페이지 이미지
PDF
ePub

APPOINTEMENTS.

Actrices pour les rolles.

vres, cy...

vres, cy.

1,500

1,200

Troisième actrice, mille livres, cy. 1,000
Quatrième actrice, neuf cens li-

vres, cy.

Cinquième actrice, huit cens li

tenüe de luy payer, sa vie durant, une pension
honneste, de sorte que dès qu'un homme de Première actrice, quinze cens li-
mérite met le pied sur le théâtre à Paris, il peut
faire fond sur une bonne rente de trois ou qua- Deuxième actrice, douze cens li-
tre mille livres tandis qu'il travaille, et d'une
somme suffisante pour vivre quand il veut quit-
ter. Coûtume très loüable, qui n'avoit lieu cy
devant que
dans la troupe royale, et que celle
que le roy a établie depuis peu veut prendre
pour une forte base de son affermissement.
Ainsi dans les troupes de Paris les places sont
comme érigées en charges, qui ne sçauroient
manquer; et à l'Hostel de Bourgogne, quand
un acteur ou une actrice vient à mourir, la
troupe fait un présent de cent pistoles à son
plus proche héritier, et luy donne dans la perte
qu'il a faite une consolation plus forte que les
meilleurs complimens. >>

Nous ignorons aujourd'hui ce que gagnaient, à l'époque où écrivait Chappuzeau, les chanteurs de l'Opéra; mais un document authentique nous renseigne pleinement sur les appointements attribués à tout le personnel de ce théâtre dans les commencements du dix-huitième siècle. Ce document est un État du nombre des personnes, tant hommes que filles, dont le Roi veut et entend que l'Académie royale de musique soit toujours composée, sans qu'il y puisse être augmenté ni diminué; cet état, signé du roi, est daté du « onzième janvier mil sept cent treize »; en voici le texte :

[merged small][merged small][ocr errors][merged small]

vres, cy.

Sixième actrice, sept cens livres, cy.
Pour les choeurs.

900

800

700

Vingt-deux hommes; sçavoir :
Vingt à quatre cens 1. cy. . . . 8,000
Et deux pages à deux cens livres
chacun, cy.

Douze filles.
Sçavoir, douze à quatre cens liv. cy
Danseurs.

49

6,100

8,400

400

Deux à mille 1. chacun, cy. . . . 2,000
Quatre à huit cens livres chacun, cy. 3,200
Quatre à six cens livres chacun, cy. 2,400
Deux à quatre cens livres chacun,
cy...

[blocks in formation]

4,800

8,400

800

[blocks in formation]

Batteur de mesure, mille livres, cy. 1,000
Dix instrumens du petit chœur, à
six cens livres chacun, cy. . . . 6,000
3,700 Douze dessus de violon à quatre

cens livres chacun, cy. . . . 4,800
Huit basses à quatre cens livres
chacun, cy..

[ocr errors]

1,500

vres, cy...

1,200

[blocks in formation]

3,200

Hautes-contre.

Deux quintes à quatre cens livres

Premier acteur, quinze cens li

[blocks in formation]
[blocks in formation]

Deux tailles à quatre cens livres

[merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]
[blocks in formation]

1,200

[blocks in formation]
[blocks in formation]
[blocks in formation]
[ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][graphic][merged small]

les traitements, tout en subissant une améliora- | 6,000 livres pour le premier maître de ballets tion, ne prenaient pas les proportions fantastiques que nous leur voyons de nos jours. Un règlement de 1792 fixe ainsi, gratifications comprises, les appointements de certains sujets de l'Opéra 9,000 livres pour les premiers sujets du chant, 7,000 livres pour les remplacements; 7,000 livres pour les premiers danseurs, 5,000 livres pour les remplacements;

et 3,500 pour le second; 4,000 livres pour le premier chef d'orchestre et 3,000 pour le second; 4,000 livres pour le premier chef du chant, et 2,500 pour le second; enfin, les traitements des artistes de l'orchestre oscillaient de sept cents à dix-huit cents livres, ceux des chœurs allaient de sept cents à quinze cents et ceux des figurants de six cents à douze cents,

APPOINTEMENTS.

