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dans les décors ouverts, simulent l'air en effet et arrêtent le regard du spectateur, qui, sans cela, se perdrait dans le vide du cintre. (Voy. FRISES.)

gal, et le dernier l'Église. Autour de ces machines roulantes, des troupes de mimes et de danseurs exécutaient, au son des instrumens, les actions les plus remarquables du saint, et ceux qui étaient sur le char de la Renommée marquaient par leurs attitudes qu'ils allaient prendre la volée, pour les apprendre à l'univers. Cette pompe passa du port dans la ville, sous plusieurs arcs de triomphe. Les rues étaient décorées de belles tapisseries, et jonchées de fleurs. Sur des théâtres et des échafauds dressés sur les places publiques, on voyait une foule d'acteurs dont les danses vives s'unissaient à la symphonie la plus brillante, pour exprimer l'allégresse publique. On étala des richesses immenses dans cette fête, et l'image du saint fut ornée de pierreries qui valaient plus d'un million.

Les grandes fêtes nationales de la Révolution française, dans lesquelles la Convention semblait vouloir renouveler les spectacles majestueux de l'ancienne Grèce, ont donné dans certains de leurs divertissements l'idée du ballet ambulatoire. Dans ce nombre il faut tout particulièrement citer la superbe « Fête à l'Être suprême », qui fut célébrée le 20 prairial an II et dont le programme avait été tracé, dans le langage emphatique de l'époque, par le fameux peintre David.

BALLON (AVOIR DU). -On dit d'un danseur qu'il a du ballon lorsqu'il a la faculté de s'enlever de terre avec légèreté à une grande hauteur. « Observez le ballon, dit Blasis; rien ne peut être plus délicieux que de vous voir bondir avec une élasticité gracieuse dans vos pas, touchant à peine la terre, et semblant à chaque instant sur le point de voler dans l'air.»

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BARAQUE. La baraque est le théâtre des bateleurs et des saltimbanques qui courent les foires, théâtre en bois, naturellement, et construit de telle façon qu'il puisse se démonter pièce à pièce et se transporter facilement d'un endroit à un autre lorsque, la vendange étant faite d'un côté, il faut aller récolter ailleurs. Il y a des baraques de tout genre, de grandes et de petites, de luxueuses et de minables, de belles et de laides; il y a des baraques de chiens savants, de marionnettes, de pantomimes, de phénomènes, de prestidigitateurs, etc. Mais on doit remarquer que les baraques elles-mêmes se sont mises au ton de la civilisation moderne; certaines d'entre elles ont aujourd'hui un luxe de construction, de décors, d'éclairage, qui leur enlève cette mine bon enfant, ce caractère de naïveté qu'elles avaient naguère, et qui leur donne un aspect prétentieux peu en rapport avec le spectacle qu'elles produisent. C'est d'ailleurs, tout naturellement, le public qui fait les frais de cette inutile somptuosité, et la baraque, la classique baraque à

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du Nord, de Joconde dans Joconde, etc., etc. Les Italiens emploient le même terme que nous (baritono) pour caractériser cette voix et l'emploi auquel elle correspond.

basse et celle de ténor, participant à la fois de | le Médecin malgré lui, de Pierre dans l'Étoile l'une et de l'autre. Elle a donné son nom à l'un des emplois les plus importants du genre lyrique, soit dans l'opéra, soit dans l'opéra-comique. Font partie de cet emploi les rôles de don Juan dans Don Juan, d'Hamlet dans Hamlet, de Nevers dans les Huguenots, d'Hidraot dans Armide, de Nelusko dans l'Africaine, de Guillaume dans Guillaume Tell, et d'autre part ceux du sénéchal dans Jean de Paris, d'Hoël dans le Pardon de Ploërmel, de Sganarelle dans

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BASSE. C'est la voix d'homme la plus grave. Elle donne son nom à deux emplois du répertoire lyrique, ceux de première basse, qu'on appelle aussi basse chantante, et de seconde basse, que l'on qualifie aussi de basse

comique. Dans le premier de ces deux emplois, | Bartholo une seconde basse. Dans l'emploi de on distingue encore certains rôles dits de basse première basse doivent être compris les rôles de profonde parce qu'ils ont été écrits pour des Bertram dans Robert le Diable, de Balthazar voix exceptionnellement graves, comme l'était, dans la Favorite, du cardinal dans la Juive, par exemple, celle de Levasseur. Dans le Bar- de Marcel dans les Huguenots, de Leporello bier de Séville, Basile est une première basse et dans Don Juan, d'Olifour dans le Dieu et la

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Bayadere, de don Belflor dans le Toreador, de | par Solié, tels qu'Érasistrate dans Stratonice, le Falstaff dans le Songe d'une nuit d'été, etc.

Dans le répertoire de l'Opéra-Comique, on désignait autrefois sous le nom de bassestablier certains rôles de basse comique parmi

seigneur dans la Fausse Paysanne et Dalibour dans Euphrosine et Coradin.

