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de pouffer plus avant, de crainte de blesser les muscles de la paupière, méme de la percer entiérement, & d'offenfer la cornée : l'incifion faite, fi l'hydatis paroît on la tire, finon, of augmente doucement l'incifion, Phydatis fe prefentant, avec les doigts envelopez d'un linge ufé, on la prend, & la remuant de ça & de là & quelques fois en la tournant, on l'arrache. Puis on applique des linges trempez dans de l'eau du vinaigre que l'on contient avec un bandage convenable. Il ajoûte que quelques-uns jettent dans l'ouverture avec le bout de l'éprouvette du fel broïé, afin que s'il reste quelque chose de l'hydatis, elle soit consommée ; & qu'au second panfement, s'il n'y a point d'inflammation, on applique des collyres en forme de liniment, ou du lycium, ou du glaucium, ou du faffran, & s'il y en a, en a, outre ces collyres on fe fert des cataplafmes ou autres remedes propres à l'appaifer.

Celfe, livre 7. chap. 7. décrit différemment cette maladie, difant qu'il vient en la paupière fupérieure des vefcies graffes & pefantes qui l'empêchent de s'ouvrir qu'avec peine, & qui provoquent une fluxion de pituite legere & fubtile ( il entend un larmoïement d'humeurs fereufe) & que pour l'ordinaire cette malådie arrive aux

enfants.

Pour l'opération il agit comme Paul: il dit seulement de plus, qu'il faut fe donner de garde de bleffer la vefcie qui renferme l'humeur, & qu'ainfi entiére on l'arrache aisément : mais que lorfque la vescie est incisée & l'humidité épanchée, il est bien difficile ; & que fi cela arrive il y faut appliquer des remedes fuppuratifs.

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Aëce appelle fimplement cette maladie une tumeur de l'ail, & dit que fa caufe vient d'une fluxion d'humeur aqueufe: que les fignes font l'enflûre & l'élévation de la paupière, qui eft décolerée, pefante & difficile à remüer: quelle eft quelques-fois pâle & quelques-fois fi relâchée que fon bord décend plus bas que le noir de l'œil, avec une tumeur lâche qui obeït & fe perd quand on la preffe du doigt & foudain retourne, comme il arrive aux tumeurs venteufes : & que toutes-fois pour l'ordinaire elle eft fans douleur & de même couleur que l'habitude naturelle. Cet Auteur la guérit fans Chirurgie, par abstinence, clyfteres, mafticatoires, fomentations, onctions, &c.

Nos Modernes qui ont écrit de cette maladie, ont tiffu leurs chapitres du texte de ces Auteurs que je viens de rapporter : d'où vient que les defcriptions qu ils ont fait de cette maladie font fi confuses qu'il eft difficile de connoître ce qu'ils ont voulu enfeigner. En effet, que peut-on juger d'une defcription compofée de trois defcriptions, & plus même, aussi dissemblables, & à quoi

s'en tenir ?

Pour moi, comme je ne fçaurois écrire d'une maladie que je ne connois point & qui ne m'eft point tombée en pratique, j'ay mieux aimé rapporter en abregé & féparément les differents textes des Auteurs qui en ont fait une description plus exacte; afin de pouvoir au moins faire connoître ce qu'ils ont entendu par hy

datis.

Par la defcription de Paul, c'est un amas d'une graisse fort humide, puifque la preffant avec deux doigts écar

tez, ce qui eft au milieu s'enfle, & quelle eft capable d'exciter tous les fymptomes rapportez. Il y a apparence qu'il n'a pas crû quelle fût recouverte d'une membrane, puifqu'il n'avertit pas de fe donner de garde de la bleffer dans l'opération, mais feulement d'offenfer les mufcles ou de percer la paupière & de bleffer l'œil: & elle doit felon lui être fort fibreuse, puifque pour la tirer il enseigne de la prendre avec les doigts, & de l'ébranler deça & delà & en tournant. J'avoue que je n'ay point encore vû de femblable maladie; mais que fi la defcription que Paul en fait eft vraye, & fi cette maladie fe rencontre quelques fois en pratique, je dis que l'opération qu'il propose est affez juste & qu'on la peut pratiquer

Par celle de Celfe, c'eft un amas d'humeur dans une vescie ou Kift particulier : ce qui a fait conjecturer à quelques-uns qu'il entendoit par hydatis un athérome: cela peut être mais cet athérome feroit de la nature de ces faux athéromes, qui ne renferment qu'une humeur claire, glaireuse ou onctueufe, comme on en rencontre fouvent de femblables en d'autres parties. Et quand cela feroit, fa membrane ne quitteroit pas fi aifément, comme je l'ay dit dans le chapitre précédent; & pour en faire l'opération, il faudroit fuivre la methode que j'ay propofée dans ledit chapitre.