Cela n'est pas encore formidable, mais patience! Le dix-neuvième siècle va s'ouvrir, et ce sera l'âge d'or des chanteurs et des comédiens. La Russie, dont les souverains, très friands de nos artistes français, feront de grands sacrifices personnels pour les enlever au public parisien, l'Angleterre, dont le dilettantisme opulent cherchera de son côté à attirer chez elle toutes les célébrités de la scène, l'Amérique enfin, qui ne compte point lorsqu'il s'agit de satisfaire ses caprices ou sa vanité, sembleront se liguer pour dépouiller la France et l'Italie de tout ce qui fait la gloire de leurs théâtres. C'est en Russie précisément que fut prononcé l'un des mots les plus caractéristiques et les plus spirituels de cette chasse à l'or par laquelle les artistes répondirent tout naturellement aux sollicitations dont ils étaient l'objet. Je ne sais plus quelle grande cantatrice émettait des prétentions encore inconnues au sujet du renouvellement de son engagement; le directeur, effrayé des conditions qu'elle voulait lui imposer, lui dit : « Mais vous n'y songez pas ! Vous me demandez plus que ce que gagne un feld-maréchal de Sa Majesté! Qu'à cela ne tienne, repartit la cantatrice avec beaucoup de sang-froid; Sa Majesté peut faire chanter ses feld-maréchaux si elle le trouve agréable! >>

Dès 1825, Mme Malibran touchait à Londres jusqu'à 3,000 et 3,500 francs par représentation, Mme Pasta en recevait 1,500 ou 2,000, et si certains artistes italiens consentaient à venir chanter chez nous à un prix beaucoup moindre, c'était uniquement dans le but de faire consacrer par la France leur renommée, et de pouvoir ensuite élever à l'étranger leurs prétentions en conséquence.

On doit remarquer que les appointements des comédiens sont toujours restés, jusqu'à ces dernières années, au-dessous de ceux des chanteurs. On donnait à cela pour raison que la voix étant un instrument fragile, qui se perdait de bonne heure et s'usait facilement, il fallait qu'en quelques années le chanteur gagnât de quoi vivre honorablement sur ses vieux jours. Cela n'a pas empêché certains chanteurs de se trouver dans une situation précaire à la suite d'un accident, comme Roger, ou de la perte de leur voix, comme de plus célèbres encore.

:

51

Quoi qu'il en soit, la progression était plus lente en France que partout ailleurs, bien que pourtant elle s'accentuât. En 1830, Adolphe Nourrit ne gagnait à l'Opéra que 30,000 fr.; il est vrai que lorsque M. Duprez vint lui succéder, ses appointements furent du double. Mule Mars, qui était la gloire et l'honneur de la Comédie-Française, ne gagnait guère plus que Nourrit. Mais Me Rachel, qui tenait évidemment de sa race certaine propension à la rapacité, illustra son séjour sur la première scène du monde par une guerre incessante faite à sa caisse engagée d'abord à raison de 4,000 fr. par an, en 1838, elle exigea, deux ans après, alors que son succès était assuré, 27,000 fr. d'appointements fixes, 18,000 fr. de feux, et une représentation à bénéfice assurée 15,000 fr., soit en tout 60,000 fr., tout en se réservant un congé de trois mois, qu'elle savait rendre productif. Et ce ne fut pas tout! On en vit bien d'autres par la suite. Il est vrai que dans le même temps Mme Jenny Lind, la fameuse cantatrice suédoise, recevait 5,000 fr. par soirée au théâtre de la Reine, à Londres, où elle devait chanter deux fois par semaine chaque année pendant cinq mois, ce qui lui faisait un total de 215,000 fr. pour cette saison de cinq mois. Nous voilà loin des 1,000 fr. que, quelque vingt ans plus tard, Mlle Adelina Patti recevait chaque soir à notre Théâtre-Italien, et qui ont tant fait crier les Parisiens. Mile Patti, à la vérité, a bien pris sa revanche depuis lors.