BASSIN. Autrefois, dans les théâtres de

lesquels figurent surtout ceux qui furent créés province, lorsque arrivait le jour d'une repré

Bateleurs exécutant la danse à l'épée au son de la cornemuse.

tageuse pour quelques-uns, mais, il faut l'avouer, peu compatible avec le sentiment de la dignité humaine telle que nous la comprenons aujourd'hui, a depuis longtemps et complètement disparu.

sentation au bénéfice d'un acteur, le bénéficiaire | autre objet quelconque. Cette coutume, avanfaisait placer au contrôle un bassin d'argent destiné à recevoir les présents que pouvaient lui faire les amateurs de son talent. Il n'était pas rare, en effet, de voir certains spectateurs, qui estimaient la personne ou qui honoraient l'artiste, ne point se contenter de payer leur place au bureau, et placer dans le bassin soit un cadeau en argent, soit un bijou, soit un

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BASSO CANTANTE. C'est l'emploi qui, dans le répertoire de l'opéra italien, répond,

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comme son nom l'indique, à celui de basse chan- | tans, joueurs de farces, qui se montrent dans tante, ou première basse, dans l'opéra français. Assur, dans Semiramide, Basilio, dans il Barbiere di Siviglia, suffisent à caractériser cet emploi.

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les foires ou sur les places publiques pour l'amusement des badauds, qu'ils égaient et qu'ils récréent moyennant une modique rétribution. Si nous avions une distinction à faire, nous dirions qu'il nous semble que le vrai bateleur

sous ce nom toute une classe de saltimbanques, est surtout celui qui se livre à des exercices du faiseurs de tours, danseurs de corde, charla- corps tels que danseur de corde, équilibriste,

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de l'adresse qu'ils avaient acquise à certains | excès sous peine de bannissement. Les bateleurs

exercices du corps. Après la conquête romaine, on vit s'élever, sur le territoire de la Gaule, des théâtres et des amphithéâtres, et les jeux s'établirent de divers côtés; mais bientôt les invasions des barbares et la nuit effroyable des premiers temps de la monarchie franque firent disparaître tous les vestiges de ces divertissements. Ce n'est qu'ensuite que l'art enfantin et grossier des bateleurs et des histrions prit naissance, et qu'on vit se former des troupes de gens qui se proposèrent d'amuser le peuple par des farces qui n'étaient alors que ridicules et licencieuses, et contre la représentation desquelles l'Église tonna en vain. « Ce fut également en vain, dit un historien, que Charlemagne renouvela contre les bateleurs le quatrevingt-seizième canon du concile d'Afrique, et que, dans son capitulaire de 789, il les mit au nombre des personnes infâmes, auxquelles il

Ménestrels au moyen âge.

n'était permis d'intenter aucune action en justice. Les conciles de Mayence, de Tours, de Reims et de Châlon-sur-Saône, tenus en 813, défendirent aux évêques et à tous les ecclésiastiques d'assister aux spectacles des baladins (histriones), sous peine d'être suspendus: des prélats, des évêques, des abbés et même des abbesses, appelaient en effet souvent auprès d'eux des bateleurs pour s'amuser de leurs facéties. On avait même vu des clercs s'unir à eux pour jouer en public des obscénités (insolentias). Sous Louis le Débonnaire, des bateleurs avaient poussé l'impudence jusqu'à se revêtir des habits des religieux et des religieuses, et à jouer les aventures vraies ou fausses des couvents. Louis le Débonnaire défendit ces

furent tellement décriés, et ajoutons aussi, les désordres et les terreurs de la société furent tels aux neuvième et dixième siècles, qu'à l'époque de Hugues Capet il ne paraît pas qu'ils existassent encore, ou, au moins, que leur importance fût aussi grande que dans les siècles précédents. >>

Ce n'est qu'au douzième siècle qu'on les vit reparaître; mais ils avaient à compter alors avec les troubadours, qui commençaient à créer, dans le midi de la France, une riche et florissante littérature. Bientôt tous s'unirent, et, se complétant les uns les autres, on vit les troubadours, qui cherchaient à donner à leurs chants, à leurs poèmes, une forme quasi dramatique, s'adjoindre les jongleurs et les baladins et les leur donner à débiter, pour remplacer les farces improvisées et souvent immondes qui avaient cours jusqu'alors. Ménestrels, troubadours, jongleurs, bateleurs, filles de joie, se rassemblaient parfois en troupes, et visitaient les châteaux, où les nobles, les princes, les rois même les rétribuaient avec largesse. Bien plus, on vit des religieux faire une spéculation de louer des troupes de ce genre et les installer dans leurs couvents avec des tréteaux, trouvant par ce moyen l'occasion de vendre leur vin plus cher aux curieux, quand ils ne tiraient pas des baladins une rétribution plus ou moins considérable. Enfin les églises même n'étaient pas à l'abri des farceurs et de leurs farces, et l'on y vit s'élever des tréteaux, sur lesquels prêtres et clercs se livraient en personne à mille bouffonneries pour divertir leurs paroissiens. Ce fut au point que le concile de Béziers en 1223, celui de Salzbourg en 1310, crurent devoir fulminer contre de telles profanations; leurs objurgations et leurs défenses restèrent toutefois sans effet, et ce ne fut qu'au seizième siècle que l'autorité de l'Église devint assez puissante pour empêcher les bateleurs de souiller les lieux saints et les clercs de se joindre à eux dans leurs exercices.

De tout ceci il résulte que les jongleur (Voy. ce mot) avaient remplacé les bateleurs ; car si les deux mots représentent une idée analogue, une nuance les sépare pourtant. Mais les Clercs de la basoche, les confréries des Sot

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