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exactement verticale ou perpendiculaire à l'horizon; on porte ensuite la même lunette à Amiens; on trouve que l'étoile ne passe plus au milieu de la lunette, et par conséquent au zénith, mais qu'elle est plus basse d'un degré, ou si vous voulez que le fil à plomb s'écarte de la lunette d'un pouce sur 57; c'est ce qui répond à un degré, comme chacun peut s'en assurer en décrivant sur une table bien unie un

cercle qui auroit 57 pouces de rayon, et le divisant en 360 parties, chacune desquelles se trouveroit avoir un pouce.

Ainsi le fil à plomb s'écartant d'un degré à Amiens, la lunette ou l'étoile qui passeroit dans le milieu, seroit à un degré du zénith; donc la ligne verticale, la ligne d'aplomb, la ligne du zénith, pour Amiens, diffère de celle de Paris d'un degré; donc la terre se courbe d'un degré depuis Paris jusqu'à Amiens, donc cet espace est en effet un degré de la terre; et puisqu'il est de 25 lieues, il faut nécessairement en conclure que la totalité est de 9000.

Dès qu'on connoît la circonférence de la terre, il est aisé de trouver son diamètre, qui en est environ le tiers, ou plus exactement

2865 lieues; ainsi nous sommes éloignés du centre de la terre de 1432 lieues et demie.

Quand on a eu trouvé que le degré de la terre étoit de 57050 toises, les astronomes sont convenus d'appeler une lieue de France la vingt-cinquième partie de cette longueur, c'est-à-dire 2282 toises; mais, excepté dans les livres de sciences, le nom de lieue est très équivoque: celles de Bourgogne sont environ de 3000 toises, celles de Languedoc de 4000; les lieues marines sont la vingtième partie du degré, ou 2880 toises; enfin les lieues de poste ne sont guère que de 2000 toises. Sur les grandes routes qui aboutissent à Paris, on a placé depuis quelques années des colonnes de mille en mille toises, afin que le nom des lieues, qui étoit trop arbitraire, pût être remplacé par celui des milles, sur lequel il ne peut y avoir de confusion. On part de la rue NotreDame, et le dixième mille se voit à l'entrée de Versailles, près de la place.

Tout ce que nous venons de dire suppose que la terre est un globe parfait, et la diffé rence est en effet très petite. Mais les astrolaissé de s'en occuper

nomes n'ont

pas

que

beaucoup. Dès 1666 on observa que Jupiter

étoit un peu aplati du côté des pôles, et c'étoit une suite de l'effet de la force centrifuge, dont Huygens avoit démontré les lois. L'académie s'assura dès 1671, en envoyant Richer à Cayenne, que la pesanteur étoit moindre vers l'équateur que dans nos pays; ce qui étoit une nouvelle preuve de cet effet de la force centrifuge, qui devoit tendre à aplatir la terre: Newton le prouva aussi dans son fameux livre des Principes mathématiques de la Philosophie naturelle; mais, pour s'en assurer, il falloit mesurer les degrés de la terre en différents pays.

En 1735, l'académie envoya au Pérou Godin, Bouguer, et La Condamine; et en Laponie, Maupertuis, Le Monnier, Clairaut, etc. Ceux-ci trouvèrent en effet le degré de la terre plus grand de 669 toises que les premiers; cela prouve que la terre est plus plate, moins convexe du côté des pôles; car plus un cercle a de courbure, plus ses degrés sont petits.

On avoit cru pendant quelque temps què des degrés plus grands annonçoient un alongement, et quelques personnes soutenoient en effet que la terre étoit alongée vers les pôles; mais c'étoit une erreur de géométrie dont on ne tarda pas à revenir.

L'aplatissement total de la terre est de '/334; ce qui fait 8 lieues et demie que la terre a de moins dans le sens de ses pôles ou de son axe que dans celui de l'équateur.

CHAPITRE III.

Manière de connoître les Constellations.

Dès qu'on commence à s'intéresser à l'astronomie, on desire connoître les noms des étoiles; ainsi nous allons expliquer la façon de distinguer les principales; il est bon pour cela d'avoir un globe céleste, mais l'on peut y parvenir encore sans ce secours.

On distingue tout au plus cinq à six mille étoiles à la vue simple, de manière à pouvoir les compter; avec nos plus forts télescopes, on en pourroit distinguer cent millions: ce n'est rien en comparaison de ce que nous ne pouvons voir, mais le monde est infini. On a divisé les étoiles en cent constellations. Nous avons expliqué déja celle de la grande Ourse, fig. 2; et nous ajouterons celle d'Orion, fig. 3, la plus belle des constellations qui paroissent le soir en hiver. On y remarque trois étoiles égales et en ligne droite, assez voisines l'une

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