Je reviens à l'Opéra pour faire connaître le chiffre des appointements alloués il y a seize ans, en 1866, aux quatorze principaux artistes de ce théâtre. Voici ce petit tableau :

[ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors]

Et depuis lors, cela n'a fait que croître et embellir. On en est à se demander où s'arrêteront les prétentions des artistes, et ce que deviendra le théâtre à un moment donné. Aujourd'hui, Mme Sarah Bernhardt touche 1,000 fr. par soirée au Vaudeville, Mme Judic 500 fr. aux Variétés, Mile Jeanne Granier 400 fr. à la Renaissance... Et il y a quinze ans Mile Thérésa recevait dans un café-concert, à l'Alcazar, 300 fr. par soirée !... On peut, en voyant de telles choses, trouver modeste la situation des sociétaires de la Comédie-Française, qui ne touchent guère, à part entière, que 40,000 fr. par an. Et pendant ce temps, Mme Christine Nilsson consent à recevoir, pour une campagne de trois mois en Amérique, une somme d'un million, tous frais payés pour elle et sa suite.

Il faut avouer que c'est un beau métier aujourd'hui que celui de comédien, quand on arrive à la réputation. - Moins beau pourtant que celui de chanteur!

tout autre incident, burlesque ou curieux, qui attire l'attention générale.

Ce n'est pas d'aujourd'hui que le public se montre friand de pièces de ce genre. Dès 1662, les bonnes fortunes d'un laquais-don Juan, nommé Champagne, inspiraient à un auteur du nom de Bouchet une facétie intitulée Champagne coiffeur, qui fut jouée avec succès. En 1680, à l'époque où les médecins prescrivaient pour toutes sortes de maladies l'emploi du quinquina, la Comédie-Italienne représenta une petite pièce anonyme qui avait pour titre le Remède anglais ou Arlequin prince de Quinquina. L'année suivante, Paris ayant été mis tout en l'air par l'apparition d'une comète, Fontenelle donna à la Comédie-Française un à-propos intitulé la Comète. En 1683, la Comédie-Italienne offrit à son public une sorte de parodie intitulée Persée cuisinier, dont le héros était le fameux chanteur Dumény, qui venait d'obtenir un grand succès à l'Opéra dans le Persée de Lully, et qui, avant d'aborder victorieusement la scène, avait été cuisinier de M. de Foucault, intendant de Montauban. Le 24 octobre 1714, Dancourt donnait à la ComédieFrançaise une petite comédie intitulée le VertGalant, dont le souvenir n'était point consacré à Henri IV, comme on pourrait le croire, mais qui tirait son origine d'un fait-divers qui amusait alors les Parisiens, et qui consistait en ceci qu'un teinturier ayant surpris sa femme en conversation amoureuse, avait fait saisir le galant et s'était donné la satisfaction de le teindre en vert dans une de ses chaudières. Enfin, APPUYER. Dans la manœuvre des parmi les à-propos célèbres de ce temps (bien décors, le mot appuyer signifie élever, faire qu'on ne les qualifiât pas encore ainsi), il faut monter un objet. Si l'on veut faire monter du surtout citer une pièce en trois actes que Ledessous une ferme, un châssis, on dira au ma- grand fit jouer à la Comédie-Française sous le chiniste: Appuyez la ferme, Appuyez le châs-titre de Cartouche, et dont de Léris parle en sis. C'est le contraire du mot charger (Voy. ce ces termes : « C'est une de ces pièces qu'on mot).

APPORTER UNE LETTRE. Terme de dédain dont les comédiens se servent entre eux pour montrer le peu d'estime qu'ils font du talent d'un des leurs : « Il est à peine capable d'apporter une lettre. » Et cela parce que, dans beaucoup de pièces, certains rôles de domestiques, mâles ou femelles, consistent en une seule entrée faite par le personnage pour apporter une lettre à son maître ou à sa maîtresse.

