페이지 이미지
PDF
ePub

sollicitation de ce Pontife, & de Clément VII, qu'il entreprit d'ecrire une Poétique *. Il a fait aussi des Hymnes sacrés, un Poëme sur la Passion de Notre-Seigneur, un autre sur les Vers-à-soie, & un sur les Echecs.

* Vida ayantconsacré son talent à la Religion, craignit qu'on ne lui reprochât de s'être trop long-tems arrêté à composer une Poétique. Il se

justifie dans une sorte d'inscription qu'on trouve dans quelques éditions, à la tête de cet ouvrage. J'ai cru qu'on la liroit ici avec plaisir.

Quisquis es

Auctor te admonitum vult, se non laudis ergo opus adeò periculosum cupidè aggressum, verùm ei honestis propositis præmiis à duob. summis Pontif. demandatum scito Leon. X. priùs, mox Clem. VII. ambob. ex Etrusc. Medicum clariss. familia: cujus liberalitati atque industria hac atas Literas ac bonas Artes, qua planè extincta erant, excitatas atque reviviscentes debet. Id volebam nescius ne esses.

On reconnoît dans tous ses ouvrages un génie aisé, une imagination agréable, une élocution legère & facile, quelquefois un peu délayée, & peutêtre trop nourrie de la lecture de Virgile: ce qui lui donne en quelques endroits un air de centons.

Son Art Poétique, que Jules Scaliger préfere à celui d'Horace*,est ecrit avec autant de methode & de jugement que d'elegance & de goût. Il est divisé en trois chants. Dans le premier, il traite de l'Education du poëte, de la manière de lui former le goût & l'oreille: il indique les auteurs qu'il doit lire ; après quoi il crayonne en peu de mots,

Tanto majore laude quàm Horatius dignus est,

quantò artificiosiùs de Arte agit hic quàm ille.Poet.l.6.

l'origine & l'histoire de la Poësie. Dans le second, il parle de l'Invention des choses & de leur Disposition, surtout dans l'Epopée, qu'il semble avoir eue seule en vûe dans son ouvrage, qui n'est proprement que la pratique de Virgile réduite en art, ou en principes. Dans le troisiéme, il traite de l'Elocution poëtique, sur laquelle il donne des détails très-instructifs. Il y traite surtout de l'Harmonie imitative des vers, avec une clarté & une précision qu'on ne trouve point même chez ceux qui en ont écrit en profe.

La traduction que nous y avons jointe, est moins littérale que celle d'Horace & d'Aristote, parce que le texte de l'auteur est moins serré

1

la

moins plein, & que la langue Françoise ne souffre pas si aisément que Latine, les répétitions d'une même idée sous des termes différens.

Nous avons mis à la suite les Notes latines du P. Oudin, Jésuite, qui sont claires, courtes, pleines de justesse & de goût. Peut-être auroit - il fallu, pour l'uniformité de ce Recueil, les mettre aussi en françois. Mais outre que ce n'est gueres l'usage de traduire en françois des notes, & des notes si modernes, les Maîtres pour qui elles ont été faites principalement, aimeront autant les lire en latin, que dans une traduction, dont ils n'ont pas besoin.

M. HIER. VIDE

POETICORUM.

LIBER PRIMUS.

SIT fas vestra mihi vulgare arcana per orbem
Pierides, penitusque sacros recludere fontes,
Dum vatem egregium teneris educere ab annis,
Heroum qui facta canat, laudesve Deorum,
5 Mente agito, vestrique in vertice sistere montis.

Ecquis erit juvenum, segni qui plebe relictâ
Sub pedibus, pulchræ laudis succensus amore,
Ausit inaccessæ mecum se credere rupi,

Læta ubi Pierides, citharâ dum pulcher Apollo 10 Personat, indulgent choreis, & carmina dicunt?

« 이전계속 »