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ronte de petit bourgeois, comme si elle n'étoit plus la parente de son frère, et ses vapeurs de commande, que ce benêt de frère prend pour bonnés.

LA COMTESSE, se démasquant. Je n'y puis plus tenir.

LE MARQUIS, à part et étonné.

Que vois-je ?

LA COMTESSE.

Celle dont vous faites un si beau portrait, monstre que vous êtes.

CIDALISE, au marquis, en passant de l'autre côté et en le tirant par la manche.

Vous mériteriez bien aussi quelque épithète de ma part; mais je m'en tiens au mépris.

GERONTE, se levant de dessus le sopha et s'avançant, au marquis.

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Et moi, qui étois dans ce coin, d'où j'ai tout entendu, trouvez bon, monsieur le Marquis, que je me joigne à ces dames, et que je vous conseille de vous pourvoir d'un autre intendant. Je ne me sens pas digne de l'honneur d'être ruiné par vous.

SCÈNE XXVI.

GÉRONTE, LA COMTESSE, JULIE, CIDALISE, LE MARQUIS, DORANTE.

JULIE, à Géronte, en se jetant à ses pieds avec Dorante.

SOUFFREZ, mon père, que Dorante et moi nous embrassions vos genoux.

GÉRONTE, la relevant, ainsi que Dorante. Levez-vous, ma fille. (A Dorante.) Embrassezmoi, Dorante. Vous serez demain mon gendre. LE MARQUIS, en se retirant.

Monsieur... je vous baise les mains.

(Il sort.)

SCÈNE XXVII.

GÉRONTE, LA COMTESSE, JULIE, CIDALISE, DORANTE.

DORANTE, à Géronte.

Au! Monsieur, quelle grâce!

JULIE, à Géronte.

Ah! mon père, quels remercîmens!

GÉRONTE, à la comtesse.

Eh bien! ma sœur, vous voyez que j'avois raison ?

LA COMTESSE.

Oui, Monsieur, mariez votre fille avec Dorante. J'abjure à jamais le marquis et ses semblables. GÉRONTE.

C'est bien dit. Continuons le bal. Je n'aime pas la danse; mais je suis si content d'être défait de ce vaurien de marquis, que jamais fête ne m'aura tant diverti. ( A Julie et à Dorante.) Et vous, mes enfans, donnez-vous la main et aimez-vous bien tous deux, en dépit de la mode et des mœurs du temps.

FIN DES MOEURS DU TEMPS.

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Représentée, pour la première fois, le 7 septembre

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SUR POINSINET.

ཅའ་ཉན་འ་ཞ་་་་

ANTOINE-ALEXANDRE-HENRI POINSINET naquit à Fontainebleau le 17 novembre 1735. Sa famille étoit depuis long-temps attachée à la maison d'Orléans, et son père lui destinoit l'emploi qu'il y occupoit; mais doné d'un esprit vif, et dans un âge où le moindre penchant a souvent la même force qu'une passion, Poinsinet ne consultant que son goût pour les vers, voulut suivre la carrière des lettres. Il avoit à peine dix-sept ans lorsqu'il y débuta par une parodie de l'opéra de Titon et l'Aurore, et depuis ce moment il a fait paroître sur les divers théâtres de Paris un grand nombre d'ouvrages, qui obtinrent parfois un succès passager; mais dont aucun ne lui assure la gloire qu'il espéroit acquérir.

Il ne composa que deux pièces pour le théâtre Français : l'Impatient et le Cercle; l'une et l'autre en un acte, en prose. La première parut le 9 juillet 1757, et ne fut jouée que trois fois. La seconde, représentée pour la première fois le 7 septembre 1764, est restée au répertoire.

Une profonde ignorance des choses les plus

communes, une extrême crédulité, mais surtout sa présomption, exposèrent souvent Roinsinet à être le jouet de diverses sociétés. On appelle mystifications les plaisanteries dont il étoit l'objet.

Cet auteur étoit de l'académie des Arcades de Rome, et avoit été de celle de Dijon. Un procès singulier qu'il eut avec une demoiselle de l'opéra lui fit perdre cette dernière place.

Il avoit parcouru l'Italie en 1760,, et partit en 1769 dans le dessein de voir l'Espagne; la mort l'arrêta au milieu du cours de son voyage: il se noya dans le Guadalquivir, le 7 juin de la même 7 année, pour s'être baigné immédiatement après souper.

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