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TORERO OU TORÉADOR.

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Lagartijo et Frascuelo ont leurs partisans, | vaise compagnie, comme qui dirait des maquicomme autrefois Gluck et Piccinni. Bocaregra (le Sévillan) mérite aussi une place à part dans le livre d'or de la tauromachie. Parmi les picadores, El Francès vient en première ligne, ayant eu des centaines et encore des centaines de chevaux éventrés sous lui.

Les toreros sont d'ailleurs gens d'assez mau

gnons, très recherchés cependant par les gens du bel air. Aucuns sont la coqueluche des plus fières beautés. Un grand d'Espagne a plus de déférence pour un torero que pour un artiste ou un savant, si illustre soit-il. En veut-on une preuve ? La date est historique.

Le 18 juin 1875, un vendredi, s'il vous plaît !

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pli. >>

Frascuelo offrait un dîner de gala chez Fornos, | ballero muy complido, et chevalier très accomle premier restaurateur de Madrid, aux ministres et aux grands du royaume. Étaient présents: M. le duc de Sesto, chef du palais de S. M. Alphonse XII; M. Romero Robledo, ministre de l'intérieur; M. Orovio, ministre de l'instruction publique, etc., etc. Frascuelo porta la santé du jeune souverain, et le duc de Sesto, au nom du roi, celle de l'amphitryon, « première espada des Espagnes et des Amériques, y ca

Frascuelo s'est montré aux Parisiens, avec sa cuadrilla, lors de la représentation donnée au profit des inondés de Murcie, à l'Hippodrome, représentation à laquelle assistait également la reine Isabelle, devant qui notre torero s'inclina profondément. Toute l'Espagne est dans ce trait de moeurs guerre civile et taureaux. C'est le legs de Ferdinand VII.

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TOURNÉE. Il y a déjà longtemps que les acteurs en renom des principaux théâtres de Paris ont pris l'habitude de se faire accor

TOUR DE FAVEUR. - Dans les théâtres | cependant antérieure. Cette pièce obtient ainsi de Paris, les pièces sont généralement mises à ce qu'on appelle un tour de faveur. l'étude et offertes au public d'après l'ordre de leur réception, de façon que chacune ait régulièrement son tour. Il peut arriver cependant qu'un directeur soit obligé de faire fléchir la règle, et, dans l'intérêt de son théâtre, c'est-à-der chaque année un congé d'un mois ou deux, dire dans l'intérêt de tous, de produire une pièce avant telle autre dont la réception est

non pour se reposer, comme on pourrait le croire, mais pour aller se joindre à certaines

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avoir ruiné les pauvres directeurs de province, qui n'ont même plus la ressource de pouvoir jouer les nouveautés en vogue.

troupes de province et donner des représenta- | avec cet ouvrage, et se dissolvent ensuite, après tions qui pour eux sont généralement très fructueuses. Ils font ainsi des tournées, pendant lesquelles ils parcourent un plus ou moins grand nombre de villes. On voit aussi maintenant des troupes s'organiser spécialement à Paris. pour aller exploiter en province exclusivement une grande pièce à succès, dont l'auteur leur confie l'interprétation à l'exclusion de toute autre. Ces troupes font d'immenses tournées

TOURNOI. On ne saurait confondre le tournoi avec le carrousel. Tandis que celui-ci a toujours été un simple exercice équestre et parfaitement pacifique, le tournoi était un combat, qui, pour être courtois dans son principe,

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n'en devenait pas moins parfois meurtrier, 1 cle. Ils doivent leur naissance, dit-on, à un contre la volonté même de ceux qui y prenaient chevalier nommé Geoffroy de Preuilly, qui répart. Le tournoi, institué dans le but de per- gularisa les jeux armés des nobles de son temps mettre aux nobles et aux chevaliers de faire et les soumit à des lois fixes, nécessaires pour montre de leur adresse et de leur valeur, était un divertissement de ce genre, où, en dehors d'ailleurs soumis à des règles fixes, à une sorte de ces conditions, de graves dangers pouvaient de législation particulière. être courus par ceux qui y prenaient part. Il y avait deux sortes de tournois : les grands tournois, donnés par les souverains et les princes, et les petits tournois, donnés par les nobles

Les tournois proprement dits sont d'origine essentiellement française, et cette origine remonte aux environs du dixième siè

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Henri II est frappé mortellement par la lance du comte de Montgomery, dans le fameux tournoi de la rue

Saint-Antoine, eu 1559.

d'un rang inférieur; mais dans tous on dé- | plus élevée de leur logis, et plaçaient leur écusson ployait le plus grand faste et la plus grande magnificence.

