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fi la paupière eft rétrécie par une autre caufe, il faut incifer la peau au deffous du sourcil en forme de croiffant, dont les extremités foient tournées en bas & prés du bord de la paupière, & la partie gibbe⚫en haut; divifer enfuite, la peau pour la faire defcendre en bas & donner moïen à la paupière de s'abaisser ; l'entrètenir en cet état avec de la charpie, quelques Modernes ajoûtent avec une petite platine de plomb logée entre les deux lèvres de la playe; & procéder au refte comme deflus.

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Pour fçavoir fi cette opération eft bonne ou mauvaise, il ne faut qu'examiner ce qui arrive à toutes les cicatrices qui fuivent la guérifon des playes des autres parties, & on connoîtra qu'il ne s'en fait aucune fans' que la peau foit rétrécie, quoi qu'il n'y ait même que la peau d'incifée. Il-est aife de s'en éclaircir fûrement; car en mefurant une playe recente faite en ligne droite avant que d'y appliquer le premier appareil, & la mefurant apres être cicatrifée, on verra que la cicatrice n'eft pas fi longue qu'étoit la playe: cequi ne peut arriver fans que la peau foit rétrécie à l'endroit de la ci

catrice.

C'est aussi ce rétréciffement de peau qui fait que lorfque les playes au lieu d'être en ligne droite font en ligne courbe, la parrie de la peau qui eft renfermée par cette ligne courbe devient éminente en fe cicatrifant: que lorfquelles font faites en chevron brife, en crotx, ou quelles font autrement angulaires, tous les angles de la peau renfermez par ces lignes deviennent pareillement eminents en fe cicatrifant: que lorfqu'il y a perte de fub

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ftance en la peau, cette peau fe refferre de toutes parts, enforte que la cicatrice qui furvient eft beaucoup plus petite que n'étoit la picce emportée : & que dans les playes profondes, les cicatrices en font enfoncées & que le bord de la peau se replie en dedans l'enfonçeure.

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C'est encore ce rétréciffement de peau qui fait que lorfque les lévres, les ailes du nez, les paupières, le lobe de P'oreille, & la peau du prépuce font fendues, elles s'écartent & ne se reüniffent point comme elles étoient, moins quelles n'aient affez d'épaiffeur pour fouffrir des points d'éguille pour les rapprocher, & les tenir réünies l'une contre l'autre, comme les lévres & le lobe de l'oreille & cela parceque la peau extérieure & l'intérieure de chaque côté, fe refferrent & s'uniffent ensemble par une cicatrice, ce qui fait que ces fentes demeurent

ouvertes.

Si donc dans toutes ces rencontres la peau fe rétrécit, que doit-t'il arriver enfuite de l'opération fufdite? le voici. Si l'éraillement eft caufé par une cicatrice, & que l'on coupe cette cicatrice, il s'en fera une autre qui refferrera encore davantage la paupière; parceque par la fuppuration qui fuivra, une partie de la première cicatrice fe confommera; ainsi y ayant plus de perte de substance, il y aura plus de rétréciffement. Si l'éraillement à une autre cause, & qu'on incife la peau de la paupière en croiffant, il arrivera que la peau renfermée dans le croiffant, en fe rétréciffant dans fa circonférence, deviendra feulement un peu plus éminente fans que la paupière en ait plus d'étenduë, au contraire elle en fera un peu plus raccourcie. Mais, dira

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ton, on tient les lèvres écartées avec de la charpie, ou avec une petite lame de plomb? cela ne fe peut, à cause du peu d'épaiffeur de la paupière & de fon instabilité ; mais quand cela se pourroit, je dis que cette charpie ou ce plomb ne demeureroient pas long-tems dans la playe, parceque les chairs en croiffant les poufferoient dehors, & que ces mêmes chairs en fe deffeichant & fe cicatrifant ne pourroient empêcher la peau de fe retirer. Ainfi il n'y à perfonne, pour peu de réfléxion quelle fasse sur ce que je viens de dire, qui ne juge que cette opération eft plus préjudiciable que profitable; puifquelle ne peut qu'augmenter la difformité en faisant souffrir le Malade; & qu'on doit par conféquent laiffer la paupière en l'état quelle eft, fans y rien faire.

