui remonte, dit-on, au septième siècle, non plus que de celle si célèbre du Lendit, non plus que de celles de Saint-Ladre, de SaintLazare et de Saint-Ouen; mais il me faut rappeler les deux plus fameuses, la foire SaintLaurent, qui succéda à la foire Saint-Lazare, puis la foire Saint-Germain, et ensuite les foires Saint-Clair et Saint-Ovide. Dans toutes celles-ci nous voyons des bateleurs, des saltimbanques, des loges de marionnettes, puis enfin de vrais théâtres venir se joindre aux boutiques et aux étalages qui de toutes parts faisaient

accourir les curieux.

La foire Saint-Laurent était établie dans l'enclos de ce nom, sur un emplacement vaste et superbe situé entre les rues du FaubourgSaint-Denis et du Faubourg-Saint-Martin, proche l'église Saint-Laurent. La foire SaintGermain, situé sur l'autre rive de la Seine, dans le faubourg Saint-Germain, était plus fastueuse, plus brillante, plus aristocratique que celle-ci. L'une et l'autre furent longtemps célèbres. Voici les renseignements que donnait sur elles, au point de vue qui nous occupe, un recueil spécial, le Calendrier historique des spectacles de Paris, en l'année 1751:

Les deux foires de Paris sont celles de SaintGermain et de Saint-Laurent. Celle-ci se tient en été, et l'autre en hyver. Elles ont varié souvent toutes deux, soit pour le tems, le lieu ou la durée. La foire Saint-Germain s'est tenue d'abord au mois d'octobre, et elle ne duroit que huit jours. On la remit au mois de mars, ensuite au mois de mai; on la prolongeoit quelquefois de quinze jours, de trois semaines, d'un mois; enfin elle a été fixée au mois de février, et elle dure ordinairement deux mois entiers, et quelquefois plus. La foire SaintLaurent, après plusieurs vicissitudes semblables, après avoir changé souvent de place, quoique toujours dans le Fauxbourg Saint-Martin, a été fixée au mois d'août, et dure à peu près autant que l'autre. Il seroit difficile d'assigner l'origine de ces deux foires; tout ce qu'on en sçait seulement, c'est que pendant plus de deux ou trois cents ans on n'y voyoit que des gens qui vendoient, et d'autres qui achetoient; c'étoit là à quoi se réduisoient

danseurs de corde, ni comédiens, ni marionnettes; et il n'y a guère que cent ans qu'on a commencé à y dresser des théâtres (1). Ce sont les marionnettes qui ont l'avantage de l'ancienneté ; le fameux Brioché y transporta ses machines, et il fut suivi de beaucoup d'autres dans le même genre. Ensuite parurent les animaux sauvages, tels que les lions, les tigres, les ours et les léopards qu'on faisoit voir dans différentes loges. Les géans succédèrent, et après eux vinrent les animaux familiers, comme les chiens, les chats, les singes, qu'on avoit formés à toutes sortes de tours pour tirer de l'argent du peuple qui venoit en foule à ces spectacles. On y vit ensuite des joueurs de gobelets, des sauteurs et des danseurs de corde qui attiroient aussi à leurs jeux beaucoup de monde; mais ce n'est qu'en 1678 qu'on commença à y représenter pour la première fois des pièces de théâtre. La plus ancienne que l'on connaisse est intitulée les Forces de l'amour et de la magie. C'est un divertissement comique en trois intermèdes, ou plutôt un mélange assez bisarre de sauts, de récits, de machines et de danses. Ces sortes de pièces étoient représentées par des sauteurs, qui formoient différentes troupes. On en comptoit trois principales en 1697. La première se nommoit la troupe des frères Allard; la seconde d'Alexandre Bertrand. La suppression de l'anportoit le nom de Maurice, et la troisième celui cienne troupe des Comédiens-Italiens, qui arriva cette même année, offrit un champ vaste aux entrepreneurs des jeux de la foire, qui, se regardant comme héritiers de leurs pièces de théâtre, en donnèrent plusieurs fragments à la foire de Saint-Laurent, ajoutant à leur troupe des acteurs propres à les représenter. Le public, qui regrettoit les Italiens, courut en foule en voir les copies, et s'y divertit beaucoup. Alors on construisit des salles de spectacles en forme, des théâtres, loges, parquet, etc. Les Comédiens-François, attentifs à leurs privilèges que cette nouveauté attaquoit, s'en plaignirent au lieutenant de police, qui défendit aux comédiens forains de représenter dans la suite aucune comédie. Ceux-ci appellèrent au Parlement de cette sentence; mais le Parlement ne leur fut pas favorable. Ils eurent recours alors à mille artifices pour se mettre à l'abri des poursuites des Comédiens. Ils obtinrent du Grand-Conseil un arrêt en leur faveur mais cet arrêt fut annulé par

:

(1) D'une façon permanente, peut-être. Mais dès 1596 on signale la présence, à la foire Saint-Germain, d'une troupe de comédiens de province.

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