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TIONS

datte, chez les Angeliers. D'Amboise fleuriffoit encore au commencement du TRADUC feiziéme fiécle, & il avoit été contem- D'OVIDE porain d'Octavien de Saint Gelais. EN PROSE Avant Sainte Marthe, Lazare de ET EN Baïf avoit traduit la fable de Caunus & VERS. de Byblis, qui eft l'onziéme fable du livre neuvième. Cette verfion qui eft fort libre, eft en vers françois de dix fyllabes, imprimée en 1550. à la fuite de la traduction du même de la Tragédie d'Euripide intitulée, Hecube. Baïf adreffe la fable de Byblis aux filles pour les engager à ne point fuivre comme elles les dangéreux attraits d'une paffion criminelle.

Six ans après, Barthelemi Aneau qui avoit été ami de Marot, fit réimprimer la traduction que ce Poëte avoit faite des deux premiers livres des Métamorphofes, avec quelques changemens de fa façon, & il y joignit la traduction du troifiéme livre que lui-même avoit compofée après la mort de fon ami. Elle ne vaut pas celle de Marot au moins pour le ftile & pour la facilité de la verfification.

Aneau adreffa cette édition à Meffieurs François & Leonard Pornas, freres, jeunes gens de Lyon, qu'il excite par

TIONS D'OVIDE

EN PROSE

ET

VERS.

EN

de bonnes raifons à l'amour de l'étude. Il

TRADUC- y joignit un difcours pour fervir de préparation à la lecture d'Ovide & des autres Poëtes fabuleux. Ony voit quelque érudition, mais confuse & mal digérée. J'aime beaucoup mieux fes notes marginales : elles ne font pas inutiles pour profiter de la lecture des Métamorphofes, & l'on y fent un Auteur attentif à faire fervir l'étude des Ecrivains profanes à la direction des moeurs. Ces notes d'ailleurs font courtes & précises. Il parle ainsi lui-même de la traduction de Marot & de la fienne.

Clement Marot, le bon françois Poëte,
Qui en hault vol, plus hault chant réclama
Chantant, montant ainfi que l'aloëtte;
Les deux premiers d'Ovide transforma
En vers françois : puys les yeux lui ferma
Mort qui n'y mord,au moins fur fes escriptz
Car mort n'a point pouvoir fur les efpritz.
Aneau après ce troifiéme a tourné
Au propre, & près des vers latins compris,
Et par doubletz d'onze & dix alterné.

Son deffein avoit été de traduire le
reste: mais mon entreprise très-négligente,
dit-il, a été prévenue par François Habert
qui par merveilleufe félicité & facilité a

tourné

tourné la plus grande partie, & eft après à parachever le démourant.

TRADUC

D'OVIDE

EN PROSI

Habert qui vivoit fous François I. TIONS & Henri II. eft le premier en effet qui ait publié une traduction entie- ET EN re des quinze livres des Métamorpho- VERS. fes. Il paroît qu'il y travailloit dès

l'an 1551. &

par que c'étoit

ordre du

Roi, puifque dans l'Epître dédicatoire de fa verfion des Satyres d'Horace qui eft de cette année, il dit :

2

Ces jours paffés, Ovide intermettant
Que pour le Roy ma main va tranflatant,
J'ai mis mon œil fur les fermons d'Horace.
Il s'affectionna tellement pour cet ou
vrage d'Ovide, qu'il fe perfuada que
l'on y trouvoit tout ce qui peut fatis-
faire davantage dans les autres Ecri-
vains qui ont illuftré Athènes & Rome,
fans en excepter Homere, Ciceron, tous
les Philofophes, tous les Orateurs. C'est
ce qu'il dit dans fon Epître à Hen-
ri II. lorfqu'il lui préfenta fa traduc-
tion complette. Les fix premiers livres
avoient déja été offerts à ce Prince;
mais je n'ai pû découvrir en quelle an-
née. Habert dit feulement dans la mê
me Epître.

Et pour autant, Sire, que dès lontems
Votre grandeur Royalle où je prétends
Tome VI.

B

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Tout mon appuy, avoit entre autre chofe
Veu mes labeurs de la Métamorphofe
Ovidienne, & qu'à ce grand volume
Impofé fin n'avoit encor ma plume;
Mais tout ainfi que le tems l'a fouffert,
Vous en avois les fix livres offert,
J'ai bien voulu mettre fin à cet œuvre...
Et ayant mis par humble affection
Derniere main à ma tranflation,
Offre vous fais du labeur poëtique
Deu à un Roy, comme vous, magnifique.
Cette verfion qui a dû paroître avant
1559. puifque Henri II. mourut cette
année, eft, comme cette Epître, en
vers de dix fyllabes: & quoique d'un
ftile fort mauvais, & peu exacte pour
le fens, Habert en étoit fi fatisfait qu'il
ne craint pas de dire au Roi:

Me fuadant qu'à votre Translateur
France ne doit moins de gré qu'à l'Auteur,
L'œuvre duquel, n'en déplaife à Homere,
Doit être dit des hiftoires la mere.

Christophe Deffrans, Ecuyer, Seigneur de la Jalouziere & de la Chafloniere, près de Nyort en Poitou, crut, fans doute, qu'il pouvoit encore moiffonner quelque gloire après Habert, lorfqu'il entreprit dans le même fiécle de don

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TRADUC

TIONS D'OVIDS

ner une autre traduction des Métamorphofes en vers françois. Il choifit le genre héroïque, comme plus propre à foutenir la fublimité de l'ouvrage d'Ovide, EN PROSE & il annonça le fien fous le titre auffi ET EN obfcur que faftueux, d'Hiftoires des Poë- VERS tes comprifes au grand Olympe. Si le titre d'un livre doit en être comme l'abregé, s'il doit en faire connoître clairement le deffein, jamais titre ne fut moins convenable que celui-ci. Rien ne reffem ble moins à l'hiftoire des Poëtes que les Métamorphofes d'Ovide: à moins que Deffrans n'ait voulu faire entendre que les Métamorphofes font un de ces ouvrages où les Poëtes peuvent puifer plus abondamment que dans tout autre, des fujets dignes d'exercer leurs talens.

Dans le même titre, Deffrans annonce des additions & hiftoires propres pour la poëfie. Mais que veut-il dire encore? Dans l'édition de fon ouvrage faite à Nyort en 1595. je ne vois rien de plus qu'une traduction des Méta. morphofes, & point d'additions, finon que cette verfion eft extrêmement paraphrafée. Si c'est là ce que l'Auteur a voulu faire entendre, je lui accorderai qu'il a beaucoup prêté à Ovide, mais c'eft certainement fans l'enrichir.

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