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niens le symbole attribué à faint Athanase; le decret AN.1439, de l'union avec les Grecs, publié dans le concile de Florence; & en dernier lieu on leur affigna des jours affurez & fixes pour celébrer la fête de l'Annonciation de la Vierge le vingt-cinquiéme de Mars, la Nativité de faint Jean-Baptifte le vingt-quatrième de Juin, la fête de Noël le vingt-cinquiéme de Decembre, la Circoncifion le premier de Janvier, la Préfentation de JefusChrist au temple, & la Purification de fa fainte Mere le deuxième de Février. Tout étant ainfi reglé & ordonné, les députez des Armeniens en leur nom, en celui de leur patriarche, & de tous leurs compatriotes, reçurent & accepterent avec beaucoup de pieté & de soumiffion ce decret fynodal fi falutaire, avec tous les articles, déclarations, définitions, réglemens, toute la doctrine qui y eft contenue, & que l'églife Romaine enseigne; ils reconnurent tous les docteurs & faints peres qu'elle approuve, condamnant les dogmes & les perfonnes que cette même églife rejette & condamne. Voilà tout ce que contenoit le decret, que beaucoup d'auteurs ne regardent pas comme un decret du concile de Florence; mais comme un decret du pape Eugene, felon que le titre le porte. Ceux qui font favorables à ce concile, difent qu'il fut legitime & œcumenique encore trois ans après le départ des Grecs, parce qu'il s'agiffoit de donner ordre au fchifme qui fe préparoit en Allemagne; ce qu'on confirme par les actes du concile de Trente, qui font dans le Château-Saint-Ange à Rome, où on lit que l'évêque de Chiofa ayant proposé dans la congrégation genérale du vingt-fixiéme Février 1547. une difficulté touchant l'union des Jacobites, dont nous parlerons en 1441. comme si elle n'eut point été l'ouvrage du concile de Florence, qui étoit fini en 1439.

AN. 1439. lorfque la bulle de l'union des Grecs eût été expediée & fignée, le cardinal du Mont président du concile à Trente, répondit qu'on fe trompoit, de dire & de penfer que le concile de Florence eût été terminé par l'union des Grecs, qu'il avoit continué jufqu'au vingtfixiéme de Mai de l'an 1442. lorfqu'on tint la derniere feffion, pour le transferer enfuite à Rome.

C V.

Mort d'Albert

empereur.

tom. XII. conc.

p. 1579.

L'empereur Albert mourut le vingt-septiéme d'Octobre de cette année dans un lieu appellé Longueville, A&t. Patricii, fur le chemin de Bude à Vienne. Son premier dessein avoit été de calmer les orages qui troubloient le repos de l'églife. Mais comme Amurat II. empereur des Turcs, déliberoit d'entrer en Hongrie avec une puiffante armée, il fe vit obligé de s'y opposer, & furtout lorsque le defpote de Servie lui vint demander du Lecours pour dégager les fils Etienne & George, qui étoient affiegez dans Sinderavie par l'armée d'Amurat, qui étoit cependant leur beau-frère. Albert fe mit en campagne, & malgré les ardentes chaleurs de l'été, il étoit déja arrivé à Bude, lorfqu'il fut attaqué d'un flux de fang pour avoir mangé des melons avec excès. Sa maladie lui fit reprendre le chemin de Vienne ; mais En.Sylu.hift. il mourut avant que d'y arriver, après avoir regné en Dubrav. 28, Hongrie près de vingt-deux mois, & avoir été empereur un an, fept mois & quelques jours. Quelques hiftoriens foupçonnent qu'il fut empoisonné. Il avoit époufé en 1422. Elifabeth fille unique de l'empereur Sigifmond, qu'il laiffa enceinte de Ladislas IV.ou V. qui fut roi de Hongrie. Il avoit eu un autre fils nommé George, qui mourut jeune, & il lui reftoit deux filles. Il fut enterré avec beaucoup de magnificence dans l'église d'Albe Royale. Tous les hiftoriens ont parlé de lui avec beaucoup d'éloge. Il étoit bon, doux,

Bohem. c.56.

patient,

patient, liberal, & avoit des deffeins avantageux AN. 1439. pour l'églife & pour l'empire. Frederic III. furnommé le Pacifique, fon coufin-germain, lui succeda`dans l'empire; mais il ne fut élu par les princes d'Allema gne qu'au commencement de l'année suivante. Il étoit fils d'Erneft duc d'Autriche.

CVI.

Affaires de

CVII.

Siéges de

Meaux &

d'Avranches.

hift. de Charles

En France la négociation ménagée par la duchesse de Bourgogne, n'ayant pas réuffi, on continua la France & d'An guerre; car dans le tems des conferences, il n'y avoit gleterre. point eu de tréve entre les deux nations. Le fiége de Meaux par le connétable, quoique long & difficile, Mat eut un heureux fuccès, & la place fut emportée d'af faut. Le bâtard de Thiam, qui y commandoit, fut pris, & eut la tête tranchée par ordre du connétable. Talbot vint au fecours de cette ville avec quatre ou Jean Chartiers cinq mille hommes; il força un retranchement des vi François, jetta du fecours dans la place, mais il étoit trop tard, & il fut obligé de s'en retourner à Pontoife. Les François ne furent pas fi heureux à Avranches, où le même connétable avoit mis le fiége le genéral Talbot l'obligea de le lever, en fe rendant maître du bagage & des munitions. Le roi qui étoit alors à Angers, apprit avec chagrin la levée de ce fiége; mais cette difgrace fut un peu réparée par la prife de Sainte-Sufanne, place de confequence, qui incommodoit fort l'Anjou & le Maine. Ce qui confoloit encore Charles VII. étoit le duc de Bourgogne,qui lui demeuroit toujours très-attaché; & cette union devint encore plus étroite par le mariage de Catherine de France, fille du roi, avec Charles comte de Catherine de Charolois, fils aîné du duc de Bourgogne. Cette princeffe fut conduite dans cette année aux Pays-Bas en grande cérémonie, & mife entre les mains du duc de Tome XXII,