Et enfin felon la defcription d'Acce, l'hydatis ne fem ble être autre chofe qu'un déme de la paupière dont j'ay parlé ci-devant ; & en ce fens il a eü raison de ne point propofer d'opération, cette maladie fe pouvant guérir par les remèdes. J'ay vû fouvent de semblables

œdémes

œdémes & qui font même fort communs non-feulement aux enfants, mais auffi aux personnes plus âgées, que j'ay guéri comme je l'ay dit au chapitre feptiême.

L

8. Des Verruës des Paupières. CHAPITRE XI V.

Es Verrues, qui font des petites excroissances, ou des petites tumeurs charnues qui s'élévent au deffus de la peau, & dont la caufe eft femblable à celle de toutes les autres excroiffances charnuës, attaquent les paupières comme beaucoup d'autres parties du corps. Elles naiffent ou fur leur fuperficie extérieure, ou fur l'intérieure, ou fur leurs bords.

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a

ACROCHOR

DON.

b

VERRUCA

C.

penfilis.

THYMUS

Celle qui a la base ou racine grêle & longue, & une tête plus large & de mediocre grandeur," vient le plus Elle est apfouvent fur la fuperficie extérieure ou au bord des pau- pellée piéres. C'est la premiére efpece de verruë pendente. Celle qui eft appellée, Thymale, à caufe quelle reffemble en figure & en couleur à la tête du vrai thym blanc de Candie, où verruë porrale, pour fa reffemblance à la tête d'un porreau, feconde efpece de verruë pendente, eft une petite éminence charnuë pareillement étroite, mais plus courte par le bas & large par le haut, âpre, inégale ou crévacée par deffus, de couleur blanchâtre ou rougeâtre, & fans douleur quand elle est benigne ; & quand elle eft maligne, cette éminence est plus grande, plus dure, plus apre, de couleur livide, fanieuse, douloureufe, & s'irritant quand on la touche

SS S

d

Ficus en Latin.

SYCOSIS en Grec.

e

ou qu'on y applique des remedes. Elle fe forme plûtôt en la partie intérieure des paupières, & quelques-fois auffi en l'extérieure. Quand cette verruë est petite, elle retient le nom de thymale, & quand elle est fort grande on l'appelle un fic, à cause de sa ressemblance à une figue.

d

Et celle qui eft à bafe large, qu'on peut appeller fourmilliere, f parceque par le grand froid elle caufe des VERRUCA douleurs qui imitent les picotements des fourmis, est feffilis. une éminence de la peau peu élevée, aiant la base larMYRMECIA ge & qui diminuë vers le haut, qui est calleuse, quel& FORMICA ques-fois noirâtre & le plus fouvent rougeâtre ou blandes Latins. châtre, ou de la couleur de la peau, & qui a plusieurs

f

des Grecs.

petites éminences semblables aux petites éminences ou aux grains d'une meure, d'où vient qu'on l'appelle auffi meurale ou morale. Elle vient plus ordinairement en la partie intérieure des paupières. Voila les trois efpeces de verruës qui arrivent le plus communément en ces parties. Je n'ay rapporté leurs differents noms, qu'afin qu'on les puiffe reconnoître dans les Auteurs.

Quand ces verruës font au dehors, elles font plus feiches, plus fermes, moins fujettes à faigner quoique crévaffécs, & fouvent elles font presque de la couleur de la peau, particuliérement quand elles ne font pas chancreufes : & quand elles font à la fuperficie intéricure des paupières, elles font humides, mollasses, fujettes à faigner pour le moindre attouchement, même à être purulentes quoique non malignes, à cause quelles s'échauffent & s'ulcerent aifément pour l'humidité du lieu & le frotement fréquent des paupières;

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