페이지 이미지
PDF
ePub
[ocr errors]

GÉRONTE.

Mais il joint un bien considérable à une grande naissance.

LA COMTESSE, en haussant les épaules

[blocks in formation]

LA COMTESSE, l'interrompant, d'un ton imposant.
Allez, allez, Monsieur, vous n'y pensez pas.
GÉRONTE.

Votre marquis n'a rien, et croit encore nous honorer beaucoup.

[merged small][ocr errors]

Il a un beau nom et un régiment; bien vena partout. Appelez-vous cela rien?

GÉRONTE.

A peu près. Tout cela, bien additionné, ne fait souvent, en somme, que de la fatuité et des dettes.

LA COMTESSE.

Encore, Monsieur, le mérite de la naissance....
GÉRONTE, l'interrompant.

L'argent, morbleu! l'argent; voilà ce que j'ap pelle du mérite, moi. Je veux un mérite qui rapporte. Dites-moi ce qu'un homme a, je vous dirai ce qu'il vaut. Il n'y a que cela de réel. Esprit, naissance, qu'est-ce que cela produit par an?

LA COMTESSE.

Ah! fi! l'horreur !

GÉRONTE.

Mon dieu, ma sœur, parce que vous êtes de

qualité

qualité, vous vous piquez de grands sentimens ; je m'attache au solide, moi.

LA COMTESSE.

On voit cependant qu'au milieu de vos richesses, la qualité en impose à vous et à vos semblables.

GÉRONTE.

Parce que nous sommes des sots. Cela est plus que nous, il est vrai.

fort

LA COMTESSE, d'un air imposant.

Laissons cela, Monsieur, et revenons au marquis. C'est un homme qui vous convient pour gendre.

Mais...

GÉRONTE.

LA COMTESSE, l'interrompant, en báillant. Oh! çà, Monsieur, allez-vous me donner mes vapeurs? Vous êtes d'une contradiction...

GERONTE, l'interrompant, à son tour.
Non, non, ma sœur, non.

LA COMTESSE.

Ah! vous savez que j'ai une délicatesse de nerfs, une sensibilité..... Ce sont des cheveux que mes nerfs, et vous avez la cruauté...

GÉRONTE, l'interrompant.

Pardon! ma sœur, voilà qui est fait; le marquis sera mon gendre.... Il faudroit pourtant savoir si ma fille....

LA COMTESSE, l'interrompant.

Votre fille, Monsieur, est d'un âge où l'on ne connoît ni soi, ni les autres.

RÉPERTOIRE. Tome XLVI.

23

270

On pourroit...

GERO
GERONTE.

LA COMTESSE, l'interrompant.

Le marquis est en passe de tout. Il y a même un duché dans sa maison, et qui pourroit lui tomber un jour. Ne seroit-il pas bien flatteur, pour vous, que votre fille eût le tabouret ?

GÉRONTE.

Legrand avantage d'avoir un tabouret ailleurs, quand on peut avoir un bon fauteuil chez soi!

LA COMTESSE.

Ailleurs!..... En vérité, Monsieur, vous vous servez de termes...

GERONTE, l'interrompant.

Bon! n'allez-vous pas me chicaner sur un mot?

LA COMTESSE.

Que ce soit donc une chose finie,

SCÈNE XVII,

GÉRONTE, LA COMTESSE, LE MARQUIS,
FINETTE, UNE AUTRE FEMME DE LA COMTESSE.

LẠ COMTESSE, au marquis, en l'apercevant

rentrer.

An! monsieur le Marquis, vous venez à propos. Voici le père de Julie, qui agrée votre recherche, et s'en tient fort honoré,

[merged small][merged small][ocr errors]

LE MARQUis.

C'est moi, Monsieur, qui...

LA COMTESSE, l'interrompant.

Oh! des complimens! de l'ennui!..... (A Géronte.) Allez, Monsieur, allez présenter monsieur le Marquis à Julie; cela vaudra mieux que tous les complimens du monde,

(Géronte sort et emmène le marquis.)

SCÈNE XVIII.

LA COMTESSE, FINETTE, UNE AUTRE

FEMME DE LA COMTESSE.

LA COMTESSE, à Finette.

CES petits bourgeois ont des idées bien étranges!..... Mais, parlons de quelque chose qui soit plus agréable... Ne le trouves-tu pas charmant, Finette?

Qui, Madame ?

FINETTE.

LA COMTESSE.

Le marquis... Mais c'est un homme unique!

FINETTE.

Je vois, Madame, qu'il a fort le bonheur de vous plaire.

LA COMTESSE.

Assurément...( Tout en causant, la toilette va son train.) Voilà une boucle qui tombe: relevez

la... Son air m'enchante, son ton, ses manières. C'est qu'il est de ces gens dont une femme se fait honneur.

FINETTE.

Ma foi! Madame, je n'entends rien à cet honneur-là. Il n'est apparemment qu'à l'usage des grandes dames. Quant ́au marquis, je n'oserois vous répéter ce qu'on en dit. Il vous plaît; et je

me tais.

LA COMTESSE.

Quelle gaucherie ! comme vous mettez cette plume!... Eh! qu'en dit-on, je vous prie, Mademoiselle? Parlez; je vous l'ordonne.

FINETTE.

Puisque vous le voulez, Madame, on dit que ce n'est qu'un fat, mis à la mode par deux ou trois coquettes.u

LA COMTESSE.

N'en dit-on que cela ?... Vous m'assommez la tête..... Va, ma pauvre enfant, les mots de fat et de coquette ont été inventés par l'envie pour dénigrer les hommes aimables et les jolies femmes. Apprends de moi que tout homme est fat quand il a de quoi l'être, et que, de son côté, avec de l'esprit et des grâces, toute femme est coquette.

FINETTE.

Quoi! Madame?...

LA COMTESSE, l'interrompant, en minaudant de1 vant son miroir.

Est-il rien de plus flatteur que de plaire, que

« 이전계속 »