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NOTICE SUR L'AUTEUR

DE

L'ASTRONOMIE DES DAMES.

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Jérôme-Joseph de Lalande naquit à Bourg en Bresse en 1732. Son éducation fut pieuse et presque mystique. Il racontoit lui-même qu'à l'âge de dix ans il composa de petits sermons, et qu'il les débitoit, au milieu de sa famille, en habit jésuitique. Si les jésuites en eurent connoissance, ils durent penser que ce jésuite en germe ne leur échapperoit pas.

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Pour concilier l'intention de ses parents, qui desiroient en faire un jurisconsulte, avec sa propre inclination, qui l'appeloit à l'étude de l'astronomie, Lalande suivit à-la-fois le barreau de la capitale et les cours astronomiques de Messier et de Le Monnier. L'astronomie l'emporta. Les progrès de Lalande furent assez rapides pour qu'il eût la gloire prématurée de remplacer Le Monnier dans une mission astronomique, dont le but étoit de déterminer la parallaxe de la lune. Il se rendit pour cet objet à Berlin, l'Observatoire de cette ville

étant situé d'une manière plus favorable qu'aucun autre à l'objet de son voyage..

Nous n'entrerons pas dans le détail de ses travaux astronomiques. Disons seulement qu'il ajouta quelques notes aux Mondes de Fontenelle, pour corriger tout ce qui tenoit à la théorie surannée des tourbillons.

En 1786 il parcourut l'Italie; la relation qu'il a donnée de son voyage n'est pas sans intérêt.

Une brochure qu'il publia sur les comètes qui peuvent approcher de la terre troubla toute la France. On prit son hypothèse pour une menace; elle répandit l'alarme. Des premiers rangs de la société, l'épouvante descendit jusqu'à la multitude. Il sembla que la cométe étoit en route, et que le globe n'avoit plus qu'un jour à vivre. Le gouvernement exigea que Lalande expliquât sa pensée par un mémoire écrit à la portée de tous; il ne fallut pas moins pour rassurer les esprits. Cet événement fit à l'astronome une sorte de renommée populaire, dont un homme plus difficile en célébrité n'auroit pas voulu.

La seconde édition de son Astronomie des Dames, que nous réimprimons, parut en 1795. Le succès constant de cet ouvrage le loue mieux que tout ce que nous pourrions dire.

On a prétendu que Lalande se plaisoit à passer pour le coryphée de l'athéisme; opinion déplorable, que Voltaire lui-même a réprouvée. Nous aimons

mieux croire que, possédé comme il l'étoit de la vanité de faire du bruit, il ne s'opposa point à cette triste réputation; mais qu'au fond il ne la méritoit pas. Celui que ses amis chérissoient, qui donnoit beaucoup à l'indigent, et qui savoit donner; celui qui, dans la crise la plus effrayante de la révolution, recueillit Dupont de Nemours, au péril de sa vie; qui déroba l'abbé Garnier et des prêtres poursuivis aux recherches des bourreaux conventionnels; qui fit l'éloge de Lavoisier et de Bailly, quand leur sang fumoit encore, cet homme-là, nécessairement sensible et bon, n'admettoit point un système destructif de notre bonheur et de nos espérances.

Lalande mourut à Paris le 4 avril 1807, à soixantequinze ans.

NOTICE SUR L'AUTEUR

DES

ENTRETIENS SUR LA PLURALITÉ DES MONDES.

Bernard Le Bovier de Fontenelle naquit à Rouen, le 11 février 1657, d'un avocat de cette ville, et de Marthe Corneille, femme d'un esprit et d'un caractère distingués, et sœur du grand homme qui a créé la scène françoise. Fontenelle vint au monde très foible, et l'on ne parvint à le conserver qu'avec des ménagements extrêmes, que lui-même continua de s'imposer toute sa vie. Il fit des études brillantes chez les Jésuites de Rouen, et se livra de bonne heure au culte des muses. Destiné par son père à exercer la profession d'avocat, il plaida une cause, la perdit, et de ce moment cessa de paroître au barreau. La littérature lui offroit une carrière beaucoup plus conforme à son goût comme à son génie : il s'y voua entièrement. Les premiers pas qu'il y fit ne furent point heureux. Plusieurs morceaux de prose et de poésie, qu'il envoya successivement aux concours de l'académie françoise, n'ayant obtenu aucune distinction, son oncle Thomas Corneille, qui rédigeoit le Mercure conjointement avec Visé,

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