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avec bonneur du danger.

40. Un Payfan allant un jour de fefte

que

les

au Sermon entendit gens du monde fe trompoient lourdement en fe perfuadant que les plaifirs qu'ils prenoient, n'apportoient aucun obftacle à ceux du Ciel. Le Paradis eft fait, ajoûta-t-il, pour ceux qui fçavent mépriser les biens temporels, paffant continuellement par des épines & effuyant des travaux. D'abord il crut en avoir afSex appris ; c'est pourquoy il fortit de l'Eglife dans l'intention d'aller chercher ce lien rempli de joye. Après avoir passé au travers de beaucoup d'épines & de ronces, où il fe déchira tellement le corps que le fang en fortoit de tous coftez, il demanda à des Hermites qu'il rencontra, s'il avoit encore beaucoup de chemin à faire pour arriver au Ciel? Ces bons Peres l'ayant animé à continuer, & le fuivant de leurs yeux s'apperçurent qu'il eftoit tombé en courant, qu'il y avoit plufieurs Anges qui avec des chants melodieux emportoient fon ame heureufe en Paradis; c'est pourquoy ils con

&

remetio

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remetio fu efpada diziendo, no es menefter baternos, porque las mias fon una cabeça de baca. Con efte ardid falio con honra del peligro.

40. Un dia de fiefta anduvo un Aldeano ala predica y oyo como los moradores de la tierra fe engañavan perfuadiendofe de mudar facilmente los ragozijos mundanos con los del Cielo. El Parayfo añadio, es hecho por los que fa ben menospreciar los deleytes presentes, paffando por efpinas y trabaxos continuos. Efto le baftava, no quifo mas. Salio luego dela Yglefia con intento de yr buscando a efte lugar lleno de placeres. Defpues de haver paffado por el medio de muchas efpinas fe hizo llagas y derramò mucha fangre, quando vino en una foledad ado pidio a unos Eremitas fe tenia aun largo camino para llegar a Dios? Los buenos Padres lo animaron ala continuacion y le figuieron con fus ojos, y poco lexos apercibieron que avia caydo, luego parecio una muchedumbre de Angeles con cantares melodioffos enfelçando fu alma dichada, entonces conocieron fer verdadero lo que dize el Evan

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nurent qu'il étoit bien vray ce que dit l'E vangile, que les fages de ce monde font de grands fous; mais qu'au contraire ceux qui paroiffoient tels icy bas font douez de la ve ritable fageffe.

41. Un jour il y avoit plufieurs Officiers au Palais d'un grand Prince, qui entendam beaucoup de bruit, aprés avoir prêté l'oreille connurent que c'eftoit sa voix, & qu'il envoyoit au diable un Lieutenant. Quelque pen après cet Officier entrant en la sale où estoient les autres qui luy demandoient avec empres fement la raison d'un fi terrible emportement, leur dit que le Prince l'avoit envoyé au million de diables,mais qu'il en avoit fait autant, Là deffus ils fe prirent à rire de cette fanfaronade, en difant qu'il n'eftoit pas d'humeur à fouffrir une chofe comme cela; mais il leur dit qu'il y avoit une petite difference entre l'un & l'autre, que les paroles du Prince a la verité s'eftoient bien faites entendre, mais que pour luy il l'avoit dit entre fes dents.

42. Un jour en Cour du Pape il y eut deux Ambassadeurs dont l'un élevoit extraordinai rement l'Empereur fon maiftre, & l'autre la Republique de Venise sa maiftreffe; tellement qu'ils vinrent à la fin à fe pointiller d'use

gelio, que los fabios de efte figlo fon locos, y los necios del mundo verdaderamente fabios.

41. Un dia fe juntaron en el Palacio del Principe de condè muchos oficiales de guerra, los quales oyeron un gran ruydo, y escuchando conocieron fer la voz del Principe mifmo, que hazia mil amenaças terribiles a un lugarteniente. A un rato el tal falio en la fala ado eran juntos los otros que le pidieron a gran prieffa la razon dela difputa, y les refpondio: el Principe me ha mal tratado con palabras, e yo no he hecho menos. Los otros conociendo el humor del Principe no quifieron creello; mas el les dixo que avia una diferencia entre las palabras delos dos, que las del Principe fe entendian muy claramente y las fuyas por fer baxas no eran entendidas de ninguno.

42. En la corte del Papa avia dos Ambajadores de quienes el uno enfalçava demafiadamente el Emperador fu Señor, y el otro la Republica de Venecia fu Due ña. Finalmente vinieron a motejarfe

fi grande force, que celuy de la Republique dit: on voit clairement, Monfieur, que vôtre Empereur eft grand en chimeres, & cela eft facile à prouver par l'aigle à deux teftes qu'on n'a jamais vû. A quoy l'autre répondit qu'il s'étonnoit que la Republique eût choifi pour Ambaffadeur un homme de fi pen d'experience. Scache, ajoûta-t-il, que les aigles à deux teftes fe trouvent dans le Pays où les lions ont deux aifles. Il n'en fallut pas dire davantage pour luy clore la bouche.

43. Un Filou voyant entre les mains d'un homme une piftolle fongea à un stratageme pour la luy ofter. Pour cet effet il en prit buit enfa main, & passant avec empressement auprès de luy il les laiffa tomber, & luy dit; je vous prie, Monfieur, de m'aider à ramaf fer quelques-unes de mes piftolles, afin de n'en point perdre. Cet homme fans fonger à rien •mit la fienne en fa bouche, & en ramaffa quelques-unes à fes pieds. Le Filou ayant fes buit commença à crier qu'abfolument il luy en avoit derobé une, & qu'il n'en trouvoit que buit de neuf qu'il avoit. Plufieurs gens s'y amafferent & conclurent qu'il le falloit fouiller; mais ils n'y trouverent rien. Le

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