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Bafle, dans le premier appendix.

AN. 1434

Jufqu'à la feffion fuivante qui ne se tint qu'au mois de Septembre, il y eut plufieurs congrégations. Dans celle du feiziéme de Juin, on publia la conftitution de l'empereur Charles IV. que l'on adressa aux abbez de Saint-Bavon, de Gand, de Cambrai, de SaintPierre de Louvain, des églifes de Tournai, de Liege & d'Utrecht, avec des additions contre ceux qui violoient les immunitez de l'églife. Le troifiéme de Juillet le concile fit publier en fon nom la bulle du pape Eugene donnée à Rome le vingt - fixiéme de Mai de l'année precédente touchant la venération du faint facrement de l'Euchariftie, & les indulgences accordées à la fête du faint Sacrement, avec ordre de l'obferver par toute l'églife. On peut voir là-deffus ce Concil.append.x. qu'en dit M. Baillet dans fes fêtes mobiles.

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tom.x11.p.844

XCII. Lettre du pape

Labbe concil.

P. 949. & feq.

Eugene écrivit encore le vingt-neuviéme de Juin de cette année, aux peres de Bafle, pour les affurer Eugene au conqu'il ne lui reftoit plus aucun reffentiment du paffé, cile. & qu'il confirmoit de bon cœur & avec plaifir tout ce append.tom.XII. qu'il avoit fait à l'avantage du concile pour fa convocation & fa continuation, qu'il n'avoit d'autre deffein que d'en aimer tous les membres comme fes enfans, & de les eftimer comme fes freres, afin d'être toujours uni avec eux par les liens de la charité dans des benédictions de douceur, efperant que de leur côté ils n'oublieront point le respect qu'ils doivent au saint siege, & qu'ils lui feront fideles: Il leur rend graces de la bonté avec laquelle ils avoient reçu fes préfidens; & les affure que cette nouvelle l'avoit extrêmement confolé dans les grandes perfécutions qu'il avoit fouffertes depuis peu à Rome, & pour lefquelles il avoit été obligé d'abandonner la ville. C'eft ce qu'il leur mar

Tome XXII.

L

AN.1434. que dans cette lettre, qu'il écrivit de Florence. Voici ce qui l'avoit obligé de fuir.

XCIII..

Sédition à Ro

me contre le

Florence.

Philippe duc de Milan, qui avoit tourné fes armes contre le pape pour fe venger fur lui du traité defavantageux qu'il l'avoit en quelque forte obligé de faire avec les Venitiens, avoit envoyé François Sforce & Nicolas Forcebras avec des troupes pour piller la campagne de Rome, & pour se faifir d'Eugene, fi on le pouvoit prendre. Mais ce pape affectant d'être tranquille auprès du malheur qui étoit prêt de l'accabler, ne s'oppofa point aux troupes du duc. Les Romains irritez de cette inaction & déja excitez à la révolte par pape qui fe fau- ceux du parti des Colonnes, & par le duc de Milan luive & s'enfuit à même, le fouleverent contre Eugene, & réfolurent de l'arrêter; ils commencerent par chaffer fes magiftrats, & en créerent fept nouveaux. Eugene allarmé enfin de ces révoltes, & craignant pour fa perfonne, prit le parti de fe fauver fecretement de Rome en habit de religieux. Il eut beaucoup de peine à gagner dans un petit vaiffeau l'embouchure du Tibre, à caufe du grand nombre de gens qui le pourfuivoient; dès qu'il y fut, il s'embarqua dans une galere à Oftie, d'où il vint d'abord à Pife, enfuite à Florence, où il fut la reçu veille de Saint-Jean avec beaucoup d'honneur: ce fut alors qu'il écrivit au concile cette lettre dont on vient de parler. Les Romains cependant pillerent fon palais, firent prifonnier François Condelmer fon neveu, cardinal de Venise & camerier de l'église Romaine, & affiegerent le château Saint-Ange: mais n'ayant pu le prendre, cinq mois après, ils rentrerent dans leur de-voir, ils reçurent les magiftrats créez par le pape, & la paix fut faite. Forcebras avoit été tué par un imple foldat, & Sforce fut déclaré, pendant fa vie feulement,,

marquis d'Ancone, & porte-enfeigne de l'églife Ro- AN.1434.

maine.

XCIV. Le concile.

Le concile voyant le pape dans un fi grand embarras, & si vivement perfecuté, lui envoya les cardinaux envoie au pape de Sainte-Croix & de Saint-Pierre-aux-Liens : ils pat- naux. tirent de Balle le fixième du mois d'Août. Le concile

leur recommanda de travailler à appaifer la guerre, & à remettre fous l'obéiflance du pape Eugene & de l'églife Romaine les provinces & les villes qui s'étoient révoltées ; & de montrer la fauffeté de ce que publioit par tout le duc de Milan, que le concile le favorifoit au préjudice du pape. Etant arrivez à Florence, ils témoignerent au pape la part qu'ils prenoient dans fes difgraces, & lui promirent tout le fecours dont ils étoient capables pour rétablir fes affaires. Ces cardinaux avoient beaucoup d'autorité en Italie, & fur-tout le cardinal de Sainte-Croix, qui s'y étoit rendu trèsrecommandable par fa probité. Quelques auteurs ont conjecturé que les peres du concile voyant que ce cardinal étoit oppofé à ce qu'ils faifoient touchant l'autorité du faint fiege, furent bien-aifes de fe défaire de lui en le chargeant de cette légation.