A-PROPOS. C'est la qualification que l'on donne à certaines pièces, généralement de courtes dimensions, qui sont inspirées par un événement récent et qui cherchent à satisfaire la curiosité publique mise en éveil par un grand fait politique, un crime monstrueux, le gain d'une bataille, une découverte intéressante ou

:

doit regarder comme un vaudeville sur un événement nouveau et singulier à la première représentation, le 21 octobre 1721, l'impatience fut si grande que les acteurs ne purent achever la première scène de la comédie d'Ésope à la cour qu'on devait jouer d'abord; il fallut l'interrompre, et céder aux cris tumultueux du parterre qui demandoit Cartouche. Cette comédie avoit été composée avant la prise de Car

[merged small][ocr errors][merged small]

touche, sous le titre des Voleurs ou de l'Homme imprenable; mais elle ne fut pas jouée alors et dans cet état celle-ci eut treize représentations, dont la dernière se fit le 11 novembre, et ce fameux voleur fut exécuté le 20 suivant. >> A l'époque de la Révolution, si fertile en incidents dramatiques, en faits intéressant la nation entière, les à-propos surgissaient de

Cartouche à l'Hôtel de Ville.

tous côtés, sur tous les théâtres, inspirés soit par l'assassinat des plénipotentiaires francais à Rastadt, soit par le siège de Lille, soit par la prise de Toulon, soit par la mort héroïque du jeune Barra, soit par tout autre événement du même genre; mais ils prenaient généralement alors le nom de fait historique (Voy. ce mot). Depuis lors, il ne se passe guère de fait un peu saillant sans qu'il soit presque aussitôt porté sur nos théâtres à l'aide d'un ou de plusieurs à-propos.

ARABESQUE.

[ocr errors]

53

Terme de danse théâtrale, qui a été ainsi défini par Blasis, dans son Manuel complet de la danse:

Les professeurs de danse ont introduit ce terme dans leur art, pour exprimer des groupes pittoresques, formés de danseurs et de danseuses, entrelacés de mille manières différentes par le moyen de guirlandes, d'anneaux, de cerceaux entourés de fleurs, et quelquefois d'anciens instruments champêtres, qu'ils tiennent dans leurs mains. Ces attitudes enchanteresses, et ainsi diversifiées, nous rappellent ces bacchanales délicieuses que l'on voit sur d'antiques bas-reliefs; et par leur légèreté aérienne, leur variété, leurs agréments et les nombreux contrastes qu'elles présentent successivement, elles ont en quelque sorte rendu le mot arabesque naturel et propre à l'art de la danse.

[graphic]
[ocr errors]

ARCHIMIME. Les archimimes étaient, chez les Romains, des gens qui avaient le talent de contrefaire la démarche, les manières, les gestes, la parole même des personnes mortes ou vivantes. On ne les employa d'abord qu'au théâtre; mais ensuite on les admit dans les festins, et même aux funérailles, où, marchant après le cercueil et s'étant couverts des vêtements du défunt, dont ils reproduisaient les traits à l'aide d'un masque appliqué sur leur visage, ils peignaient, par leur danse, les actions les plus connues du personnage.

ARCHITECTURE THEATRALE. Dans l'art si compliqué, si admirable et si vaste de l'architecture, l'architecture théâtrale occupe une spécialité particulière et fort importante. Depuis qu'il existe des théâtres, c'est-à-dire depuis des temps fort reculés déjà, les architectes ont dû étudier d'une façon toute spéciale cette branche si intéressante et si considérable de leur art, car il est aisé d'imaginer les difficultés que présente la construction d'un édifice consacré aux représentations théâtrales.

Un théâtre, en effet, n'est pas un édifice ordinaire, et non seulement sa construction offre des complications de toute sorte, mais il renferme deux parties essentiellement distinctes, la scène et la salle, qui, non contentes d'exiger une grande harmonie entre elles, doivent s'accorder de telle sorte que l'acteur puisse toujours être en communion et en communica

« 이전계속 »