деклами

point apparemment. Le maître devint mê difciple. On voit par les tableaux que le P gin a faits à la Chapelle de Sixte au Vat qu'il avoit appris de Raphaël.

Un autre indice de génie dans les je gens, c'eft de faire des progrès très-lents les arts & dans les ufages, & les pratiques font l'occupation générale du commun des meş durant l'adolefcence, en même tems qu jeunes gens s'avancent à pas de géant dar profeffion à laquelle la nature les a destinés tierement. Nés uniquement pour cette pro fion, leur efprit paroît au-deffous du médio quand ils veulent l'appliquer à d'autres cho Ils les apprennent avec peine, & ils les fon mauvaise grace. Ainfi le Peintre Eleve d l'efprit s'abandonne aux idées qui ont rappo fa profeffion, qui fe forme plus lentement p le commerce du monde que les jeunes gens fon âge, que fa vivacité fait paroître étour & que la distraction, qui vient de fon tention continuelle à fes idées, rend gaud dans fes manieres, devient ordinairement Artifan excellent. Ses défauts mêmes font u preuve de l'activité de fon génie. Le mo de n'eft pour lui qu'un affemblage d'objets pr

pres à être imités avec des couleurs. Ce qu'il trouve de plus héroïque dans la vie de CharlesQuint, c'est que ce grand Empereur ait ramasfé lui-même le pinceau du Titien. Ne défabufez pas fi-tôt un jeune Artisan, trop prévenu fur la confidération que fon art mérite, & laiffez-lui croire du moins durant les premieres années de fon travail, que les hommes illuftres dans les arts & dans les fciences, tiennent encore aujourd'hui le même rang dans le monde qu'ils y tenoient autrefois en Grece. L'expérience ne le défabufera peut-être que trop tôt.

Nous avons dit qu'il n'y avoit pas d'hommes, généralement parlant, qui n'apportât, en naiffant, quelque talent propre aux besoins ou aux agrémens de la fociété; mais tous ces talens font différens. Il eft des hommes qui viennent au monde avec un talent déterminé pour une certaine profeffion: d'autres naissent propres à différentes profeffions. Ils font capables de réuffir en plufieurs, mais auffi leurs fuccès

n'y fçauroient être que médiocres. La les met au monde pour fuppléer à la dife hommes de génie, destinés à faire des pro dans une sphere, hors de laquelle ils n'a pointd'activité.

Véritablement un homme propre à réuffi plufieurs profeffions, eft très rarement un me propre à réuffir éminemment dans au C'est ainsi qu'une terre propre à porter pluf efpeces de plantes, ne fçauroit donner à au de ces plantes la même perfection, où elle viendroit dans un terroir qui lui feroit prop spécialement, qu'il ne conviendroit point autres efpeces. Une terre auffi propre à po des raifins qu'à porter du bled, ne rapporte n vin exquis, ni du bled excellent. Les mêmes lités qui rendent une terre spécialement pro pour une certaine plante, font qu'elle ne v rien pour une autre plante.

Quand un de ces efprits indéterminés, qui font propres à tout, que parce qu'ils ne fo propres à rien, est conduit fur le Parnaffe par conjonctures, il apprend les regles de la Poë affez-bien pour ne point faire des fautes groff res. Il s'attache ordinairement à quelque Aute qu'il choifit pour fon modéle. Il fe nourrit l'e

prit des pensées de fon original, & il charge fa mémoire de ses expreffions. Comme les personnes, dont je parle, destinées pour être la pépiniere des Artifans médiocres, n'ont pas les yeux ouverts par le génie, notre imitateur ne fçauroit appercevoir dans la nature même ce qu'il y faut choisir pour l'imiter. Il ne peut les difcerner que dans les copies de la nature, faites par des hommes de génie. Si cet Artifan imitateur a du fens, quoique né pauvre, pour ainfi dire, il fubfifte honorablement du butin qu'il fait dans le patrimoine d'autrui. Il verfifie fi correctement, & furtout il rime fi richement, que ses ouvrages nouveaux ne laiffent pas d'avoir un certain cours dans le monde. Si leur Auteur n'y paffe pas pour un génie, il y paffe du moins pour être bel efprit. Il est impoffible, dit-on, de compofer de meilleurs vers, à moins que d'être Poëte. Qu'il évite feulement de fe commettre avec le public attroupé, je veux dire de compofer pour le théâtre. Les vers les mieux faits, mais vuides d'invention, ou riches uniquement d'une poëfie empruntée, ne veulent être produits qu'avec un grand ménagement. Il n'y a que certains réduits qui foient propres à leur fervir de berceaux. Il faut qu'ils ne voyent

le jour d'abord que devant certaines perf & que les indifférens ne les entendent q avoir été informés que tels & tels les prouvés. La prévention que ces applaudif inspirent, en impofe du moins durant q

tems.

que

Si notre Artisan imitateur manque de 1 employe hors de propos les traits & les e fions de fon modéle, & fes vers ne nous des réminiscences mal placées : il f duit dans la production de fes ouvrages c dans leur compofition: il affronte le publ femblé avec plus d'intrépidité, que Raci Quinault n'en avoient dans de pareilles tures. Sifflé fur un théâtre, il va fe faire fur l'autre. Plus méprifé, à mesure qu'il e connu, fon nom devient enfin l'appellation le public fe fert pour défigner un méchant te. Il est heureux, quand fa honte ne lui pas.

Ces efprits médiocrement propres à beau de chofes, ont la même destinée, quand o applique à la Peinture. Un homme de trempe, que les conjonctures engagent faire Peintre, imite fervilement, plutôt qu' tement, le goût de fon maître dans les con