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fonger à rien; mais fa femme le prenant auffitoft luy dit: ah ma foy vous payereZ Monfieur! & elle dit la verité.

59. Un puiffant Prince voulant fçavoir fi l'amour étoit une chofe naturelle ou fi elle venoit de la corruption des uns avec les autres, enferma fon fils unique dans un palais fort loin de la Ville en compagnie d'un feul Saint Hermite, qui par ordonnance du Roy ne luy parla ny d'amours ny de femmes. Il fut élevé en cette folitude jufqu'à l'âge de dix-huit ans. En ce temps là le Roy fon pere l'appella en Cour, & luy donnant la permif fion de voir toutes chofes en la compagnie de fon Gouverneur, il voulut fçavoir de luy laquelle luy avoit le plus agrée? il luy répondit que c'étoient les demons, & le Gouverneur dit au Roy qu'il avoit donné ce nom anx femmes, à la demande continuelle que le Prince luy avoit fait qui elles étoient, & comme on les appelloit, alors le Roy conclut que l'amour étoit une chofe naturelle.

60. Un Gentilhomme cherchant par tout un beau & bon cheval pour s'en fervir

mente y el huefped bolviendo dela Ciudad fue luego alcançado, a quien la muger dixo vos pagareys por todos, y dixo la verdad.

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59. Un Principe muy poderofo queriendo faber fi el amor era cofa natural, o fi venia dela corucion de unos con otros, encerrò fu hijo unigenito en un palacio muy lexos dela Ciudad en compañia de un folo fanto Eremita, el qual por mandamiento del Rey no le hablò al hijo ny de amores ny de mugeres. Fue criado en esta soledad hafta al edad de diez y ocho años. En efta fazon el Rey fu padre le llamò y dandole licencia de ver todas las cofas encompañia de fu amo, quifo faber del, qual cofa le avia agradado mayormente? El le refpondio que eran los demonios, y luego le dixo el amo al Rey que alas continuas preguntas, quales eran y como fellamavan eftos animales, moftrandole las mugeres, les avia dado efte nombre, y el Rey concluyo que el amor era cofonatural. cola natural: 60. Un Hidalgo bufcando por todo un lindo y buen cavallo para fervirfe de

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à la ville & à la campagne, en trouva finalement un qu'il crut eftre fon fait. Ill'achepta à condition neanmoins que le Marchand le luy garantiroit fans deffaut ; à quoy il répondit d'abord, je vous le garantis tel, faites le voir. Le Gentilhomme en fut content. Quelques jours après il le monta pour aller à la campagne, & tombant luy

le cheval dans un foffe, il s'apperçut qu'il étoit aveugle. Il revint chez le marchand &le traita de malhonnefte homme en ce qu'il luy avoit garanti un cheval fans deffant qui neanmoins fe trouvoit aveugle. Le Maquignon luy repartit; il eft vray que je vous l'ai garanti en cas que vous le fiffiez voir. Pour lors le Gentilhomme comprit ce qu'il avoit mal entendu & fe retira tout honteux. 61. Le Roy ayant diftribué plufieurs. charges vacantes caufa de la joye & du chagrin en même temps. Un des Micontens dit un jour à fa Majefté, Sire, paf fant fur le Pont neuf, j'ay remarqué que le cheval de bronze piffoit toûjours dans la riviere, je trouve les proverbes très-veritables, qui difent que l'eau va toûjours à la riviere, & que qui chappon mange chappon luy vient. Le Roy concevant bien

effo por todas partes. Hallò finalmente uno que le agradò, lo comprò a tal que el Alcahuete fele guarecielle fin mengua, y refpondio luego, lo libro tal hazed veello. El Hidalgo no pido mas. Algunos dias defpues fe fue ala vega con ello y cayendo los dos en un hoyo apercibio que era ciego. Bolviendo atras tratò el ganadero de vellaco por haverle librado un cavallo ciego fin defecto,quando el corredor le dixo: es verdad felo he guarrecido puefto que lo hiziesfedes ver. Entonces el Hidalgo entendio lo que no avia comprendido y fe recojio todo vergonçofo.

que

6 El Rey aviendo repartido muchos cargos hizo unos gozofos y otros congoxados. Uno delos poftreros dixo un dia a su majestad, Señor en paffando fobre la puente nueva he apercebido que el cavallo de bronzo pixa fiempre en el rio y hallo verdaderos los refranes : que el agua mana fiempre ala mar, y vienen capones a quien los come. El Rey concibio fu quexa y lo llamo pocos dias

les reproches de ce Courtisan, ne luy répondit rien fur le champ. Quelques jours aprés il le fit appeller, & mit devant luy deux caffetes remplies, l'une d'or, d'argent &de pierreries, & l'autre de plomb & de poudre à tirer. Il luy donna à choisir laquelle des deux il voudroit prendre. L'égalité de la pefenteur le tint long-temps en fufpens: mais finalement il prit celle qui eftoit remplie de plomb. Le Roy les faifant ouvrir toutes deux luy fit voir qu'il avoit tort de fe plaindre de luy; mais qu'il s'en devoit prendre à fa mauvaise fortune, & le paya auffi par un proverbe, que qui choifit prend le pire.

62. Deux pauvres fe mirent un jour au pied du Louvre à crier des le matin. L'un difoit, heureux celuy à qui Dieu fait du bien, & l'autre, heureux celuy à qui le Roy fait du bien. Ces cris parvenant à la fin aux oreilles du Roy, il leur fit diftri. buer deux pains; un pain blanc à celuy qui parloit de Dieu, & un pain bis à l'an tre qui parloit du Roy. Le dernier aimant mieux le pain blanc, quoy que plus petit à caufe de fa legeretè, propofa à l'autre d'en faire un troque; mais l'autre confiderant la

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