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utre, & en paffant luy creva un œil. Le Gentilhomme l'a fait d'abord arrêter & méner en juftice dans le deffein de le faire ri goureusement châtier d'une action fi témeraire. Le pauvre homme tout tranfi de peur ne fçachant que dire pour fon excufe, fut confeillé par un Avocat de faire femblant d'être muet, de forte qu'il ne répondit rien à toutes les questions du fuge. Le Gentilhomme voyant cela luy dit, Monfieur, ce maraut fe moque de vous, il fçait bien par. ler, je vous affure, & méme il a une fort bonne voix, car tout chargé qu'il étoit, il fe tuoit de crier: gare, gare, lors qu'il fit ce méchant coup. Quoy, luy repartit le fuge, vous l'avez entendu, & vous ne vous etes pas retiré c'est votre faute, foyez une autre fois plus fage de peur de perdre encore l'autre. Scachez qu'un homme fans charge doit ceder à celuy qui eft chargé.

74. Trois Voleurs rodant beaucoup fans pouvoir rien attrapper, obferverent à la fin un Payfan qui achepta de l'étoffe verte pour s'habiller luy & toute fa famille. Ils pri rent le devant par la porte de la Ville qu'il avoit à paffer, & fe feparerent pour mieux jouer leur rôlle. Le premier habillé à la

todas

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todas las preguntas. Entonces dixo el acufador: efte vellaco habla, Señor, porque no dexò de dezir: defviaos! co mo preguntò el Juez, ufted lo ha oyd y no fe recojio ? efta fuya la falta, le doy avifo de fer mas cuerdo de aqui adelante para no hazerse ciego. Sepa pues que un defcargado efta obligado de dar lugar a un no tal.

74 Acaccio un dia que tres hurtadores disfraçados paffeando mucho y no alcançando nada apercibieron un Aldeano que en la tienda de un Mercader comprava eftofa verde para veftir fu muger y fus hijos. A efte precedieron en la vega apartandofe unos paffos para mejor falir

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tira, & ne dit plus mot. Ah! je fuis tra hie, s'écria le pauvre Laboureur. L'autre cependant luy faisant grace remit le jugement encore au premier venu. C'eftoit felon l'apparence un bon vieillard, le troifiéme du complot, quirépondit à leur demande fans befiter, elle eft rouge, mes amis, eft rouge, & le Paysan fut obligé de quitter fa marchandife verte pour rouge pour avoir ambitionné de gagner dix louis d'or.

elle

75. Un jeune homme d'efprit & fort riche ayant promis payer une certaine fomme d'argent à un habile Jurifconfulte lorsqu'il lui auroit parfartement appris à perfuader, Je trouva quelque temps après fort presse par fon Maifire qui fe crut en droit d'exiger de luy la fomme dont ils eftoient convenus. Le jeune homme luy dit franchement qu'il ne luy devoit rien; car ajoûta-il, fi je vous puis perfuader que je ne vous dois rien, vous n'aurez rien à me demander, & fi je ne puis vous perfuader, je ne feray point obligé de vous payer, n'ayant point appris ce que je devois apprendre. Le Maiftre fans s'étonner reprit le mefme argument, & dit: vous me payerez que vous fçachieme perfua der ou non. Si vous me perfuade que vous

quifo hazarle merced en remetiendo la decifion aun al primero venido. El qual era fegun el aparencia un buen viejo y el terzero Hurtador que refpondio a fus preguntas fin hezitar : fin hezitares roxo mis amigos, es roxo. Entonces el Aldeano fue conftreñido de entregar fu paño verde por roxo, porque fe avia empeñado tontamente en la puefta.

75. Un rico y cuerdo joven prometio un dia de pagar a un Jurifta una fuma de dineros, quando le aura enfañado a perfuadir perfetamente. El Jurifconfulto pidiendolos a un rato le oyo proteftar que no le devia nada: porque fi puedo perfuadiros que no foy vueftro deudor, le dixo al Jurifta, no tendrey s razon de per dir lo no devido, y fi no lo puedo, no fere obligado de pagaros, no aviendo aprendido lo que era mi deffeo. Entonces el Jurifconfulto le refpondio con el mifmo argumento: me contentareys le dixo friamente pudiendo perfuadirme o no : porque fi lo podeys, me pagareys, por aver aprendido lo que aveys defeado; pero fi no lo podeys, fereys conftreñido

ne me devez rien, vous me payerez; car vous aurez appris ce dont il s'agit pour me payer, &fi vous ne me perfuadez pas, vous aurez perdu vôtre proce qui vous condamnera à me payer.

76. Un Loup fort affamé rencontrant un jour dans un détroit un Renard, refolut de l'attaquer pour s'en vanger amplement. Le Renard fongeant d'abord à quelque nouveau Stratageme pour fe tirer de fes pattes luy répondit pofement à peu prés en ces termes : Ileft trés-jufte que je periffe, quoy qu'inno¬ sent, puifque je n'ay jamais eu le bonheur de vous faire bien interpreter mes bonnes intentions, mais je vous prie auparavant de fufpendre l'execution pour avoir le loifir de faire mon teftament à votre avantage; car j'ay un grand fromage palmefan, dont je veux vous faire heritier, & vous conduire à l'heure mefme à une citerne où je l'ay foigneufement caché. Le Loup ébloui de cette promeffe, le fuivoit à la lueur de la Lune, dont la reflexion faifoit paroître effectivement dans le fond du puis quelque grand fromage; mais apprehendant quelque nouvelle rufe il obligea le Renard de le luy livrer. Il fe mit d'abord effrontement dans un fceau pour l'al

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