페이지 이미지
PDF
ePub
[graphic][subsumed][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][subsumed]

Tout le monde sçait que M. Granval, comédien | teurs qui finirent par avoir raison de ses prédu Roi, obtint il y a sept ou huit mois la permis- tentions. Bientôt les théâtres n'eurent plus le sion de donner huit bals publics à son profit dans monopole des bals, et des établissements se la salle de la Comédie-Françoise. On lui laissa la fondèrent où la danse faisait partie des diverliberté de choisir les jours qu'il jugeroit à propos tissements offerts au public. En 1773, on danpour ces assemblées. Il donna son premier bal le sait au Ranelagh, au bal d'Auteuil, au Colysée, au jardin des frères Ruggieri, les fameux arOn voit que l'Opéra avait trouvé des imita- tificiers, au Waux-hall de Torré, autre artifi

dimanche 6 mai 1753.

[graphic][merged small]

cier célèbre. Puis, avec la Révolution, les bals | la Tixeranderie. Et plus de 400 autres qui se publics, comme les théâtres, se multiplièrent nuiront réciproquement, parce que ce n'est pas d'une façon prodigieuse. « Ces divertissements, le désir d'amuser le public qui guide tous les disait un annaliste, se multiplient depuis la Ré- entrepreneurs de ces bals, mais le désir de gavolution. Il y en a un publiquement affiché chez gner de l'argent (1). » M. Blanchard, rue de Saintonge; un au Temple, chez M. Desbordes; un, rue de Lancry, chez un marchand de vin, c'est une fille qui en a l'inspection; un très beau et très suivi, rue de

A l'époque de la Restauration, et surtout sous la monarchie de Juillet, il y avait encore à

(1) Almanach général des Spectacles, 1791.

[graphic][subsumed][subsumed][subsumed][merged small][merged small][merged small][merged small][subsumed]

BALS (LES) AU THEATRE.

79

Paris beaucoup de bals publics, et l'on pou- | dernier théâtre que Musard, avant d'entrer en vait citer des établissements célèbres en ce vainqueur à l'Opéra, faisait ses prouesses, et genre, tels que le Prado, la Closerie des Lilas, c'est lui qu'un journal raillait de la façon que les bals Vivienne, les bals Chicard, Valentino, voici : le Jardin Turc, etc. Il semblait alors que Paris entier fût piqué de la tarentule, et la plupart de nos théâtres donnaient chaque hiver toute une série de bals masqués. Il y en avait à la Renaissance, à la Porte-Saint-Martin, aux Variétés, à l'Opéra-Comique, partout. C'est à ce

Oh! qu'il est beau, qu'il est sublime, qu'il est excentrique et idéal, ce monsieur Musard! Depuis le boulevard Saint-Martin jusqu'en Chine, vous ne trouverez pas une personne, pas une chose, pas un chef d'orchestre qui lui soit comparable. Mais qui n'a pas vu Musard aux fêtes nocturnes

[graphic][merged small]

de l'Opéra-Comique, celui-là n'a rien vu. Là, sur ce pont vénitien, le maestro, éclairé par mille bougies apparaît dans son vrai jour. Là, on le contemplerait des heures entières. Ce n'est pas un homme, ce n'est pas un musicien, c'est un dieu qui conduit l'orchestre. Tantôt il roule ses yeux comme deux boules enflammées; tantôt il les promène avec calme de droite à gauche et de gauche à droite. Son infatigable archet marque chaque note, depuis la ronde jusqu'à la double-croche, et semble conduire les sons jusqu'à l'oreille des auditeurs. Avec son regard, Musard magnétise tout ce qui l'entoure; avec son archet, il ramène les égarés, contient les audacieux, avertit les distraits, rallie

les traînards et maintient les fougueux. Dans l'adagio, dans l'andante, son visage est onctueux, sa bouche est riante, son attitude est pleine de dignité et de contemplation plastique. Dans l'allegro, son œil lance des éclairs, ses nerfs s'agitent, et tout son corps réalise la chimère du mouvement perpétuel. Alors il ne bat plus la mesure, il la frappe à coups redoublés, des pieds, des mains, des coudes et des genoux. Son pied fait voler la poussière en l'air, et jette de la poudre aux yeux.

Malgré ces railleries innocentes, Musard attirait beaucoup de monde à l'Opéra-Comique. Aujourd'hui, le goût de la danse a passé de nos

« 이전계속 »