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Assis au pied du monument,
Fidèle à l'ombre qu'il adore,
Hylas lui conte son tourment,
Il lui parle, il l'appelle encore.
Ecoutons ce qu'il va chantant,
Croyant que sa Lise l'entend :

Hélas! tout près de nous unir
Par le saint nœud du mariage,
J'ai vu ma belle se mourir
Encore au printems de son âge.
Moi, qui vivais pour l'adorer,
Je reste ici pour la pleurer.

Ici.j'ai reçu pour adieux,
Pour dernier gage de sa flamme
Le dernier regard de ses yeux,
Le dernier soupir de son ame.
Cette ame pure s'exhala,
Et puis vers le ciel s'envola.

< Voici le lieu de son trépas;
C'est là que j'enfermai moi-même
Celle qui mourut dans mes bras,
Et mourut en disant je t'aime.
Le monde n'a plus rien de beau,
Plus rien pour moi que ce tombeau.

Je vous demande une faveur,
Dieux qui m'avez séparé d'elle;
Au moins laissez-moi la douceur
D'expirer où mourut ma belle.

Amour! Amour! quand je mourrai

Dis-moi si je la reverrai! >>

HOFFMAN.

LA CHAUMIÈRE.

Pour trouver ce parfait bonheur
Dont le séjour est un mystère,
Consultez toujours votre cœur;
Que ce guide seul vous éclaire:
De vos ambitieux desirs
Fuyez la trompeuse lumière,
Et pour goûter de vrais plaisirs
Venez me voir dans ma chaumière. (Bis.)

Là vous jouirez des faveurs

Que me prodigue la nature;

Vous y verrez des fruits, des fleurs,

Et le cristal d'une onde pure.

Si vous aimez un doux sommeil,
Venez dormir sur ma fougère;
Si vous aimez un doux réveil,
Réveillez-vous dans ma chaumière. (Bis.)

Zéphire y parfume les airs

Des odeurs que la rose exhale;
Vous entendrez les doux concerts
De la fauvette matinale;

Et si vous aimez la gaîté

Que donne un travail salutaire,

On la trouve avec la santé

Dans le jardin de ma chaumière. (Bis.)

La fortune par des remords

Souvent nous fait payer ses charmes;
Moi je vous offre des trésors
Qui ne coûtent jamais de larmes:
La paix du cœur, de vrais amis,
Mon chien, ma lyre et ma bergère,
Peu de livres, mais bien choisis,
Voilà les biens de ma chaumière. (Bis.)

Loin de mon paisible séjour,
Pour voler de belles en belles,
Le Plaisir, en trompant l'Amour,
Lui prête, dites-vous, ses ailes.
Cet Amour est un imposteur:
Le mien n'a pas l'humeur légère;
Il ne quitte jamais mon cœur,

Et ne sort point de ma chaumière. (Bis.)

Pour ma Lise ses feux constans

Depuis vingt ans brûlent mon ame;
Lise pour moi depuis vingt ans
N'a jamais vu pâlir sa flamme.
Oh! vous dont le cœur veut former

Un doux nœud pour la vie entière,

Amans, jurez de vous aimer

Comme on aime dans ma chaumière. (Bis.)

SÉGUR.

LES LARMES.

AIR: Cet or que vous daignez m'offrir.

De la gaîté toujours épris,

Au chagrin nous faisons la guerre:
Mais le chagrin a bien son prix;
Il nous rend l'amitié plus chère;
Et vous ne pouvez qu'à demi
Du plaisir connaître les charmes,
Lorsque dans le sein d'un ami
Vous n'avez pas versé de larmes.

Nous trouvons quand l'hiver s'enfuit
Plus d'attraits aux présens de Flore;
La sombre pâleur de la nuit
Ajoute à l'éclat de l'Aurore;
La douleur donne à la santé
Et plus de prix et plus de charmes:

Ainsi la riante gaîté

Sort plus vive du sein des larmes.

Sur les lèvres de la beauté

J'aime à voir un joli sourire:
Mais l'Amour n'est pas la Gaîté;
La Gaîté rit, l'Amour soupire.

A la folle Vivacité

Je ne rends pas toujours les armes;
Et je n'ai jamais résisté

A la beauté versant des larmes.

Les larmes sont la voix du cœur,
Et le cœur entend leur silence:
De la faiblesse et du malheur
C'est la plus puissante éloquence.
Timide enfant, combien de fois
Avec des pleurs tu nous désarmes!
Non, la plus séduisante voix
N'a pas le pouvoir de tes larmes!

Les amans au lever du jour
Vont guetter la naissante rose;
Pour en faire hommage à l'Amour
Ils brûlent de la voir éclose.
Cette aimable fleur à leurs yeux
Pourrait-elle offrir tous ses charmes
Si l'Aurore en ouvrant les cieux
Ne l'arrosait pas de ses larmes?

ARMAND-GOFFE.

LE PRINTEMS.

DEJA tout renaît à la vie;

L'hiver au loin fuit en courroux:

Déjà sur la terre embellie

Phébus lance un rayon plus doux.

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