Les tournois, a dit un écrivain spécial, avaient le plus souvent lieu à l'occasion d'un mariage, d'une naissance, d'un traité de paix, etc. Le prince ou le seigneur qui se proposait d'en donner un, le faisait annoncer dans les villes et les châteaux par la voix de ses hérauts d'armes. A l'époque indiquée, les chemins se couvraient d'une foule nombreuse nobles et non nobles accouraient de toutes parts, aussi avides de ce genre de spectacle que les Romains avaient pu l'être des jeux du cirque et de l'amphithéâtre. Dès leur arrivée au lieu de la fête, les combattants faisaient de leur blason fenêtre, c'est-à-dire arboraient leur bannière à la fenêtre la

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armorié sur un poteau planté devant la porte. Ils envoyaient en même temps leur heaume et leur écu aux seigneurs chargés de la police du tournoi, ou juges du camp, qui les exposaient dans un lieu où les dames allaient les visiter. Quand une dame avait reçu quelque offense de l'un d'eux, elle le recommandait en touchant son écu. L'accusation étant prouvée, le chevalier était puni et exclu de la fête. Les chevaliers admis à figurer comme acteurs dans les exercices, juraient entre les mains des juges d'observer fidèlement les lois du tournoi. Ils s'engageaient, entre autres choses, à ne se servir que d'armes gracieuses ou courtoises, c'est-à-dire de lances sans fer et d'épées sans pointe ni tranchant; à ne pas blesser le cheval de leur adversaire; à ne frapper qu'entre les quatre membres; à ne pas

se réunir plusieurs contre un seul; à ne pas attaquer celui qui aurait levé la visière de son casque ou dont le casque serait tombé, etc. Le lieu du tournoi consistait en une enceinte ou lice, formée d'une double barrière à hauteur d'appui, et dont un des côtés au moins était garni d'échafaudages de charpente formant des tribunes où se plaçaient les juges, les dames et les autres spectateurs il

lustres.

On distinguait dans les tournois plusieurs sortes d'exercices: le combat à la foule ou trespignée entre deux troupes de combattants à cheval; le pas d'armes, et la castille, où les deux groupes étaient soit à cheval, soit à pied; le combat à la barrière, où les deux partis étaient toujours à pied; la joute à la lance, qui avait lieu entre deux seuls cavaliers, etc. Bien que dans ces diverses sortes de combats toutes les précautions fussent prises pour éviter autant que possible les accidents, ceux-ci pourtant n'étaient pas rares, et ils devinrent nombreux à ce point que l'Église et les princes s'en émurent, et qu'à diverses reprises les tournois furent interdits, tantôt par l'autorité civile, tantôt par l'autorité religieuse. Mais on sait ce que peuvent les défenses de ce genre, lorsqu'il s'agit d'une coutume passée dans les mœurs, et surtout d'un divertissement en quelque sorte national, auquel chacun prend part soit comme acteur, soit comme spectateur. Pour ralentir la vogue des tournois, il ne fallut rien de moins que la blessure mortelle faite au roi Henri II, dans une joute à la lance, par le comte de Montgomery, son capitaine des gardes. Encore, comme nous le disions, ne fut-elle que ralentie, et vit-on peu d'années après Charles IX blessé à son tour, quoique moins grièvement, par la lance du duc de Guise. A partir de ce moment, les tournois furent définitivement abandonnés, et cédèrent la place aux carrousels.

TOURS DE GIBECIÈRE, DE GOBELETS, DE PASSE-PASSE.-Ce sont les tours que les escamoteurs de bas étage exécutaient autrefois sur les places publiques, en présence de la foule étonnée et naïve. Ces tours consistaient pour eux à faire passer et repasser rapidement de menus objets, tels que des muscades, d'un endroit dans un autre par l'effet de l'adresse et

de l'agilité des mains. De là le nom de tours de passe-passe. Et comme ils se servaient pour cela de plusieurs gobelets sous lesquels ils faisaient passer tour à tour les objets, on disait aussi tours de gobelets. Enfin, comme leur petit matériel était contenu dans une gibecière qu'ils portaient sur eux, on disait encore tours de gibecière.

« TOUS! TOUS! » C'est le cri par lequel la claque (car aujourd'hui le public véritable n'entre pour rien dans les manifestations de ce genre) rappelle, à la fin d'un acte ou d'une pièce, tous les acteurs qui ont pris part à son interprétation, afin de les « couvrir de bravos. » Jadis, le rappel était un honneur exceptionnel, accordé seulement, dans certaines circonstances particulières, à certains grands artistes, et par un public sincèrement enthousiaste. Aujourd'hui, on ne se contente plus de rappeler un comédien, on les rappelle « tous, » et ce soin est laissé à une claque stipendiée à cet effet. Mais la banalité même du fait lui enlève toute espèce de valeur ; et quand les comédiens sont revenus, se tenant tous par la main, recevoir les bravos d'une claque en délire, ils n'ont pas de quoi être plus émus que le public qui a assisté sans y participer à cette petite fête de famille.

TRADITION, TRADITIONS. On ne doit point confondre la tradition avec les traditions. La première, spéciale à la ComédieFrançaise, revêt un caractère de généralité, et se rapporte à la façon de parler, de dire, de comprendre et de jouer un rôle. Les traditions, qui sont de mise dans tous les théâtres, concernent certains jeux de scène d'un genre particulier, certains mouvements et même certains mots ajoutés à la mise en scène ou au texte primitifs, et qui sont destinés à obtenir un effet soit dramatique, soit le plus souvent comique, dont l'auteur n'avait pas conçu la pensée.