Ce fut pendant le féjour du pape Eugene à Florence qu'on tint la dix-neuviéme feffion du concile à Bafle le mardi feptiéme de Septembre. On y traita de plusieurs affaires très confiderables, comme l'union des Grecs avec les Latins; ce qui regardoit les Bohémiens; & la converfion des Juifs. Avant que de parler de tous ces évenemens, & pour bien entendre l'union des Grecs, il faut reprendre les chofes d'un peu plus haut, en suivant la relation qu'en a faite Augustin Patrice chanoine de Sienne, & qui eft écrite avec beaucoup d'exactitude, avec une grande fidelité, & d'une maniere nette & facile.

deux cardi

Nicolai Cardin.

Sigonius in vita

C. 14.

XCV.
Dix-neuviéme

feffion du con

cile de Bafle.

Labbe, conc

tom.x11.p.54%.

XCVI.

du concile avec les Grecs.

Concil. gener.

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AN. 1434. Cet Auteur dit donc que le pape Martin V.ayant commencé de traiter avec les Grecs, on étoit tombé d'acNégociations cord que l'empereur, le patriarche de Conftantinople, celui des Arméniens, l'empereur de Trebizonde, & les autres prelats & ambaffadeurs des princes de l'églife om.x111. pag. d'Orient, viendroient à un concile genéral qu'on tiendroit en Italie; & que le pape Eugene ayant renouvellé ce traité après la mort de Martin V. fon prédeceffeur, les ambaffadeurs des Grecs vinrent à Rome au commencement de fon pontificat, où après beaucoup de difputes, on étoit enfin convenu que le faint fiege envoyeroit fes légats en Orient avec un nombre fuffifant de docteurs, qui affembleroient les Orientaux en concile dans Conftantinople; qu'on y traiteroit de l'union au nom du faint fiege : mais les Grecs ayant changé de fentiment,ils furent invitez par ceux de Bafle d'y envoyer plutôt leurs ambaffadeurs, ce qu'ils firent. C'étoit Jean Paléologue qui étoit alors empereur des

2

Grecs.

:.

Pendant que le pape Eugene fongeoit à rompre le concile de Bafle, il avoit fait offrir aux Grecs d'envoyer au plutôt un légat à Conftantinople pour y traiter de l'union de l'églife mais les peres de Bafle qui vouloient rompre toutes fes mefures, le prévinrent, & envoyerent de leur part avant lui des députez à Conftantinople pour inviter l'empereur & le patriarche à traiter avec eux, parce qu'ils repréfentoient dans un concile légitime toute l'églife Occidentale, ce que ne feroient pas les légats du pape à Conftantinople, infinuant aux Grecs outre cela, que plufieurs princes & particulierement l'empereur Sigifmond, les favori foient; & qu'ainfi ils en devoient attendre plus de fecours que du pape dont les affaires étoient en fort

XCVII. Les Grecs envoient des am-

concile.

mauvais état. L'empereur Jean Paléologue perfuadé AN. 1434. par ces raifons, envoya une celébre ambaflade au concile : elle étoit compofée de Demétrius Paléologue fon parent, grand-maître de la garde-robe, d'Ifidore abbé baladeuis au de faint Demétrius, du feigneur Jean, diffypate, c'està-dire, deux fois conful, l'un des officiers du palais. Ces ambaffadeurs traiterent avec les députez du concile; & après avoir long-tems difputé fur le lieu où fe tiendroit le concile des deux églifes, les Grecs infistant sur Conftantinople, & les députez fur Bafle; enfin les uns & les autres fe relâchant un peu, comme on doit faire pour le bien de la paix en quelques occafions, ils convinrent de ces articles:

Que le concile se tiendroit en Occident: Que les ambassadeurs feroient de bonne foi tout leur poffible auprès de l'empereur & du patriarche, pour les engager à confentir que ce fût à Bafle où l'églife Occidentale fe trouvoit déja affemblée; & fi cela ne fe pouvoit faire, qu'on choifiroit Ancone, ou quelque autre place maritime, ou bien Boulogne, ou Milan, ou toute autre ville qu'on voudroit choifir en Italie ou en Savoie ( entendant par là le Piémont, parce que les Grecs ne vouloient point paffer les Alpes.) Que fi l'on vouloit quelque ville hors l'Italie, ce ne pourroit être que Bude en Hongrie, ou Vienne en Âutriche Que les peres de Bafle feroient obligez de fe rendre au lieu affigné un mois après qu'il feroit choisi : Que l'empereur auffi s'y rendroit avec les patriarches, les métropolitains, les évêques, & les députez de ceux qui n'y pourroient venir: Que le concile défrayeroit l'empereur, les patriarches & leur fuite, jufqu'au nombre de fept cens perfonnes, durant leur voyage, leur demeure & leur retour : Qu'il donne

XCVIII.

Atticles done vec les Grecs.

on convint a

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