Rr

CVIII. Mariage de

France avec le comte de Charolois.

ANJ439. Bourgogne fon futur beau-pere, qui la reçut à Saint

CIX. Christophle

de Baviere élu

Omer avec tous les honneurs dûs à fa naiffance. Elle n'avoit encore que dix ans, & le comte de Charolois n'étoit que dans fa septième année.

Ce fut auffi dans cette année que les Danois élurent roi de Danne- pour roi de Dannemark, de Suede & de Norvege, en mark en la pla- la place d'Eric qu'ils avoient chaffé, Christophle de

ce d'Eric.

'AN. 1440.

CXI.

eft élu empe

reur.

Baviere fon neveu. Il ne fut d'abord élu que roi de Dannemark; & après quelques difficultez levées, les Suedois en firent autant pour leurs états, à la perfuafion des Danois, quoiqu'ils euffent beaucoup plus d'inclination pour Charles de Finlande, qui defcendoit des anciens rois Gots, & qui étoit leur gouverneur. Ainfi les trois royaumes de Dannemark, de Suede & de Norvege, n'étoient commandez que par un feul, felon l'ancien reglement de la reine Marguerite. Ces peuples toutefois ne furent pas contens de leur prince, qui étant Allemand, donnoit tous les gouvernemens à ceux de fa nation; & les Suedois le blåmoient fort d'aimer trop fes plaisirs, & de fouffrir qu'Eric leur dernier roi vînt de la Gotlande où il étoit, piller & ravager la Suede. Il ne laiffa pas de regner affez tranquillement jufqu'à sa mort, qui arriva le fixiéme de Janvier 1448.

Au commencement de cette année les électeurs & les princes d'Allemagne tinrent une diéte à FrancFrederic III. fort, pour proceder à l'élection d'un nouvel empereur en la place d'Albert II. Le vingt fixiéme de Février ils Trithem. in élurent Frederic duc d'Autriche, fils d'Erneft, & coufin-germain du défunt empereur : Il n'avoit que vingttom.x111. conc. fix ans ; & fon amour pour la paix le fit furnommer le Pacifique. Il y avoit déja eu deux Frederics empereurs; celui-ci eft compté pour le troifiéme ou pour

chron.

Spanhem.

Aug. Patric.

pag. 1582.

le quatrième, fi l'on compte Frederic le Bel competi- AN. 1440.

teur de Louis de Baviere.

chofiflent La. diflas roi de Po

Les Hongrois

logne.

Albert en mourant laissoit deux filles, & fon épouse CXII. enceinte. Celle-ci craignant d'accoucher encore d'une fille, perfuada imprudemment aux Hongrois d'élire pour leur roi Ladiflas roi de Pologne. Car Albert poffedoit, avec l'Allemagne, les royaumes de Hongrie & de Bohême. L'impératrice fon époufe fe repentit bientôt du confeil qu'elle venoit de donner: elle mit au monde un fils qui fut nommé Ladiflas, elle déplora l'imprudence qui l'avoit portée fi précipitamment à faire donner un autre roi à' la Hongrie; & pour réparer cette faute, autant qu'il étoit en elle, elle fit couronner fon fils quatre mois après fa naiffance par le cardinal Zeech archevêque de Strigonie. Les deux rois eurent chacun leur parti, & le royaume fut livré à la divifion. Le parti de Ladislas roi de Pologne devint le plus fort, & la reine fut obligée de fe refugier en Autriche avec fon fils vers l'empereur Frederic: ce qui caufa de longues guerres avec les Allemands.

.

CXIII. Les Bohé

lent point élire

CXIV.
Ils offrent la

couronne

au

duc de Baviere,

Les Bohémiens rejetterent auffi le jeune Ladillas, fous prétexte que ne pouvant le gouverner lui-même, miens ne veuil feroit inutile de lui confier le gouvernement d'une le fils d'Albert. nation auffi difficile à conduire qu'étoit celle de Bohême; & offrirent la couronne à Albert duc de Báviere. Mais ce prince ne voulant point s'attirer de nouvelles affaires, les remercia, & leur repréfenta qu'il ne pouvoit accepter un royaume qui ne lui appartenoit pas, & les exhorta fort à reconnoître Ladiflas. Sur fon refus ils s'adrefferent à l'empereur Frederic, & lui offrirent le gouvernement, en fon nom, ou comme tuteur du jeune prince. L'empereur leur

qui la refufe.

En. Sylv. Europ. c. I.

Bonfin.3.dec.4.

En. Sylv, hist.

Bohem. c. 57•

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