15. De l'éraillement de la Paupière inférieure.

CHAPITRE XX I.

Lorfque la paupière inférieure se renverfe & fe re

tire en dehors, enforte quelle ne peut remonter pour couvrir le blanc de l'œil, c'est ce que nos Auteurs appellent proprement, Eraillement," peut être parceque cette paupière y eft plus fujette que la supérieure.

Nos Anciens nous difent qu'il ne vient point naturellement, comme celui de la paupiére fupérieure, ni par le deffeichement de là paupière; mais 1. Par le relâchement de la partie intérieure de la paupière, cause par un trop long ufage de remedes émolliants: 2. Par la paralyfie de cette partie: 3. Par quelque excroissance

de chair qui s'eft infenfiblement engendrée dans fa partie intérieure : 4. Par les cicatrices qui fuivent les playes, les ulceres & les brûlûres de cette partie.

Je ne m'arrêteray point à examiner toutes ces caufes, je me contenteray feulement de dire que les cicatrices en font les caufes les plus otdinaires : & que fi cette maladie vient d'un relâchement de la partie intérieure de la paupière à l'occasion seulement d'un long ufage de remedes émolliants, on pourroit tenter de corriger ce vice par un ufage continu de remedes fortifiants; aftringents & deßeichants, & non point par les cauteres actuels ou potentiels, comme quelques-uns le veulent : que fi elle vient d'une excroiffance de chait, fi cette chair est fongueuse & petite, on la pourra consommer & deffeicher par le moien des remedes propofez cidevant pour de femblables excroiffances; fi au contraire elle eft vieille & dure, on pourra l'ôter en la coupant avec la pointe des cifeaux, pourvû qu'on reconnoiffe quelle ne foit nullement chancreuse, prenant garde d'offenfer le corps de la paupière; même pour la couper plus facilement, on pourra, comme nos Auteurs l'enfeignent, paffer une eguille enfilée au travers de fa bafe, & former avec les deux bouts du fil une anfe avec laquelle on l'élévera pendant qu'on la coupera petit-à-petit, ou avec le biftory courbe, ou la lancette, ou la pointe des cifeaux, fe fervant enfuite des remedes dont j'ay parlé à l'occasion des verruës: mais fi l'éraillement eft caufé par une paralyfie de la paupière, ou s'il vient des cicatrices enfuite des playes, des ulceres & des brûlûres, il eft abfolument incurable. A aa a ij

Cependant nos Anciens & nos Modernes, toûjours remplis de leurs mêmes idées, confeillent deux opérations par le moien defquelles ils prétendent réduire la paupière en fa grandeur naturelle. 1. Quand l'éraillement vient de ceque la peau de la paupière inférieure est rétrécie par quelque cicatrice, ils veulent que l'on y fasse auffi une incifion en croiffant dont les extrémités tendent vers l'un & l'autre angle & approchent prés du bord de la paupière, & la partie gibbe en bas du côté ́de la joüe, qu'on en fepare la peau pour la faire remonter,qu'on l'entretienne en cet état avec de la charpic, & felon quelques Modernes avec une petite lame de plomb, & qu'on procede au refte comme dans l'érailİçment de la paupière fupérieure.

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2. Quand il vient des autres causes, ils veulent qu'on faffe deux incifions dans la partie intérieute de la paupiére, qui commencent chacune vers chaque angle de l'ail près le bord de cette paupière, & que les continuant obliquement vers le milieu & le fond de la piére, on les joigne enfemble, enforte quelles y forment un angle; puis levant la peau intérieure comprise par ces deux lignes, on la coupe enfin prés le bord de la paupière: cequi eft proprement, afin qu'on l'entende mieux, enlever une piéce triangulaire de la peau intérieure de la paupière, dont la base se prend du côté des cils, & la pointe vers le fond de la paupière. Cela fait, quelques-uns veulent qu'on faffe deux points d'éguille pour reünir la реац reftante; d'autres fe contentent d'incarner, de deffeicher & de cicatriser.

Comme la premiére de ces opérations est semblable

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