La tradition est le plus souvent insupportable, en ce sens que, si on l'observait à la lettre, elle pétrirait tous les comédiens dans le même moule et apporterait au théâtre la plus désolante uniformité. On voudrait l'imposer à des comédiens du talent le plus opposé, du tempé

TRADUCTION.

rament le plus divers, sans tenir compte du physique, des facultés, des aptitudes particuliers à chacun d'eux. Certainement l'art du théâtre, comme tous les autres arts, repose sur des lois générales, sur des données premières et raisonnées qui veulent être respectées; mais il y a loin de là à vouloir obliger tous les comédiens à marcher, à parler, à se mouvoir, à rire et à se moucher de la même manière. Les principes généraux de la diction théâtrale et de l'action scénique doivent assurément être inculqués aux jeunes comédiens; mais il ne faut pas les asservir à l'observance rigoureuse de détails puérils qui leur enlèverait toute initiative et toute originalité. C'est ce dont on ne se rend pas toujours suffisamment compte sur notre grande scène littéraire, où les nouveaux venus, à qui l'on oppose sans cesse « la tradition, >> ont la plus grande peine à faire admettre dans leur jeu quelque nouveauté et quelque personnalité.

TRADUCTION. - On a donné en France, depuis deux siècles, un grand nombre de traductions d'œuvres dramatiques étrangères, soit d'après les auteurs anciens, soit d'après les modernes. Mais les étrangers ont mis bien plus encore à contribution notre théâtre, toujours si riche et si florissant, et, à l'heure actuelle, nos bons écrivains dramatiques peuvent dire qu'ils sont joués sur toutes les scènes du monde, car il ne se présente pas chez nous une pièce importante qu'elle ne soit traduite aussitôt dans diverses langues.

Un exemple curieux de traduction est celui qui nous est offert par l'Andromaque de Racine, qui fut jouée en italien à Paris, à la Comédie-Italienne, le 15 mars 1725. Voici ce que le Mercure de France disait à ce sujet : «Le 15 mars 1725, les Comédiens-Italiens donnèrent la première représentation d'Andromaca; c'est une traduction très littérale en vers non rimés de la tragédie de Racine. Les principaux rôles d'Andromaque, d'Hermione, de Pyrrhus, d'Oreste et de Pylade étoient remplis par les demoiselles Silvia et Flaminia et par les sieurs Mario, Lelio et Dominique, habillés à la romaine. La pièce fut fort bien représentée, et cette nouveauté singulière a été

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goûtée de plusieurs personnes qui entendent parfaitement la poésie italienne, et qui sont à portée d'en sentir les beautés. Cette pièce fut imprimée sous le titre suivant : l'Andromaca, tragedia del sig. Racine, transportata dal Francese en versi italiani. Dans l'épître dédicatoire, adressée à Milord Peterborough, on apprend que plusieurs académiciens d'Italie ont concouru à faire cette traduction, que M. Fraguier a trouvée digne de l'original. C'est ainsi qu'il en parle dans l'approbation.» Et, de son côté, Riccoboni nous donne les détails suivants sur ladite traduction : L'Andromaque de

M. Racine fut traduite en vers non rimés italiens par des seigneurs de la ville de Modène, qui la représentèrent dans le temps que les troupes du roi de France étoient en ce pays, vers 1700. Ce qu'il y a de particulier à la traduction de cette pièce, c'est que chaque acteur traduisit son rôle, et la scène entière où il se trouvait avec Andromaque ou Hermione. Le baron de Rangoni, envoyé du duc de Modène en France, étoit un des acteurs de cette pièce et jouoit le rôle d'Oreste. >>

TRAGÉDIE. Comme toutes les formes de l'art, la tragédie eut son enfance, ses transformations et son épanouissement. Laissons Chamfort nous retracer ses origines premières :

Le hasard et Bacchus donnèrent les premières idées de la tragédie en Grèce. Bacchus, qui avoit trouvé le secret de cultiver la vigne et d'en tirer le vin, l'enseigna à un certain Icarius, dans une contrée de l'Attique qui prit depuis le nom d'Icarie. Cet homme un jour rencontra un bouc qui faisoit du dégât dans ses vignes, l'immola à son bienfaiteur, autant par intérêt que par reconnoissance. Des paysans, témoins de ce sacrifice, se mirent à danser autour de la victime, en chantant les louanges du dieu. Ce divertissement passager devint un usage annuel, puis sacrifice public, ensuite cérémonie universelle, et enfin spectacle profane. Car, comme tout étoit sacré dans l'antiquité payenne, et les temples à leur tour se métamorphosèrent en les jeux et les amusemens se tournèrent en fêtes, théâtres. Mais cela n'arriva que par degrés. Les Grecs venant à se polir, transportèrent dans leurs villes une fête née du loisir de la campagne. Les poètes les plus distingués se firent gloire de composer des hymnes religieuses en l'honneur de Bac

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