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Ce Jeu qui n'a d'ancien que le nom, la maniere de le jouer étant nouvelle & plus divertiffante, trouvera des Partifans auffi-bien à Paris que dans les Provinces ; il eft de Compagnie en ce que l'on peut y jouer jufqu'à douze Perfonnes;& de Commerce, en ce que l'on n'y peut perdre qu'à proportion que valent les Jettons.

L'on joüoit autrefois ce Jeu jusqu'à ce que quelque Joueur eût perdu fon Enjeu, ce qui traînoit quelquefois trop loing, & d'autres fois faifoit finir d'abord la Partie par le malheur d'un Joueur; il convient par confequent mieux de regler les tours comme au Quadrille:on pourra donc à douze Perfonnes jouer 5. tours & à proportion lorfqu'on fera moins: un tour, c'eft le tems que chacun mêle une fois, & la Partie durera avec des Joueurs au fait du Jeu, environ une heure.

C

LE JEU

DE LA TONTINE.

V

Oicy un Jeu dont il n'a jamais paru de regle, & qui eft même inconnu à Paris, quoique l'on le joue affez communément dans quelques Provinces: on a lieu de croire qu'il fera reçû avec plaifir, puifqu'il eft fort amufant.

On peut jouer à la Tontine douze, ou quinze Perfonnes; plus l'on eft, plus le Jeu eft divertiffant.

Le Jeu de Cartes avec lequel on joue à la Tontine,eft un Jeu entier, où toutes les petites font.

Il faut avant que de commencer,prendre chacun une Prife compofée de douze, quinze, ou vingt Jettons; plus ou moins, que l'on fait valoir ce que l'on veut, & chacun en commençant la Partie doit mettre trois Jettons dans le Corbillon qui eft au milieu de la Table; enfuite celui qui doit mêler ayant fait

couper le Joueur de fa gauche, tourne une Carte de deffus le Talon pour chaque Joueur felon fon rang & en prend une également pour luy.

Le Joueur qui fe trouve un Roy par la Carte tournée, pour luy, tire trois Jettons du Corbillon à fon profit; fi c'est une Dame,il en tire deux; pour unValet un; celui qui a un Dix ne tire nyne met rien;celui qui a un As,donne à son Voifin à gauche un Jetton; celui qui fe trouve avoir un Deux,en donne deux à fon fecond Voifin à gauche ; & celui qui a un Trois, en donne trois à fon troifiéme Voifin à gauche; à l'égard de celui qui a un Quatre, il met deux de fes Jettons au Corbillon; un Cinq, y en doit un; un Six deux; un Sept un; un Huit deux; & un Neuf un ; on observe exactement de payer, & de fe faire payer, après quoi le Joueur à la droite de celui qui a mêlé, ramaffe les Cartes, & mêle. Le Coup fe joue de la même forte, & chacun mêle à fon tour.

Ceux qui ont perdu tous leurs Jettons font morts: mais ce n'eft pas à dire qu'ils ayent perdu entierement efperance, puisqu'ils peuvent revivre par le moyen de l'As que fon Voifin à droite peut avoir, & qui lui procure un Jetton, ou par un Deux que fon fecond

Voifin à droite peut avoir, qui lui en vaudroit deux,ou bien par un Trois que fon troifiéme Voifin à droite peut avoir,: & qui lui en vaudroit trois.

Un Joueur avec un feul Jetton joue comme celui qui en a encore dix ou! douze, & s'il perd deux Jettons ou trois d'un coup, en donnant celui qu'il a, il eft quitte.

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LesJoueurs qui font morts,n'ont point de Cartes devant eux,ny ne mêlent pas, encore que leur tour vienne, que lorfqu'on les a fait revivre, auquel cas ils jouent de nouveau, & celui enfin, qui feulrefte avec quelques Jettons,est, celui qui gagne la Partie & tire ce que chacun a mis pour la Prise.

LE JEU

DE LA LOTTERIE.

Oicy fans contredit le Jeu de Carles le plus amufant, & d'un plus grand Commerce; la beauté de ce Jeu confifte à y jouer dix ou douze ou davantage même fi l'on peut & pas! moins de quatre ou ding.

On prend pour cela deux Jeux de Cartes où font toutes les petites, l'un fert pour faire les Lots de la Lotterie & l'autre les Billets.

Chacun doit prendre un certain nombre de Jettons, plus ou moins ; c'eft à la volonté des Joueurs, & on les fait valoir ce que l'on veut.

Les conventions faites, chacun donne les Jettons qu'il a pour fa Prife & met tout enfemble dans une Boëte ou Bourse au milieu de la Table, ils compofent le fond de la Lotterie.

Chacun étant rangé au tour de la Table, deux des Joueurs prennent un Jeu de cartes, & comme il n'importe pas à qui le donnera, & qu'il n'y a nul avantage d'être premier ou dernier, c'eft une honnêteté qu'on a pour ceux à qui on prefente les cartes.

Cela obfervé, après avoir bien battu les cartes, & fait couper par les Joueurs de la gauche qui ont les Jeux de cartes; un des Joueurs diftribuë de l'un des jeux de cartes, une carte à chaque Joueur, toutes ces cartes doivent refter couvertes, & on les appelle les Lots; quand ces Lots font ainfi étalés sur Table, chacun qui en a un vis-àvis de foy, eft libre d'y mettre le nombre de Jettons que bon lui femble, en

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